Durant la CAN, vous êtes privé de quatre joueurs importants : Mandi, Oniangué, Fortès, Moukandjo. Chaque ligne est concernée. Allez-vous devoir jouer « différemment » , revoir votre style de jeu ?
On a fait un premier match contre Saint-Étienne qui était assez probant dans le contenu, donc on pouvait espérer continuer sur ce que l’on avait déjà mis en place. Autant contre Saint-Étienne, on avait une équipe équilibrée, autant contre Caen, il nous manquait deux joueurs de plus (Conte suspendu, Diego blessé à la cuisse, ndlr), et on était trop justes. Après, le propre d’un entraîneur c’est de s’adapter aux moyens qu’il a. Cela peut être une solution de changer de système et donc de joueurs pour s’adapter.
Pour cette CAN, certains clubs sont numériquement plus touchés que vous, mais à Reims, les quatre sélectionnés sont des titulaires potentiels. Y a-t-il la tentation de demander une ou deux recrues au président ?
Effectivement, nous avons peut-être plus de titulaires concernés par la CAN que les autres. Mais cela ne sert à rien de pleurer, il faut trouver des solutions, un équilibre et une équipe qui peut être performante ponctuellement. Comment la trouver ? Déjà parmi ce que l’on a dans l’effectif. Notre vocation est plutôt de nous soulager de quelques joueurs, car on en a trop, et effectivement, en fonction des résultats, on réfléchira à une éventuelle opportunité. Mais le mercato d’hiver reste un marché très particulier. Les joueurs qui peuvent venir en général ne sont pas opérationnels dans l’immédiat, et les opportunités ne courent pas les rues. Mais on n’écarte pas la possibilité de « ré-ajuster » le groupe s’il le faut.
À l’opposé, est-ce que cette CAN peut être vue comme une opportunité de lancer des jeunes ou relancer des joueurs ? Certains jusqu’ici écartés peuvent-ils accrocher une place pour les six prochains mois ?
On a la possibilité de faire un drôle de mercato d’hiver, car on a deux joueurs qui ont été blessés gravement il y a un peu plus de six mois : Anthony Weber (rupture du tendon d’Achille en avril 2014, ndlr) et Alexis Peujet. Vous connaissez l’importance d’Anthony dans ce club, donc cela peut être une forme de recrue. Il fait des bouts de matchs, il progresse de jour en jour. Effectivement, on a aussi un centre de formation avec quelques bons jeunes qui pourraient avoir du temps de jeu. À eux de saisir leur chance. Quand je parlais de solutions internes, c’était ça aussi, mais il faut étalonner ces joueurs au feu de la compétition pour voir ce qu’ils valent. On fera des conclusions après les deux matchs qui arrivent. Caen a été une grosse déception pour le club et en particulier les joueurs. On fera un point après ces deux matchs et peut-être qu’on bougera avant le 31 janvier. Je dis peut-être, mais pour l’instant, ce n’est pas la tendance, même si on est ouvert aux opportunités. Mais je ne souhaite pas empiler des joueurs pour le plaisir.
La CAN, c’est un tournant dans votre saison ? Avez-vous peur qu’une mauvaise série ne mette l’équipe en danger ?
Prendre des décisions avec la peur, ce n’est pas la meilleure solution. Il faudra être lucide, faire preuve de sang-froid et de sérénité pour ajuster tout cela. La CAN nous prend en effet quatre joueurs importants, mais on doit être en capacité d’y répondre. Je pense que contre Saint-Étienne, même si le résultat et des faits de jeu ont été contre nous, il y avait matière à avoir peur. C’est plutôt la défaillance contre Caen qui peut nous amener à réfléchir sur notre profondeur de banc et nos ressources. Après les deux prochains matchs, on en saura un peu plus sur nos capacités réelles. Il ne faut pas prendre de décisions hâtives, mais être vigilant sur nos orientations et opportunités.
Le match de Caen est donc plus un souci ponctuel qu’une conséquence de la CAN ?
Je ne vais pas demander à mon président de récupérer quatre joueurs au même niveau que ceux partis jouer la CAN, il n’y en a pas. Il faut cibler les solutions en interne, mais contre Caen, on avait deux absents de plus (Conte et Diego, ndlr), cela ne fait plus quatre titulaires en moins, mais six. Pour la déconfiture de Caen, je n’avais pas à ce moment d’indicateurs, sinon, j’aurais fait différemment. Avant de recruter, il faut tenter des choses différentes, utiliser toutes les ressources du club. J’ai évoqué des retours de blessures, et pas des moindres, comme Anthony Weber qui était un maillon fort de l’équipe la saison passée, ainsi que l’intégration possible de jeunes joueurs. Aujourd’hui, en termes de nombre, on est un peu short, mais on va élaborer des solutions au feu des matchs contre Rennes en Coupe et Lens en championnat. Après, on tirera des enseignements. Après Caen, j’ai parlé de « retour en arrière » , car il manquait du ressort et un état d’esprit. Après, je sais qu’il manque certains joueurs sur lesquels je peux d’habitude m’appuyer, qui savent ce que l’on attend d’eux. Je suis vigilant, mais pas paniqué à cause de la CAN, même si elle couvre une période qui représente 15 points. C’est dur de commencer une saison avec trois joueurs en moins, puis en voir partir quatre autres en janvier, mais je ne suis pas là pour me plaindre. On fera le bilan à la fin, l’objectif, c’est de maintenir le club avec les moyens que l’on m’offre. Ce sera dans tous les cas une excellente opportunité pour analyser les ressources du club.
Dans votre situation, on souhaite voir ses joueurs aller loin ou se faire sortir au premier tour ?
Quoi qu’il en soit, cela fera environ un mois de compétition à 40°C et 85% d’humidité, comment on va les récupérer ? C’est la grande question, plus importante que de savoir si l’un d’entre eux va aller gagner la compétition. Parce que celui qui va la gagner, ce sera sûrement plus facile à gérer que pour l’autre qui reviendra une semaine plus tôt avec en prime le coup de la déception et l’acclimatation qu’il faudra retravailler. Le spectre de la CAN est bien plus vaste et influent, il faut être vigilant à tous les niveaux. J’ai souhaité à chacun d’aller loin, sachant qu’il n’y en aura que deux au maximum en finale, peut-être quatre en demi-finales. La problématique essentielle, ce sera de les faire revenir dans le rythme et le bain de la Ligue 1 pour faire avancer le club. Celui qui ira le plus loin sera probablement le plus rapidement opérationnel à son retour.
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