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Jean-Kévin Augustin, un Titi au Vél’
Ce jeudi, Leipzig débarque à Marseille avec un accent francilien. Dans les bagages du RBL, un trio bleu-blanc-rouge représenté par Dayot Upamecano, Ibrahima Konaté et, surtout, Jean-Kévin Augustin. Parti pour l’Allemagne à cause d’un temps de jeu trop faible avec le PSG, l’ancien Titi va fouler la pelouse du Vélodrome pour la première fois de sa carrière. Et prouver qu’il a bel et bien sa place dans un club de l’élite européenne.
Pas forcément brillant à l’aller (sa simulation flagrante en premier lieu), Jean-Kévin Augustin devra mettre la barre un peu plus haut ce jeudi pour tenter de valider le ticket du RB Leipzig pour les demi-finales de la Ligue Europa. Dans le schéma en 4-4-2 traditionnellement aligné par Ralph Hasenhüttl, JKA faisait alors la paire avec Timo Werner, seul buteur ce soir-là contre les Olympiens. Laissé au repos ce lundi contre Leverkusen au profit de Yussuf Poulsen qu’il semble avoir relégué au rang de joker, l’ancien Parisien a toutes les cartes en main pour faire de sa première au stade Vélodrome le match le plus mémorable de sa jeune carrière.
Mettre fin aux rendez-vous manqués
Arrivé dans le club de la capitale à l’âge de douze ans, JKA a franchi les paliers un à un avant d’être appelé pour la première fois avec les A en 2014. Mais parmi ses 31 apparitions avec la liquette bleu et rouge, aucune face au rival phocéen. En six opportunités, il ne figurait que deux fois sur la feuille de match. La première, le 7 février 2016 lors du déplacement dans les Bouches-du-Rhône (victoire 1-2). Mais du Vélodrome, il n’aura connu que le banc des remplaçants. Rebelote en finale de la Coupe de France 2016 : bien que présent dans la liste qui affronte l’OM au Stade de France, il n’a pas l’occasion d’en découdre avec l’ennemi héréditaire.
En Allemagne, chacun sait que ce quart de finale retour a une saveur particulière pour lui : « La rivalité footballistique entre Marseille et Paris existe depuis longtemps et se transmet de génération en génération. En tant que Parisien, je ne serai forcément pas accueilli à bras ouvert. Mais je suis suffisamment professionnel et je sais ce qui m’attendra au Vélodrome » , explique-t-il sur le site du RB Leipzig. Ce qui l’attendra ? Des sifflets forcément, de l’émotion certainement, mais assurément pas d’animosité. « Je connais très bien Maxime Lopez car nous jouons ensemble avec les Espoirs. Lorsqu’on se verra jeudi, il n’y aura pas de rivalité, je serai heureux de le revoir. »
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— Jean-Kévin Augustin (@33_augustin) 14 novembre 2016
Nouvelle vie dans le Petit-Paris
Il aura fallu attendre trois ans depuis ses débuts chez les pros pour que le rêve se réalise. Presque inamovible en Coupe d’Europe cette saison, Jean-Kévin Augustin n’a en effet manqué que la victoire des siens à Monaco, lors de la cinquième journée de la Ligue des champions. Qui plus est, il a marqué deux buts, dont le précieux pion de la qualification lors du tour précédent à Saint-Pétersbourg. Pas forcément glorieux comme bilan, mais en tout cas en phase avec une première saison en Allemagne qui semble bien se terminer. Encore en course pour l’Europe, le RB Leipzig peut se féliciter de s’être offert l’espoir parisien pour un dérisoire chèque de 16 millions d’euros en début de saison et d’être parvenu à le dompter.
Après des débuts tonitruants (trois buts et deux assists lors de ses six premières apparitions), JKA a eu tendance à trop se reposer sur ses lauriers de jeune premier ayant côtoyé Cavani et Ibrahimović, l’un des arguments principaux de son recrutement en Saxe. À la trêve hivernale, il n’a plus marqué depuis le mois d’octobre. De quoi décevoir le directeur sportif Ralf Rangnick : « C’est un joueur au potentiel énorme, mais il y a certaines choses qu’il ne comprend toujours pas » , pestait-il en décembre dans les colonnes deBild. Pas mieux du côté de son coach Ralph Hasenhüttl : « Globalement, c’est un joueur complet. Mais je m’attendais à un peu plus de lui. »
Message reçu pour le Parisien qui se ressaisit et plafonne aujourd’hui à huit buts en trente-deux rencontres avant d’aller affronter Marseille. Ajouter à cela un retour chez les Bleuets après avoir enterré la hache de guerre avec Sylvain Ripoll, il semblerait qu’Augustin ait trouvé son bonheur au Petit-Paris, un surnom donné à Leipzig en référence à une tirade du Faust de Goethe. Même si des progrès restent à faire, devant le but comme en allemand. Comme il confie au site du club, son niveau n’a pas décollé depuis le premier mot qu’il a appris en arrivant : « zurück » , retour. « Chez nous, chacun doit défendre, même les attaquants. Attendre des centres à l’avant, ça ne va pas. Il faut retourner en permanence. C’est épuisant, mais bénéfique et important » , expliquait-il à Sportbuzzer au mois d’octobre. En attendant d’être un jour zurück à Paris ?
Par Julien Duez