- Premier League
- J11
- City-Bournemouth (6-1)
Doku, le compte est bon
Le transfert du jeune attaquant belge, arraché l’été dernier par Manchester City au Stade rennais pour 65 millions d’euros, avait suscité quelques interrogations. Des doutes déjà levés par son très bon début de saison, confirmé par une éclatante prestation ce samedi à l’Ethiad Stadium contre Bournemouth (un but, quatre passes décisives).
Mercredi 25 août : Manchester City officialise l’arrivée de Jérémy Doku pour remplacer Riyad Mahrez, parti plus tôt en Arabie saoudite. Des critiques fusent de la part de certains observateurs du football français, notamment au regard des 65 millions d’euros dépensés par le champion d’Europe pour sa toute nouvelle recrue. Parfois inconstant dans ses performances et régulièrement blessé (50 rencontres manquées en trois saisons, à Rennes), Jérémy Doku a-t-il les épaules pour transformer la vente la plus importante de l’histoire du Stade rennais en une réussite sportive ? Au micro de RMC, Jérôme Rothen s’interroge par exemple sur les capacités tactiques d’un joueur surtout connu pour son explosivité. « Un cheval de trait, ça ne devient pas un cheval de course », renchérit même son compère Christophe Dugarry. Mais aujourd’hui, diraient-ils la même chose ?
Doku en dynamiteur
Actif à la récupération, juste dans ses dribbles et propre dans ses sorties de balle : ce samedi, l’ailier international belge (17 sélections, 2 buts) a livré une prestation complète lors de la 11e journée de Premier League. Sa fougue et sa faculté d’élimination, mises au service d’un collectif parfaitement huilé, ont ainsi contribué à balayer une équipe de Bournemouth qui n’aura résisté qu’une demi-heure. En trois minutes, deux combinaisons dont il est à l’initiative ont fait basculer la rencontre. Il a tout d’abord ouvert le score après avoir récupéré le ballon au départ de l’action, puis sollicité un une-deux avec Rodri. Il a ensuite effectué quatre passes décisives, rien que ça, en créant à chaque fois le déséquilibre dans la défense des Cherries.
JÉRÉMY DOKU EST EN FEU 🔥
1 but et 2 passes décisives en 7 minutes, c'est exceptionnel 🤯#MCIBOU | #PremierLeague pic.twitter.com/zhAZVlyqlg
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Sur la réalisation du break inscrite par Bernardo Silva, il porte à lui seul le danger aux abords de la surface adverse où il sème la zizanie d’un une-deux avec Kyle Walker avant de se jouer d’un Chris Mepham débordé, pour finalement régaler le Portugais d’une impeccable passe en retrait. Son intégration express dans le collectif des Sky Blues lui a d’ailleurs valu les louanges de Pep Guardiola, satisfait en conférence de presse à l’issue du match : « Ce qui m’a le plus surpris, c’est que nous connaissions ses capacités en un contre un, mais qu’il est très intelligent lorsqu’il doit prendre une décision. J’ai l’impression qu’il comprend tout, alors on lui fait des remarques : il dit oui et applique immédiatement, il comprend très bien le jeu. » La performance du jour de Doku s’inscrit dans la lignée de la forme affichée depuis le début de saison, mais aussi à la fin de son expérience bretonne.
Ailier tradi et pain béni
Auteur de cinq buts lors de ses huit dernières sorties dans l’Hexagone, le numéro 11 de City est clairement en train de changer de dimension. Ceci sans rien perdre des qualités qui l’ont fait repérer dès ses premières années à Anderlecht, où le natif d’Anvers a commencé sa carrière professionnelle en 2018 à l’âge de 16 ans. Avant d’être acheté par le Stade rennais pour 25 millions, alors un montant record pour le club.
Ohalala mais quelle finition de Bernardo Silva 🤤
Et une nouvelle passe décisive pour Jérémy Doku, sa 4ème du match 🤯#MCIBOU | #PremierLeague pic.twitter.com/d8Eb4lU4hg
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« Ce qu’on me demande, c’est d’attendre la balle et de faire des un contre un. Et ça, je le fais depuis que j’ai 7-8 ans. Pour moi, c’est du pain béni », a expliqué Jérémy Doku en zone mixte, tout en affirmant progresser à chaque entraînement sous la férule de son prestigieux coach. Aperçu à douze reprises (dont six titularisations) depuis son arrivée à City, le feu follet belge est ainsi en passe de devenir un rouage important du collectif mancunien. De quoi faire oublier en France les 65 millions de son transfert : un investissement relativement modeste, et surtout fort avisé, pour le club du cheik Mansour.
Par Baptiste Brenot