S’abonner au mag
  • Billet d'humeur
  • Ligue des champions
  • Quart de finale
  • PSG/Barcelone

Je me souviens de PSG-Barça 1995…

par Mathieu Faure
Je me souviens de PSG-Barça 1995…

J'avais beau avoir 12 ans le mercredi 15 mars 1995, je sais exactement où j'étais quand le Paris Saint-Germain s'est payé le scalp du FC Barcelone de Johan Cruyff en quart de finale de Ligue des champions. Si j'aime à ce point le PSG, cette soirée n'y est pas étrangère.

Dans une relation, c’est difficile de dater exactement à quel moment apparaît l’amour. En ce qui concerne le PSG, je n’arrive pas à savoir. Mon grand-père m’a embarqué dans cette folie quand j’avais six ans, me conseillant de ne pas lâcher du regard le maigre aux chaussettes baissées. Le magicien comme il l’appelait. Safet Sušić. Trop jeune pour vraiment tomber amoureux, mais déjà très attiré par les couleurs et ces trois lettres : PSG. Alors en 1995, c’est en adolescent candide que je m’apprête à regarder ce quart de finale de C1 sur la télé familiale. Des conditions bien différentes de mars 1993 où le poste de mes grand-parents m’avait accueilli pour renverser le Real Madrid. Bizarrement, je n’ai aucun souvenir de cette journée de classe. Aucun. J’ai dû rentrer de l’école vers 17 heures. Enquiller sur mes devoirs et mon repas. Dans ma chambre, j’ai de nombreux posters issus de Onze Mondial, ma bible. Uniquement des mecs du PSG à une exception près : Éric Cantona.

Comme chaque saison, j’ai épinglé le poster de l’équipe parisienne au-dessus de mon lit. Le magazine avait l’habitude de faire un poster par région. Sur le mien, le PSG occupait le recto pendant que le Red Star squattait le verso. Autour de mon bureau, Bernard Lama se détend sur sa ligne sur un poster, David Ginola, George Weah, Raï et Valdo complètent mon mur. Ma mère a tout prévu. Elle m’a sorti mon maillot collector de 1994, celui du titre de champion. Je l’ai eu pour mes 12 ans. Il est doux. C’est mon premier maillot de football. Je ne l’ai jamais mis en dehors de chez moi. Je le garde comme une relique avec ses sponsors Commodore et Nike. Mon père rentre du boulot et me ramène le sésame : L’Équipe du jour. Je l’ouvre en grand sur mon lit et regarde ça avec envie. Je lis chacune des phrases plusieurs fois. Pas certain de comprendre l’enjeu. Dans ma main, j’ai ma boîte secrète dans laquelle je garde toutes les fiches de joueur de Onze Mondial. J’ai fait deux tas : un pour les Parisiens avec Ginola sur le dessus, et un autre pour les Espagnols avec Gheorghe Hagi en tête.

Le pense-bête du grand-père

Mon grand-père m’a donné une feuille blanche A4 sur laquelle il a écrit des scores et une ligne de texte à côté. Ce sont les scénarios possibles et leur issue : « 0-0, Paris qualifié. 1-0, Paris qualifié. 1-1, match nul et prolongation, etc. » C’est mon pense-bête. Exceptionnellement, mes parents me laissent la grande télévision du salon. Je suis seul face à l’écran. Le maillot sur les épaules. La casquette du titre de 1994 sur la tête, mon pense-bête et mes fiches joueurs sur la table basse. La pression monte. Roger Zabel prend l’antenne. Les sièges Voltaire aux couleurs des deux clubs. Des costards gris. Même Vincent Hardy est dans le coin. TF1 m’a fait aimer la Ligue des champions. Vraiment. Le Parc des Princes s’affiche à l’écran avec la composition d’équipe du PSG. Avec le temps, je la connais par cœur : Lama-Cobos-Kombouaré-Le Guen-Colleter-Guerin-Bravo-Raï-Valdo-Ginola-Weah. Même les remplaçants sont gravés dans ma mémoire : Jean-Philippe Séchet, Francis Llacer, Oumar Dieng, Pascal Nouma et Luc Borelli.

Je vois les mecs entrer sur la pelouse avec Liptonic floqué sur le torse. Les Barcelonais vont jouer en vert. Je ne connais pas grand monde à part le Bulgare Stoichkov, Koeman (parce que son nom me faisait rire à l’époque) et Hagi. Je me rends compte que le gardien espagnol joue en bas de jogging. Comme Bernard Lama. TF1 rediffuse des images du match aller. La bourde de Lama sur une frappe de Korneev. L’égalisation de Weah. Sa course folle pour sauter dans les bras de son gardien. Je n’ai même pas l’impression d’être au bas d’une montagne. Finaliste en 1994, champion en 1992, ce FC Barcelone-là ne m’impressionne pas, car j’ai la sensation, à l’époque, de supporter la meilleure équipe du monde. À mes yeux, David Ginola est un génie. Je n’ai d’yeux que pour lui.

Le bruit de la barre transversale…

La première période est crispée. On joue bien, mais on manque de chance dans le dernier geste. Les montants barcelonais tremblent quatre fois en 45 minutes. Je regarde mon pense-bête : 0-0, PSG qualifié. Je suis soulagé. Nono, mon grand-père, appelle sur le fixe de la maison à la pause. On fait un point. Il me dit de ne pas m’inquiéter, car on va forcément marquer sur corner, notre point fort. J’ai confiance et retourne m’allonger par terre, sur le ventre, tête face à l’écran. Sauf que Bakero décide d’ouvrir le score. Zieutage du pense-bête : 0-1, Barcelone qualifié. Je suis triste. Surtout que Ginola touche une cinquième fois la barre à l’heure de jeu. On est maudits. Et puis Bernard Lama sort une parade salvatrice face à un mec inconnu (avec le recul, il s’agit de José Mari). 72e minute. Corner de Le Guen, Raï – que Thierry Roland avait annoncé sur le point d’être remplacé par Pascal Nouma – saute et bat Busquets, sorti aux fraises. 1-1. Détour sur le pense-bête. Prolongation. J’y crois.

Pas le temps de tergiverser que Vincent Guerin envoie un tir rasant déboîter le poteau droit de Barcelone. Ficelle. Le milieu de terrain sans dégaine court partout. Je fais de même dans mon salon. J’entends encore les propos de Jean-Michel Larqué sur le but : « 100 fois, il le mérite, Vincent Guérin. 100 fois. Il est né là, jusque derrière la tribune Boulogne. » La suite, je ne m’en souviens absolument pas. C’est le trou noir. Juste la sensation d’être le roi de la maison. D’avoir vécu quelque chose de fort dans l’histoire de mon club. Mes parents ont beau me demander d’aller me coucher, je suis tout fou.

C’était ça, mon PSG. Un club qui me vendait du rêve avec Patrick Colleter et Francis Llacer. Même si les histoires d’amour connaissent des hauts et des bas, il y a toujours des périodes charnières. Sans cette folie des années 90, notamment en Coupe d’Europe, le Parc des Princes ne m’aurait probablement pas vu pendant près de dix ans par la suite. Alors même si le club a beaucoup changé en dix-huit ans, ce PSG-Barcelone de 2013 n’est peut-être pas si éloigné de celui de 1995. Certes, je n’ai plus de posters dans ma chambre, j’ai délaissé Onze Mondial et le port des maillots de football, mais il me reste l’amour. Un amour malmené, incompris, douloureux, versatile, omniprésent, rageant, difficile, idyllique. Parce qu’au fond, le PSG de mon enfance était un roman qui se terminait toujours bien. Celui de ma vie d’homme me fait beaucoup plus souffrir. Va comprendre.

À suivre : Le live PSG/Barcelone avec SO FOOT, ce soir, dès 20h45

Misez sans AUCUN risque les 100€ de bonus Betclic et remportez 450€ avec le PSG ou 165 avec le Barca.

Dans cet article :
Dans cet article :

par Mathieu Faure

Articles en tendances
14
Revivez Israël - France (1-4)
  • Ligue des Nations
  • J3
  • Israël-France
Revivez Israël - France (1-4)

Revivez Israël - France (1-4)

Revivez Israël - France (1-4)
Logo de l'équipe France
Les notes des Bleus
  • Ligue des nations
  • J3
  • Israël-France (1-4)
Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Les notes des Bleus

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Actus LDC