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Jérémy Manzorro : « Le Kazakhstan peut être difficile à jouer »
Arrivé au Kazakhstan en 2019, Jérémy Manzorro est l'un des seuls joueurs français à évoluer en Première Ligue kazakhe, après avoir joué en Bulgarie, à Chypre, en Iran et en Lituanie. Le milieu de terrain décrypte le jeu de la sélection kazakhstanaise, uniquement composée de joueurs évoluant au pays, et glisse quelques passes décisives aux hommes de Didier Deschamps.
Salut Jérémy ! Cela fait trois ans que tu es au Kazakhstan, tu nous avais déjà accordé un entretien en décembre 2019. Comment ça se passe aujourd’hui ?
Tout se passe bien ici pour moi. L’adaptation a été facile. J’ai l’habitude d’évoluer à l’étranger, donc il n’y a pas beaucoup de changements par rapport aux autres pays où j’ai pu jouer.
Tu as rejoint en août dernier le Tobol Kostanaï, vice-champion du Kazakhstan en 2020. C’est une belle opportunité pour toi.Bien sûr ! J’ai eu quelques problèmes avec mon ancien club (le Chakhtior Karagandy, NDLR), donc je n’ai pas hésité à partir. J’ai de la chance de faire partie de ce club et de cette équipe. Pour moi, Tobol fait partie du top 3 du championnat.
Plusieurs de tes coéquipiers vont affronter les Bleus ce dimanche (Mokin, Marotckin, Taghybergen). As-tu parlé de ce match avec eux ?Non, pas spécialement. Ils m’ont posé deux-trois questions pour savoir qui allait venir jouer ici, surtout les stars de l’équipe de France comme Kylian Mbappé ou Antoine Griezmann. Tous les Kazakhstanais sont impatients de jouer ce match, que ce soit dans le club ou même au pays. Les gens sont contents de recevoir les champions du monde pour la première fois de leur histoire. Le sujet est beaucoup évoqué sur les réseaux sociaux.
Quelles sont les qualités des joueurs kazakhstanais ?Il y a beaucoup de bons joueurs au pays. Les milieux de terrain sont assez techniques, avec une bonne qualité de passes. Les défenseurs sont très costauds, avec un bon jeu de tête. Il n’y a pas de joueurs stars comme de nombreuses nations peuvent avoir. Chaque joueur a ses propres qualités, et s’ils les mettent au service du collectif, le Kazakhstan peut être difficile à jouer.
En 2018, Astana avait battu Rennes en phase de groupes de la Ligue Europa. Pour toi, cela peut donner encore plus de motivation au Kazakhstan de croire en l’exploit ?Je ne sais pas. Aujourd’hui, le fait de jouer l’équipe de France, qui est championne du monde, cela donne de la motivation quoi qu’il arrive. Si le Kazakhstan réalise un bon match, il y a des opportunités qui peuvent se créer. Chaque joueur prend conscience de la chance qu’il a de disputer cette rencontre. La motivation y sera, cela ne fait aucun doute.
Les conditions particulières (décalage horaire, pelouse synthétique, météo) sont-elles un avantage pour les Kazakhstanais ?
Oui et non. Le décalage horaire (cinq heures de plus, NDLR) peut jouer un rôle. Après, le stade d’Astana, où se jouera la rencontre, est couvert, et la pelouse est synthétique. Quand on joue dans un stade couvert, la respiration n’est pas la même. J’ai joué mon premier match là-bas et j’avais eu beaucoup de mal. Concernant le synthétique, je ne pense pas que beaucoup de joueurs de l’équipe de France ont l’habitude de jouer sur cette surface alors qu’ici, tous les joueurs du Kazakhstan jouent sur des terrains synthétiques couverts. Ça peut forcément être un avantage.
Si tu devais donner un conseil à l’équipe de France, ce serait lequel ?Il faut utiliser la vitesse, même si le Kazakhstan risque de jouer avec un bloc bas pendant l’intégralité du match. Le plus important sera de trouver le bon espace au bon moment. La tâche ne sera pas facile pour les Bleus, surtout face à une équipe qui va tout donner pour faire un résultat. La France reste tout de même favorite, elle est championne du monde.
C’est l’heure de mouiller le maillot. Un petit pronostic pour cet après-midi ?Mon cœur reste français, donc je vais dire 3-1 pour les Bleus avec Mbappé et Griezmann buteurs !
Propos recueillis par Analie Simon