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Jean-Claude Plessis : « Ma femme en avait un peu marre de me voir glander »

Propos recueillis par Alexis Billebault
5 minutes
Jean-Claude Plessis : « Ma femme en avait un peu marre de me voir glander »

À 78 ans, Jean-Claude Plessis est revenu aux affaires en septembre dernier, en reprenant la présidence de l’AS brestoise, un club de Régional 3 qu’il avait déjà dirigé dans les années 1980. L’ex-boss du FC Sochaux (1999-2008), installé dans la région d’où sa femme est originaire, explique pourquoi il a accepté de reprendre du service au niveau amateur et avec quelles ambitions, alors que l’ASB est coleader de son groupe, avant un match face à Ergué-Gabéric, ce dimanche à 15 heures.

Serez-vous présent dimanche au stade Ménez-Paul ?Bien sûr ! Je ne rate quasiment aucun match de l’équipe. Cela m’est arrivé seulement lorsque mon petit-fils est né, et parce que j’étais parti quelques jours en vacances dans ma maison au Sénégal. J’essaie aussi d’assister à d’autres matchs des équipes du club, en fonction du timing.

Et qu’en pense votre femme ?Elle commence à trouver le temps un peu long le dimanche quand je suis au stade, et encore plus en déplacement. Bon, il faut aussi savoir que c’est elle qui m’a un peu poussé à revenir à l’AS brestoise.

Pourquoi ?Elle exerce toujours sa profession d’orthophoniste. Et elle en avait un peu marre de me voir glander et faire du vélo, et surtout de ne pas faire grand-chose à la maison. Quand on m’a proposé de revenir à l’ASB, elle m’a encouragé à accepter. En plus, elle aime beaucoup le foot. Quand j’étais à Sochaux, elle adorait aller aux matchs.

Ma femme est bretonne. Vous connaissez les Bretons : il faut qu’ils voient la mer régulièrement. Et à Toulouse, il n’y a pas la mer.

Racontez-nous un peu comment vous avez été nommé président de l’AS brestoise en septembre dernier. L’ASB, un club fondé en 1905, fut même aux portes du professionnalisme lors de votre premier passage, au début des années 1980…Ma femme est bretonne. On possédait une maison près de Brest, à côté de la mer, et nous sommes venus nous y installer, après quelques années passées à Toulouse. Vous connaissez les Bretons : il faut qu’ils voient la mer régulièrement. Et à Toulouse, il n’y a pas la mer. (Rires.) Bref, il y a quelques années, avec des joueurs de l’époque à laquelle j’étais président, on avait envisagé de faire quelque chose, mais il n’y avait pas eu de suite. Et puis, il y a quelques mois, des dirigeants nous ont fait la proposition de revenir, et ça s’est fait. L’ASB, c’est un club historique, mais qui était tombé très bas ces dernières années. Il a connu des heures de gloire, comme en 1973, où il a été finaliste de la Coupe Gambardella – une compétition que j’adore -, puis en Coupe de France, l’année où il avait éliminé le Stade brestois chez lui (7e tour, en 1981, 0-0 et 9-8 aux TAB, NDLR), et on avait failli monter en Division 2. Mais nous avions perdu le dernier à Rouen (0-1)… De toute manière, la municipalité nous avait fait comprendre qu’il n’y avait pas de place pour deux clubs de Brest en D2, puisque le Stade y évoluait déjà à l’époque. Aujourd’hui, l’équipe première est en Régional 3, en tête du classement ex-aequo. On ne vise pas le professionnalisme, mais l’objectif, c’est d’aller plus haut.
Combien de temps comptez-vous rester à la présidence ?Trois, quatre ans. Il y a une super équipe de dirigeants. L’ancien président, Alain Ogor, est toujours là. Il y a des anciens joueurs de l’époque comme Jacques Jousseaume, Pascal Mellaza… On a des ambitions raisonnables pour un club comme l’ASB, qui compte 480 licenciés. On veut faire monter l’équipe A en R2, et tant mieux si c’est cette année. On veut continuer à former des jeunes, il y a la section futsal, et la saison prochaine, il y aura une équipe féminine. Avec 150 000 euros de budget, on doit faire attention. Et la bonne nouvelle, c’est que la municipalité a accepté de rénover le stade Ménez-Paul, qui en avait bien besoin. Il y aura une nouvelle pelouse synthétique, des terrains d’entraînement, des locaux, des vestiaires neufs.

Au début de ma présidence, j’ai eu l’impression que la grande question, c’était : « Mais qu’est-ce qu’il vient foutre ici ? »

La présidence du club vous prend-elle beaucoup de temps ?Ce n’est pas le niveau professionnel, c’est donc plus tranquille. Il y a une réunion le mardi, qui dure trois à quatre heures. Sinon, j’appelle des sponsors, il y a les relations avec la ville, j’assiste à des entraînements, aux matchs…

Quand le président de l’ASB s’appelle Jean-Claude Plessis, les partenaires économiques sont-ils plus réceptifs ?Au début de ma présidence, j’ai eu l’impression que la grande question, c’était : « Mais qu’est-ce qu’il vient foutre ici ? » Vous savez, ce n’est pas facile de trouver des sponsors pour un club de R3, alors que la situation économique n’est pas toujours facile. Mais j’essaie de faire en sorte qu’ils soient intéressés, en expliquant notre projet. On ne veut pas faire la révolution, mais seulement redonner à l’ASB un peu plus de visibilité. Ce n’est pas facile pour un petit club amateur d’exister alors qu’à Brest, il y a le Stade brestois, d’autres clubs, ainsi que l’équipe féminine de handball, qui obtient d’excellents résultats.

Jean-Claude Churchill.

Quelles sont vos relations avec le Stade brestois ?Excellentes ! Il y a eu une époque où il y avait une grande rivalité. J’ai connu des supporters de l’ASB qui n’avaient jamais mis les pieds dans le stade du Stade brestois… Aujourd’hui, je ne pense plus que ce soit encore le cas.

Est-ce que le football vous manquait ?Pas plus que ça… Bien sûr, je suis allé voir quelques matchs, notamment à Lyon avec mon pote Jean-Michel Aulas. Il m’arrivait aussi de regarder des matchs à la télé, mais ça peut aussi vite m’emmerder. Moi, je suis surtout vélo. Je peux passer quatre heures devant une course. Mais j’aime le foot. Je continue de suivre Sochaux, où Omar Daf fait du bon travail. En revanche, j’ai du mal à bien comprendre la stratégie des propriétaires chinois, je ne sais pas trop où ils veulent aller. Mais je suis content d’être revenu à l’ASB. Les joueurs sont sympas, l’ambiance est bonne. L’autre soir, ils se sont réunis pour regarder PSG-Real Madrid en Ligue des champions (1-0), on leur a payé les pizzas. Ce qui est bien, à ce niveau, c’est qu’on ne parle pas d’argent avec les joueurs. Il n’y a pas de primes de match, rien. Et si on monte en R2, on ira casser la croûte tous ensemble !

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