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Je suis champion du monde 2018 et j’ai encore faim

Par Matthieu Pécot
Je suis champion du monde 2018 et j’ai encore faim

Moins d’un mois après leur sacre en Russie, six champions du monde ont déjà repris la compétition. Résultat : 4 buts, 2 passes décisives et 100% de victoires.

Paul Pogba porte des vestes et des boucles d’oreille qui coûtent le salaire annuel de plusieurs infirmières courageuses et pas toujours très bien payées. Paul Pogba s’interdit de se teindre les cheveux pendant un Mondial, car les commentaires sur ses choix capillaires l’ont déjà largement assez fatigué. Paul Pogba claque un magnifique dab à l’Élysée quitte à être condamné au ridicule dans quarante, cinquante, soixante ans, quand ses petits-enfants lui demanderont des comptes. Paul Pogba est partout. C’est donc en toute logique que vendredi dernier, lors de la réception de Leicester, le n°6 de Manchester United était encore là au moment où il a fallu apprendre la vie à Alexis Sánchez.

Il était 21h03 à Old Trafford, lors du match avancé de la 1re journée de Premier League, quand le Chilien a cru qu’il allait tirer le penalty offert aux Red Devils par M. Andre Marriner dès la 3e minute. Sauf qu’on ne négocie pas avec un champion du monde. Alors Alexis, ses 169 centimètres et son été passé à regarder le Mondial à la télé ont vite compris que celui qui allait inscrire le premier but de la saison anglaise mesurait 22 centimètres de plus qu’eux et avait le crâne décoré de deux belles étoiles blondes. La course d’élan de La Pioche a beau avoir rappelé les plus sombres heures de l’existence de Simone Zaza, le ballon a fini dans la lucarne gauche de Kasper Schmeichel, soit un homme qui a fait office de référence ultime dans cet exercice cet été en Russie. Si Manchester United n’est pas passé à côté de son début de saison (2-1), il sait à qui il le doit.

Florian Thauvin a lui aussi marqué vendredi soir, soit 26 jours après avoir soulevé la première Coupe du monde de sa carrière. Entré à la 83e minute lors de la victoire de Marseille face à Toulouse (4-0), il a marqué à la 92e, soit quelques secondes avant le coup de sifflet final. Les gens qui ont arrêté les mathématiques en CM2 souligneront l’efficacité de Flotov. Les autres ont déjà compris que fouler le Vélodrome dix minutes a dû faire office d’éternité pour un joueur qui n’a eu qu’une minute à se mettre sous la dent en Russie.

Mais contrairement à ce que veut faire croire Jacques Essebag depuis 2011, s’il y a un jour de la semaine où tout est permis, c’est bien le samedi. N’Golo Kanté s’est chargé de rétablir cette vérité absolue en inscrivant le premier but de la saison de Chelsea sur la pelouse de Huddersfield (0-3). La reprise de volée du gauche consécutive à un centre de Willian n’est pas magnifique, mais elle a le mérite de débarrasser l’homme le plus souriant du monde d’un poids énorme. Depuis son arrivée en Angleterre à l’été 2015, l’ancien de Leicester a toujours marqué un but par saison et pas un de plus en championnat. Cet objectif footballistique étant accompli, le milieu de terrain défensif des Blues va pouvoir se concentrer sur sa vraie passion : la course à pied.

Hugo bon délire

Plutôt adepte de la marche, Hugo Lloris a lui aussi bouclé sa rentrée des classes par une victoire. À Newcastle (1-2), Tottenham a pu profiter d’un Lloris qui a désormais compris qu’un gardien n’est pas obligé de dribbler tous les attaquants qui viennent le presser. Mieux, l’ancien Lyonnais a sauvé la baraque en deuxième période en sortant de manière furieuse dans les pieds de Kenedy et en repoussant avec autorité une frappe puissante d’Ayoze Pérez.

Si le Ballon d’or était décerné au footballeur le plus balèze sur les réseaux sociaux, rares sont ceux qui pourraient concurrencer Benjamin Mendy. Fondamental dans le sacre de l’équipe de France malgré son faible temps de jeu (40 minutes contre le Danemark), le latéral gauche a vu Lucas Hernandez lui passer devant cet été, mais il ne faut pas se tromper : si Didier Deschamps en est arrivé à fixer cette hiérarchie, c’est surtout parce que Mendy n’était pas vraiment remis de la rupture des ligaments croisés qui a pourri sa première saison à Manchester City. L’ancien Monégasque a beau passer une grosse partie de sa vie à faire des blagues avec son téléphone dans la main, il n’en reste pas moins un joueur de foot extraordinaire. Et un type intelligent. Sitôt son statut de champion du monde validé, Mendy le jouisseur a profité de ses vacances pour partager à sa communauté chaque moment de joie spectaculaire. Il faut être sacrément naïf pour croire que la vie d’un athlète du niveau de Benjamin Mendy n’est faite que de luxure. À côté des gros bijoux et des carrés VIP se cache un gars qui range son smartphone lorsqu’il s’agit de bosser. Un sombre fêtard n’aurait jamais réalisé le début de saison qu’est en train de dessiner Mendy. Déjà impressionnant le week-end précédent lors de la victoire des Citizens face à Chelsea dans le Community Shield (2-0), le latéral gauche de 24 ans a placé le curseur encore un peu plus haut en signant les deux passes décisives lors du succès à Arsenal (0-2). Le genre de performance qui méritait bien un mot de Pep Guardiola : « Mendy, c’est Mendy. Il est comme ça. Parfois on a envie de le tuer, parfois on se dit « mais quel joueur ! » Il doit encore progresser sur pas mal de choses. J’espère qu’on va pouvoir le convaincre d’être calme, d’oublier les réseaux sociaux et de se concentrer sur ce qu’il doit faire. » N’importe quoi. Benjamin Mendy ne doit surtout pas toucher à sa gestion des réseaux sociaux, pièce maîtresse de son bien-être.

Ousmane Dembélé a passé une partie de ses vacances à Miami avec Benjamin Mendy, validant ainsi son passage dans un nouveau monde. Le Normand a profité de la colonie de vacances pour faire des photos avec Floyd Mayweather et Ronaldinho et laisser deviner un amour pour les choses qui brillent. Mais à l’instar de Mendy, Dembélé est du genre à bosser dans l’ombre. Et à vite s’ennuyer en vacances. Voilà pourquoi le milieu offensif de 21 ans a écourté ses vacances de huit jours, de manière à revenir à l’entraînement au Barça dans des délais qui lui permettaient de participer à la Supercoupe d’Espagne face à Séville dimanche. La victoire du Barça (2-1) aurait été anodine si elle n’avait pas permis à Ousmane Dembélé de claquer le but de la victoire d’une frappe du droit de vingt-cinq mètres barre rentrante (78e). L’ancien Rennais avait alors le droit de céder sa place à Arturo Vidal (86e) et de calmer un peu ses détracteurs qui oublient que si sa première saison à Barcelone et sa Coupe du monde n’ont pas été si fluorescentes, c’est avant tout à cause des saloperies de blessures.

Il ne faut pas croire qu’Ousmane Dembélé est quelqu’un d’extraordinaire. C’est un champion du monde 2018 qui a démarré la saison comme n’importe quel compatriote sacré à Moscou : par une victoire qui laisse deviner un appétit énorme.

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