Félicitations. On imagine que c’est une grosse fierté d’avoir été nommé speaker du nouveau stade de l’OL.
Ah oui, c’est une énorme fierté. C’est beaucoup d’excitation avec également un peu d’inconnu car si je connais bien le foot et l’animation, la combinaison des deux sera une découverte pour moi. C’était vraiment quelque chose d’inattendu car ça s’est fait super vite puisqu’il y a encore un mois je ne savais même pas que l’OL cherchait à recruter un nouveau speaker. Limite, je n’ai pas encore réalisé que je serai la voix du nouveau stade en janvier prochain. Pour l’instant c’est assez abstrait, je vais commencer à réaliser dans quelques jours puisqu’on va faire la visite du nouveau stade, ce sera donc l’occasion de réellement se projeter.
Comment s’est passé ton recrutement, du coup ?
J’imagine que ça dépend des clubs mais là, l’OL n’a pas fait d’annonce officielle. Je pense qu’ils voulaient quelqu’un d’ici donc ils ont activé leurs réseaux lyonnais en privilégiant le bouche-à-oreille. Moi je l’ai appris super tard, il y a tout juste un mois quand le recrutement était presque terminé ; d’ailleurs lorsque j’ai appelé le patron de OL Image qui gère le recrutement pour lui demander si c’était toujours bon, il m’a dit qu’il n’était pas sûr. Et puis finalement, il m’a rappelé pour me dire que je pouvais venir passer un entretien le lendemain. Tout est allé vraiment hyper vite, en dix jours c’était bouclé.
Et alors, comment ça se passe, un entretien pour devenir speaker ?
Il y avait trois personnes dans le jury, le patron d’OL Image, le patron du Grand Stade et une personne qui représente OL Événement. On m’avait dit qu’il fallait que je me présente et que je présente ma vision du poste. Donc je suis arrivé avec un bon vieux dossier imprimé où je donnais mes idées pour dynamiser l’animation dans le nouveau stade. Je ne l’avais jamais visité, donc je suis parti de ce que j’en avais entendu dans les médias et au sein du club. J’ai axé mon projet sur l’aspect hyper connecté et interactif du nouveau stade en leur disant comment on pouvait l’animer de façon originale.
On ne t’a donc pas demandé d’hurler le nom des joueurs pendant cet entretien ?
Non, pas du tout (rires). Mais je m’y étais préparé, hein. Je ne savais pas à quoi m’attendre à la base, donc j’avais imaginé que j’allais être dans une grande salle toute vide où on allait me demander d’annoncer un but d’Alexandre Lacazette. Bon et puis finalement ça n’a pas été le cas. Au final, ils m’ont plus posé des question sur mon amour de l’OL, savoir depuis combien de temps j’étais supporter et tout ça.
Et donc tu es grand fan de l’OL ?
Ouais, j’adore. Je ne suis pas né ici, je ne suis arrivé à Lyon qu’en 2005, mais j’ai toujours suivi ce club. Je suis originaire du Nord et j’allais souvent voir des matchs de l’OL à Bollaert.
Du coup, t’as menti, t’as dit que t’étais pour l’OL en 2002, hein ?
Non, j’ai dit la vérité. Je leur ai dit que dans ma famille on est des supporters de Lens depuis longtemps, mais que j’ai toujours suivi l’OL, sans trop savoir pourquoi. J’ai des images du stade avec Olmeta dans les buts et le kop qui crie « Olmeta, une chanson ! » et lui qui se met à danser devant ses cages. C’est une équipe qui me parlait. Et quand j’ai du être muté pour le boulot, j’ai tout de suite choisi Lyon.
Et en ce qui concerne le 4 mai 2002 (dernière journée de Ligue 1, match Lyon-Lens, le vainqueur est sacré champion de France, ndlr)…
Alors c’est compliqué, ce jour-là j’étais l’homme le plus joyeux et le plus triste du monde à la fois. Toute ma famille était triste, moi je ne savais pas trop. J’ai découvert des sentiments que je ne connaissais pas. Je leur en ai parlé pendant le casting, d’ailleurs. Quelque part les deux clubs méritaient d’être champions de France. Ce sont deux clubs qui sont dans mon cœur mais aujourd’hui, et depuis longtemps maintenant, mon club c’est l’OL.
Tu es animateur radio à la base, c’est bien ça ?
Oui, tout à fait. J’ai commencé la radio quand j’avais 17-18 ans, à l’époque j’étais pigiste sportif chez France Bleu pendant les week-ends. Je voulais vraiment être animateur radio donc après je suis parti à Paris faire une école qui s’appelle Studio Ecole de France, à Issy-les-Moulineaux. Après ces deux ans d’étude j’ai envoyé des maquettes un peu partout et NRJ m’a recruté et m’a envoyé à Rouen, où je suis arrivé en 2003. Je suis resté là-bas deux ans avant de débarquer à Lyon, en 2005, toujours pour NRJ. À Rouen lors de la saison 2004-2005, j’ai eu la chance d’animer les matchs du Rouen Hockey Elite, bon le hockey c’est moins mon truc mais je trouvais ça assez fun et puis il n’y avait pas besoin d’avoir de grandes connaissances dans ce sport pour en faire l’animation, c’était une bonne expérience.
Tu avais déjà envisagé de devenir speaker de stade ?
Non, j’y avais seulement pensé quand j’étais avec mes potes, pour délirer. Après, je n’aurais vraiment jamais imaginé que ça puisse m’arriver un jour. D’autant qu’à Gerland il y avait Dom Grégoire qui est le speaker mythique du club depuis près de 17 ans, les supporters et tout le monde l’adore, donc je ne me voyais pas du tout prendre sa place un jour. Hors de mes délires entre potes, je n’aurais jamais pensé le faire.
Tu es en pleine préparation en ce moment ?
Oui, tout à fait. En ce moment je rencontre les personnes d’OL image avec qui je vais travailler, car dans le nouveau stade je ne serai vraiment pas tout seul, il y aura notamment un réalisateur avec qui je serai relié en permanence par le biais d’une oreillette. Il y aura également un chargé de communication. Moi, je suis là pour impulser des idées avec des gens qui me disent ce que l’on peut faire ou non. Pour l’instant, tout se passe bien avec les équipes que j’ai rencontrées. J’ai l’impression que l’on même vision du taf donc c’est plutôt cool. Je veux absolument rencontrer les supporters car je pense qu’il faut qu’on travaille ensemble pour que l’animation soit encore plus intéressante. Il est important que l’on ne se marche pas dessus, que je leur laisse la part belle. Je veux avoir leur vision des choses pour qu’on essaie de mettre en place un super spectacle à chaque fois. On veut essayer de faire un truc frais, ce qui ne veut pas dire que ce sera forcément mieux, de toute façon on n’est pas l’esprit : « Ouais, on va casser la baraque et tout ça » ; on veut juste profiter au maximum du super outil qu’on a à notre disposition. Je n’ai vraiment pas la prétention de faire quelque chose d’extraordinaire, mais on va tout mettre en œuvre pour offrir du spectacle.
Qu’est-ce qu’il y aura de fou dans ce stade alors ?
Le gros truc, c’est l’application dédiée au stade. Tu te gares au parking et l’appli va te guider jusqu’à ta place et pareil en sens inverse. C’est une grande première ! On va essayer de se servir de cette animation pour faire participer le public même si on ne sait pas encore comment. Par exemple, tu peux commander à bouffer avec l’appli, tu rentres tes coordonnées bancaires et on te prévient quand ton sandwich est prêt pour que tu ailles le chercher sans faire la queue. On verra ce que l’on peut faire avec ça, mais il y a quelque chose à creuser.
Tu regardes les autres speakers pour t’inspirer un peu ?
Oui, un peu. D’autant que j’ai fait beaucoup pas mal de déplacements pour suivre l’OL donc j’ai eu l’occasion de voir ce qu’il se faisait à l’étranger. Je me suis pas mal renseigné ce qui se faisait ailleurs et notamment aux États-Unis car ils restent les rois du divertissement et de la présentation dynamique. Après on ne peut pas tout faire ce qu’ils font sachant que eux c’est plus dans leur culture mais à voir ce que l’on peut adapter à notre culture à nous. J’ai trouvé quelques trucs assez sympas que j’ai commencé à présenter…
Allez, donne-nous une exclu.
Pour l’instant je ne peux pas pour la bonne et simple raison que rien n’a encore été décidé, on est en train d’en parler on n’en est qu’au début, rien n’est définitif. Ça ne fait qu’une semaine.
Tu n’as pas pensé à des phrases qui vont devenir cultes ?
Non, pas du tout. De toute façon, je ne suis pas sûr que cela se prépare, ce sont plus des choses qui arrivent sur le moment, sans préparation particulière. Enfin, j’imagine.
Tu penses que tu seras impressionné de côtoyer les joueurs ?
Bah je suis content car ce sont des mecs que j’admire après de là à dire impressionné, non. Et puis mon métier n’a rien à voir avec le sportif, je ne suis pas là pour devenir pote avec les joueurs, si on le devient tant mieux, mais ce n’est clairement pas l’objectif.
Comment vont se construire tes semaines puisque ce taf ne va te prendre toutes les journées, non ?
Bah, déjà, je n’ai pas quitté mon job chez NRJ. Je ne suis plus animateur car ça aurait été trop compliqué de gérer avec les réunions de l’OL, surtout que l’émission que je présentais jusque-là de 9h à 12h, est en direct, donc il n’y aurait pas eu moyen de s’adapter. Je suis donc passé responsable d’antenne et de promotion. Les deux devraient être adaptables, en tout cas je vais devoir jongler entre elles à l’avenir.
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