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Januzaj, le retour de l’enfant prodige
Invité surprise de la liste des 23 de la Belgique, Adnan Januzaj n'a pourtant pas volé sa convocation après avoir retrouvé de sa superbe du côté de la Real Sociedad. Et voilà comment l'ancien crack de Manchester United est revenu au sommet, après trois ans de galère, pour disputer sa deuxième Coupe du monde à seulement 23 ans. Le tout, sans avoir joué le moindre match de qualification à un Mondial.
13 mai 2014. Révélation de la saison à Manchester United où David Moyes l’a lancé dans le grand bain de la Premier League, Adnan Januzaj est la grosse surprise de la liste de Marc Wilmots qui embarque le gamin de 19 ans au Brésil, alors qu’il n’a encore jamais disputé la moindre rencontre avec les Diables rouges. Une décision pas si surprenante que cela, Januzaj étant considéré à l’époque comme un futur crack mondial courtisé par sept nations du fait de ses différentes origines : Belgique, Albanie, Angleterre, Croatie, Serbie, Turquie et Kosovo. Finalement, c’est la Belgique – son pays de naissance – qui décroche le jackpot. Quatre ans plus tard, Adnan Januzaj a réussi l’exploit d’être à nouveau la surprise de la liste belge et ainsi devenir le premier Diable rouge à disputer deux Coupes du monde consécutives sans avoir joué la moindre minute en qualification.
Les montagnes russes selon Adnan
Convoqué par Roberto Martínez en novembre 2017, trois ans après sa dernière sélection, Adnan Januzaj en a profité pour rappeler à la Belgique que son passage à vide est derrière lui. Un désert débuté après ses 60 minutes face à la Corée du Sud, lors du dernier match de poule du Mondial brésilien, qui va voir le milieu au pied gauche de velours ne pas vraiment entrer dans les plans de Louis van Gaal, avant d’enchaîner un prêt raté au Borussia Dortmund – seulement six matchs de Bundesliga disputés – et une relégation avec Sunderland en 2017. Suffisant toutefois pour inciter les dirigeants de la Real Sociedad à claquer 8,5 millions d’euros sur Januzaj lors de l’été 2017.
En Espagne, dans une équipe joueuse, Adnan Januzaj retrouve le sourire et son football. Celui qui lui permet de rayonner sur son aile droite où il peut martyriser les latéraux adverses et rentrer sur son pied gauche pour distiller quelques caviars, à l’image de sa masterpiece face à Bilbao, le 28 avril dernier (3-1), où il a fait vivre un véritable cauchemar à Mikel Balenziaga, avant d’offrir une passe décisive à Mikel Oyarzabal. Et même si, sur le plan collectif, la saison de la Sociedad – terminée à la douzième place de Liga – n’est pas la meilleure du club basque, l’ancien futur crack de Manchester United est, lui, redevenu ce gamin insouciant sur le terrain, tout en ajoutant un poil de maturité et un côté revanchard, comme il l’a avoué récemment à la RTBF : « Je suis parti à la Real Sociedad pour me montrer et répondre ainsi à tous ceux qui m’avaient critiqué. C’est ma mentalité. Je sais que je suis un joueur qui peut faire la différence. Cela a été le cas cette année. »
Roberto Martínez est sous le charme
Attentif à ce qui se passe dans le championnat de son pays natal, Roberto Martínez n’est pas passé à côté de la fin de saison tonitruante de Januzaj. Et c’est ainsi que l’ailier de 23 ans a vu son nom apparaître dans les 28 joueurs pré-sélectionnés pour la Coupe du monde en Russie. Une convocation qui a fait moins de bruit que l’absence de Radja Nainggolan, mais qui a quelque peu surpris ceux qui n’ont jamais vu jouer la Real Sociedad cette saison et qui avaient légèrement oublié le nom de Januzaj. Afin de rafraîchir la mémoire de ces personnes, le natif de Bruxelles s’est alors chargé de régaler les spectateurs du stade Roi-Baudouin face au Portugal (0-0), pour son premier match avec les Diables rouges depuis novembre 2014.
Entré à la pause, en lieu et place de Dries Mertens, Januzaj s’est montré plutôt à son aise dans le couloir droit du 3-4-3 mis en place par Roberto Martínez, qu’il a fini par convaincre de lui réserver une place dans les 23 : « C’est un réel talent, très fort en situation de un-contre-un. En match, quand les joueurs ont accumulé des minutes, il peut apporter sa fraîcheur, notamment dans les situations de un-contre-un. Il m’a fait une bonne impression. Et j’ai vu une évolution ces derniers mois, il a gagné en maturité. J’attends beaucoup de lui. » Et si le Mondial 2014 a finalement marqué le début de la fin de la hype Januzaj, le Mondial 2018 pourrait lui permettre de remonter au sommet des charts. À condition de jouer un peu plus que 60 minutes lors d’un match de coiffeurs.
Par Steven Oliveira