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Jérémy Clément, la voix de son maître

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Jérémy Clément, la voix de son maître

Longtemps décrié pour son manque de créativité technique et son refus de prendre le moindre risque offensif, Jérémy Clément a toujours été numéro un dans le cœur d'un homme, son coach, Paul Le Guen. À nouveau réunis dans la ville des amoureux, l'union est au beau fixe et le milieu parisien n'a pas attendu le printemps pour s'épanouir...

Démarche chaloupée, fesses en arrière, et tête dans le guidon. Ni l’allure, ni la classe. Lorsqu’il gambade sur la pelouse du Parc des Princes, Jérémy Clémént mise tout sur l’endurance. Et autant l’annoncer d’entrée, la dégaine du Marathon Man parisien ressemble plus à celle d’un Yohann Diniz qu’au maître, Haile Gebreselassie. Quelque part dans ce corps de lâche se cachent trois poumons qui lui permettent d’avaler les kilomètres sans jamais tirer la langue. Clément, c’est le genre de type qui se bat pour le cuir pendant des plombes, mais ne le garde qu’une demi seconde. L’école Le Guen sans doute, à laquelle il est resté fidèle depuis le centre de formation.

De Lyon à Paris en passant par Glasgow, partout où le coach breton emménage, la chambre d’amis est réservée à son poulain. Prémices d’une relation quasi exclusive, les débuts sont difficiles. Lancé dans le grand bain de Gerland à simplement 19 ans, Jérémy Clément ne dispute que deux petits matchs lors de la saison 2003/04. Tout juste un petit flirt. Le véritable premier rancard n’intervient qu’un an plus tard. Pour le troisième et dernier titre du Guen chez les Gones, le natif de Béziers dispute dix huit rencontres de championnat et quatre de Champions League. Largement de quoi prouver à son mentor l’étendue de son potentiel physique et une constante abnégation. Rigueur, sacrifice, et don de soi, tout ce qu’apprécie l’ancien stoppeur parisien. Si bien qu’en aout 2006, le bon petit soldat lyonnais pousse la loyauté jusqu’à le suivre dans son rêve écossais. Une demi saison et divers embrouilles avec Barry Ferguson plus tard, la patate de Pencran reprend du service dans l’hexagone, et rapatrie son jeune lieutenant pour une mission sauvetage du PSG.

En une paire d’année dans la capitale, Jérémy Clément s’est d’abord métamorphosé physiquement, passant d’une gueule de junky au crâne rasé, à un look plus tecktonik tout en crête gélifiée et sapes flashys. Lien de cause à effet ou non, avec l’arrivée de Claude Makelele au mercato, l’austère coach parisien relègue son protégé sur le banc. Dès le coup d’envoi de la saison, Le Guen tâtonne dans un milieu à quatre avec l’ancien madrilène seul à la récupération, Stéphane Sessegnon en relais, et le tandem Giuly/Rothen sur les ailes. Seulement, à 32 printemps bien tassés, Ludo la mobylette n’a plus la caisse pour multiplier les longueurs dans son couloir. Seule solution, l’associer à Hoarau devant, décaler Sessegnon sur le côté droit, et donner les clés de l’entrejeu à l’improbable duo Claude MC/Clément Jérémy. Pari osé mais payant, puisque libéré par la présence de son nouveau capitaine, Clément n’hésite plus à porter le jeu vers l’avant. Certes, il reste un farouche adepte de la passe latérale, mais, nouveauté, il entreprend désormais quelques belles combinaisons dans l’axe grâce son jeu à une touche de balle.

Un match résume à lui seul la profondeur de sa métamorphose, la réception de Sainté au Parc pour le compte de la 24ème journée. La main gauche plâtrée pour cause de fracture, il réalise ce soir-là sa performance la plus aboutie de la saison. Intraitable au ratissage dans le rond central, précis dans ses relances, et même buteur de la tête, le numéro 23 était partout. D’ailleurs, à l’issue de la rencontre, Mamadou Sakho ne s’y trompait pas : « Il a fait du Clément ! C’est un guerrier, on le savait tous » . Et Paul le Guen de renchérir : « C’est un combattant, il aime jouer au foot tout simplement. Il lui en faut plus pour s’arrêter, et moi j’aime bien ça. Je ne suis pas vraiment surpris, j’ai la chance de le connaître depuis un petit moment, depuis Lyon, aux Glasgow et à Paris… Il s’est fait mal et c’est précieux » . Si le PSG est champion, peut-être que Delanoé les mariera sur le balcon de l’hôtel de ville ?

Par Paul Bemer

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