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Jérémy Mawatu : « En Biélorussie, tout le monde est dehors, dans les magasins… »

Propos recueillis par Andrea Chazy
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Arrivé l'an dernier à l'Energetik-BDU Minsk, Jérémy Mawatu a entamé sa deuxième saison de Premier League en Biélorussie en s'offrant le scalp du BATE Borisov (3-1) devant plus de 700 spectateurs. Une belle façon d'entamer son championnat, qui a la particularité d'être le dernier à être encore en activité en Europe à cause de l'épidémie de coronavirus. Entretien en extérieur.

Vous avez fait l’ouverture du championnat biélorusse ce jeudi, en battant largement le BATE Borisov (3-1). Une belle performance à l’échelle nationale. C’est le début de saison rêvé.Ouais, c’est bien. Ça nous permet d’être directement dedans, d’emmagasiner de la confiance pour la suite. On ne s’attendait pas à un tel résultat, d’autant qu’on a pris deux raclées contre eux l’an dernier (0-4 à la maison puis 4-1 à Borisov). Je les ai sentis affaiblis offensivement et défensivement par rapport à la saison passée. Surtout dans le secteur défensif, où ils ont beaucoup souffert de notre pressing. On est une équipe jeune, qui court beaucoup, contrairement à eux où il y a davantage de joueurs expérimentés.

Vous êtes l’un des rares championnats dans le monde où l’on joue encore au football, qui plus est avec des spectateurs. Ça t’étonne ?Oui, ça m’étonne un peu. En France, comme dans d’autres pays en Europe, il y a le confinement. Tandis qu’ici, on n’en parle pas beaucoup. Même entre nous, ça ne nous touche pas. On ne le voit que dans les médias et sur internet.

Comment est la situation en Biélorussie concernant le coronavirus ? Il y a eu des cas, mais il n’y a pas eu beaucoup de morts comme dans d’autres pays européens.

Le bar à chicha est toujours ouvert, les magasins pour les courses ferment à 2h du matin…

C’est pour cela, je pense, que la FIFA a décidé de laisser le championnat se jouer. Le club nous a quand même donné des consignes, comme par exemple de se laver les mains, de mettre du gel hydroalcoolique… Mais en Biélorussie, les gens n’en parlent pas beaucoup. Ils sont sereins. Ici, tout le monde est dehors, dans les magasins. Le bar à chicha est toujours ouvert, les magasins pour les courses ferment à 2h du matin… Je ne suis pas très inquiet, mais c’est totalement l’inverse des autres pays en Europe. Il n’y a pas d’attestation pour sortir ici.

Cela fait un an que tu es arrivé à l’Energetik-BDU Minsk. Qu’est-ce qui change de la France ?La plus grosse différence, c’est vraiment la température. Je ne sais pas combien il fait encore aujourd’hui, mais il fait très froid. Je joue toujours en gants. Les premiers mois ont été durs, car le football en Biélorussie est différent : moins technique, plus physique. Les équipes gardent moins le ballon, elles sont plus dans l’impact physique. Hormis le BATE et le Dynamo Brest qui conservent le ballon, c’est un jeu plus direct. Au niveau de la vie de tous les jours, aussi, c’est différent. La nourriture, par exemple. Ils boivent beaucoup de soupes, et le plat local, c’est des pommes de terre avec une viande bien connue ici… (la machanka, N.D.L.R.). On s’y habitue avec le temps.

Pour communiquer, comment ça se passe ? Tu peux compter sur l’aide d’Aik Musahagian (coéquipier franco-biélorusse, d’origine arménienne, passé par Colmar) ou tu te débrouilles déjà en russe ?

J’essaye de me débrouiller avec le russe, mais c’est difficile. Heureusement qu’il y a l’application Google Traduction !

La première année, Aik m’a beaucoup aidé, notamment pour traduire ce que me demandait le coach principal. Mais parmi les coachs assistants, il y en a un qui parle anglais heureusement. J’essaye de me débrouiller avec le russe, mais c’est difficile. Heureusement qu’il y a l’application Google Traduction ! Ici, ça me sert énormément.

Ton agent t’a présenté sous le nom de « Jérémy Zidane » en marge de l’interview. On t’appelle souvent comme ça ici ?Oui, c’est vrai, certains joueurs m’appellent comme ça ! (Rires.)

Qu’est-ce que tu feras le jour où le pays va être confiné et que tu vas devoir passer tes journées chez toi ? Je suis en colocation avec un attaquant camerounais qui s’appelle Junior Atemengue. Je pense que dans ce cas-là, je ferai comme tout le monde : je vais regarder Netflix et jouer à la Play. Une série que j’ai envie de commencer en particulier ? Élite, la dernière qui vient de sortir, ça a l’air pas mal !

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Propos recueillis par Andrea Chazy

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