Quel est votre rôle au sein du club des Sables-d’Olonne ?
Mon rôle dans le club, c’est de m’occuper de l’école de football, je suis responsable des U6 aux U13. Je donne aussi un coup de main à Alain Ferrand qui est le manager général du club, et je coordonne tout ce qui est foot à 11. Et puis plus particulièrement, je manage et entraîne l’équipe D, la 4e équipe du club, qui évolue en D4. En gros, je suis impliqué un peu de A à Z (rires).
Quelles circonstances vous ont amené à jouer cette rencontre ?
Quand on a beaucoup d’absents, c’est ce qu’il se passe (rires) ! Je suis souvent sur la feuille de match, en 13e ou en 14e place. La semaine dernière, j’étais 12e, car on avait vraiment beaucoup d’absents, et normalement, je n’entre vraiment qu’en cas de besoin. Je joue déjà le vendredi en foot-loisir, mais dimanche dernier, le douzième joueur n’arrivait pas. Il s’était perdu dans Aizenay (rires) et donc finalement, je suis entré tout de suite pendant 20-25 minutes, et puis je suis re-entré pour le dernier quart d’heure.
Étiez-vous physiquement prêt à débuter le match ?
Ah bah oui, de toute façon, je m’entretiens régulièrement le mercredi et le vendredi. Je suis capable de disputer une bonne mi-temps facile. Et quand il faut jouer tout le match, ce qui m’est arrivé en début de saison, l’année dernière aussi, je dose mes efforts. J’ai la chance de me connaître. Et puis j’évolue dans un contexte avec des jeunes et des moins jeunes, qui ont un état d’esprit remarquable et acceptent que je joue avec eux. C’est pas évident, car je m’attache à ne pas prendre la place d’un jeune. Mais je suis dans un environnement très agréable et très convivial, ça se passe bien.
Quel est votre poste ?
Je joue au milieu, soit en défense ou même devant. En fait, là où il y a de la place. Je n’ai pas trop de poste à vrai dire. Mais ce match-là, j’étais milieu de terrain.
Et vous inscrivez donc deux buts.
Oui, un coup franc et un penalty. Les coups francs, je m’entraîne toujours, j’aime bien ça. Et puis je ne conçois pas trop le rôle d’éducateur sans montrer l’exemple. C’était un coup franc sur 16,50m, un peu sur le côté, à l’intersection de l’arc de cercle. Je l’ai enroulé dans la lucarne. Et le penalty, je l’ai tiré sur ma droite, à gauche du gardien, comme toujours. Je ne change jamais de côté. Les quelques fois ou j’ai changé de côté, je l’ai raté (rires).
Vous êtes un spécialiste de l’exercice ?
Quand j’étais plus jeune, j’en mettais quelques-uns, oui ! Comme pour les penaltys, je sais où je vais mettre le ballon. Bon, des fois, ça m’est arrivé que le gardien l’arrête, mais ça arrive même aux meilleurs (rires).
Comment ont réagi vos coéquipiers face à ce doublé inédit ?
Les joueurs avec qui je joue ne sont pas surpris, parce qu’ils me connaissent. Ils me voient sur le terrain toutes les semaines, eux ça ne les étonne pas ! Mais les gars ont été sympas, ils étaient assez contents. C’est juste dommage qu’on ait perdu (3-2, ndlr) !
Justement, vos adversaires ont-ils été surpris de votre habilité ?
Ils ont été super sympas, ils sont venus me féliciter à la fin du match. D’ailleurs, le match s’est passé de manière remarquable sur le plan de l’état d’esprit. L’équipe était constituée de beaucoup de jeunes, et ils sont venus spontanément me serrer la main.
De manière générale, les joueurs ont-ils tendance à vous ménager ?
C’est possible qu’ils me respectent un peu plus, je pense. Mais ça dépend, car il y a des moments… Ils sont capables d’être corrects, mais parfois il y a des maladresses, des fautes involontaires, surtout au niveau auquel on joue. Il faut faire attention, bien gérer ses déplacements, savoir à qui on a affaire. En fait, plus on joue vieux, plus on est confronté à des situations que certains jeunes n’ont pas à gérer. Plus on est vieux, moins on a le droit à l’erreur. Dès que vous faites une erreur, le vieux est cuit, fini, alors qu’avec le jeune, vous êtes plus patient.
Quelles seraient vos principales qualités sur le terrain ?
J’essaie de jouer le mieux possible parce qu’on a une certaine manière d’évoluer, surtout au club des Sables que je connais très bien depuis 50 ans. On a toujours cette réputation de bien jouer au ballon, de faire circuler, d’avoir un jeu plus léché, de construire, de préparer. On est sur la même longueur d’onde avec beaucoup d’éducateurs au club.
71 ans, un doublé : quel est le secret de votre longévité ?
Tout d’abord de ne jamais avoir eu de blessure grave. Ensuite, c’est une passion que j’ai, tout en ayant la chance énorme d’avoir une femme qui la comprend et qui m’a toujours supporté, encouragé, et avec laquelle j’ai pu avoir une bonne hygiène de vie. Et puis avant le match, c’est des pates ! Depuis 50 ans ! Et surtout, pas d’alcool, pas de tabac. Je me bagarre avec tous les jeunes que je côtoie chaque semaine, essayer de leur faire comprendre que c’est un minimum. J’entraîne depuis 1970. J’en suis à ma 56e licence, vous voyez, c’est pas d’hier que je joue !
Les notes d’Arsenal-Monaco