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James Rodríguez, l’Argentin

Par JPS, à Rio de Janeiro (propos recueillis par Aquiles Furlone)
James Rodríguez, l’Argentin

Si James Rodríguez est colombien, son ADN footballistique est typiquement argentin. Retour sur l'étape clé de la carrière du meilleur joueur actuel de la Coupe du monde.

Le père du meilleur footballeur du Mondial 2014 n’a jamais vraiment connu son fils. Malgré plusieurs mea-culpa ces dernières années, Wilson Rodríguez reste aux yeux de James Rodríguez l’homme qui a fait pleurer sa mère. L’homme, aussi, qu’il a toujours voulu dépasser. Il y est parvenu au Brésil. Cet été, James a définitivement tué le père en devenant le meilleur joueur du Mondial. Si Wilson Rodríguez n’a jamais pu exporter son modeste talent de footballeur professionnel hors du championnat colombien, son fils, lui, a construit la quasi-totalité de sa carrière à l’étranger.

Malgré des débuts précoces (il a 14 ans lorsqu’il entre en jeu pour la première fois) en championnat colombien, James Rodríguez ne reste qu’un an à l’Espigado FC. À l’époque, le club colombien croule sous les dettes et missionne un agent pour vendre le talent colombien au plus offrant. À l’image de Falcao, James intéresse très vite les recruteurs argentins. Banfield est alors le premier club à croire vraiment au potentiel de celui qui n’est alors qu’un gamin timide atteint de bégaiements. « On m’a montré des vidéos et il a tout de suite attiré mon attention. C’est un joueur que tu ne peux pas arrêter de regarder ; il a une élégance vraiment particulière. À la fin de la compilation de ses meilleures actions, je n’avais qu’une seule chose en tête : le recruter » , se rappelle, euphorique, Héctor Clide Díaz, l’ancien directeur sportif de Banfield. Le club n’a pas une thune, mais décide de miser le peu d’argent qu’il a sur le Cafetero. « C’est toujours risqué de miser sur des jeunes, mais avec James, j’étais persuadé qu’on aurait un rapide retour sur investissement. J’ai convaincu le président du club en lui jurant qu’on avait la possibilité de recruter un crack en puissance » , se rappelle Diaz.

« C’est une éponge, il capte tout très vite »

À son arrivée au pays de Maradona, tout reste pourtant à faire pour James. Le gamin est talentueux, mais son ADN colombien pose problème. Raúl Wensel, formateur de Banfield à l’époque, est alors la personne en charge de lui formater le disque dur. « Il avait pas mal de défauts, notamment au niveau de sa mobilité. Et puis, il perdait aussi beaucoup de ballons. Il avait aussi tendance à beaucoup décrocher pour toucher des ballons, mais en faisant cela il perdait en efficacité : c’est devant le but qu’il est le meilleur. Surtout, il avait ce rythme très lancinant qu’on retrouve généralement chez les joueurs colombiens. Un rythme plus lent que celui des Argentins, il a donc fallu qu’il s’adapte à un nouveau football. »

Pour muscler le jeu de James, ses formateurs n’hésitent pas à l’envoyer au casse-pipe contre des défenseurs plein de grinta. James encaisse les coups sans broncher. Ses nouveaux stimulis font travailler sa matière grise. Il réfléchit plus rapidement sur le terrain. Mûrit. Vite. Très vite. Au point de dépasser les attentes de ses différents entraîneurs. « Quand il est arrivé, il jouait avec les jeunes de son âge, mais rapidement, je lui ai fait sauter des catégories, pour qu’il se fasse un peu chahuter par les plus vieux. Le but, ce n’était pas de le cramer, mais de lui faire prendre de la bouteille petit à petit. Quand il a fait son premier match de division argentine, il était déjà prêt. C’est une éponge, il capte tout très vite. Il n’a pas eu à s’acclimater au plus haut niveau. Il a causé des ravages dès ses premières touches de balle. Plus il jouait, plus il devenait complet… Plus il devenait complet et plus il devenait important pour l’équipe. Au point de s’affirmer comme l’un des hommes de l’équipe l’année du titre » , s’emballe Wensel.

La malice argentine

L’Argentine, terre d’exportation par excellence, a donc servi de tremplin idéal pour l’Europe au jeune Colombien. « S’il a aussi bien réussi en Europe jusqu’à présent, c’est parce que c’est un joueur argentin à part entière. Chez nous, il a gagné du temps. On lui a inculqué l’esprit de sacrifice que n’ont habituellement pas les joueurs talentueux colombiens. Il sait se défoncer sur le terrain quand il le faut vraiment et n’hésite pas à mettre le pied si besoin. C’est un joueur vaillant avec une grinta typique des Argentins. S’il était resté en Colombie, peut-être qu’il aurait été différent. À Banfield, il a appris à défendre et à presser, pas seulement à manier le ballon » , résume Diaz. Wensel, son premier coach argentin à Banfield ne dit pas autre chose. « Son passage à Banfield a été très important pour le reste de sa carrière. Chez nous, il a acquis de l’expérience et la malice typique des Argentins. On lui a donné une personnalité qu’il n’avait pas en arrivant chez nous. Il a un registre footballistique typiquement argentin. » La Seleção est prévenue : il y a un loup dans la bergerie colombienne.

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