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Jérémy Ménez à l’heure

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Jérémy Ménez à l’heure

Joueur le plus ghetto du football français, Jérémy Ménez a déjà largement dépassé le stade de la comparaison avec ses compatriotes. Nouveau théâtre de ses arabesques, le Stadio Olimpico de Rome apprend jour après jour à faire connaissance avec lui.

Jérémy Ménez est “jeune et ambitieux, parfois vicieux”. Le vice de ses présomptions capillaires, Jérémy a décidé cette année de le bâillonner loin de sa nouvelle vie. Le blond platine a été évincé de sa playlist et la frange douteuse rangée au rayon des souvenirs. Désormais, une barbe de saison et une sobriété générale l’accompagnent pour ce qui représente sa première expérience à l’étranger.

Depuis cette année, Jérémy Ménez est un homme. Fruit d’une génération 87 prolifique, l’ancien Sochalien était à deux doigts de rempiler à Monaco cet été pour une saison qu’on devinait en dents de scie. Mais la Louve a pointé son nez, arrachant le joyau pour 14 millions d’euros, à un moment où la France prédisait à Jérèm’ la case banqueroute.

Celui qui a grandi à Vitry (quatre-vingt quatorze) donne l’image d’un mec qui végète à cet instant à des année-lumière de ses potos de promo les mieux cotés (Benzema, Nasri, Ben Arfa). Pourtant, Jérémy n’a pas à rougir de ses premières respirations dans le monde professionnel, lui qui à 21 ans et après quatre saisons en France (deux à Sochaux, deux à Monaco), affiche 109 matches de L1 au compteur.

Etiquette de joueur précoce collée un peu partout (à 17 ans, il inscrit avec Sochaux et contre Bordeaux le triplé le plus rapide de l’histoire de la Ligue 1 en 7 minutes, ndlr), Ménez a – ces dernières semaines – pris la décision de passer à la vitesse supérieure. Fini de bomber le torse et de laisser ses saisons avancer en titubant, le natif de Longjumeau n’a plus de temps à perdre. A l’image de son club, il a foiré son début d’exercice (septembre-octobre-début novembre), avant de se rattraper ces dernières semaines.

Entre Kaka et Messi

Après avoir copieusement salopé son entrée en matière en Serie A, l’AS Roma a redressé la barre avec gourmandise. Les Giallorossi surfent actuellement sur une série de cinq victoires de rang (sept toutes compétitions confondues). Trop tard pour bousculer les cadors en championnat (la Roma compte 16 points de retard sur le leader, l’Inter). Suffisant pour enquiquiner le reste de l’Europe. Mancini parti chez les Nerazzurri, Taddei moins fashion, Ménez déboule au bon moment, apportant le brin de nonchalance laissé vacant depuis la fugue de Cassano en 2005.

Au mois d’octobre, tandis que le club romain était au plus mal, l’entraîneur Luciano Spalletti sentait le couteau sous sa jugulaire prêt à fonctionner. Depuis cette période de sueur voire de stupeur et de tremblements, le coach romain a retrouvé le sourire et la bonne formule, aligné Totti en pointe en jonglant avec ses deux hommes de soutien, poste auquel peuvent prétendre Vucinic, Julio Baptista, Ménez et Taddei.

En guise de remerciement, Spalletti s’est chargé de distribuer les louanges, comparant ainsi sa recrue française à Kaka…

Malheureux et maladroit devant le but, Ménez n’a pourtant rien fait à son arrivée pour recueillir de tels propos. L’international espoirs et A’ a ainsi dû poireauter jusqu’à la 15e journée pour débloquer son compteur, inscrivant le seul but du match d’une reprise de volée assez folle, lors du déplacement au Chievo Vérone (0-1, 6 décembre). Un but qui, à l’instar du ‘Domino Day’, a engendré une avalanche de petits événements réjouissants, comme sa passe décisive en Champions’ League pour son collègue de travail Totti, participant du même coup à la désillusion bordelaise (2-0, 9 décembre). Dernière étape en date de ce rush, Jérémy a délivré une nouvelle passe décisive salvatrice pour Vucinic, dimanche dans les arrêts de jeu lors de la réception piégeuse de Cagliari (3-2, 12 décembre).

Fort de ces performances all star, Ménez fait désormais l’unanimité dans les rangs romains. Preuve ultime, le vénéré Francesco Totti a souligné le génie qui résidait dans les guiboles de son nouveau compagnon d’attaque, poussant même le truc assez loin dans les colonnes du Corriere Dello Sport : « Ménez peut être le nouveau Messi. C’est un joueur avec un énorme potentiel. Il n’a que 21 ans, mais il peut déjà tout faire sur un terrain. Et en plus, il possède une belle marge de progression » .

Demain soir, Ménez remet le couvert en 8e de finale de la Coupe d’Italie, face à Bologne. Après avoir provoqué le suçage de pouce de Totti et le déshabillage de Vucinic, Jérémy Ménez n’a néanmoins plus rien à prouver.

Il y a trois ans, le teenager sochalien qu’il était fêtait ses buts en embrassant Romain Pitau et Mickaël Isabey. Aujourd’hui, il a droit aux accolades de Totti et De Rossi.

Matthieu Pécot

AS Roma – Bologne, demain soir à 21 h

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