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James Mc Carthy, le trèfle d’Everton
Depuis octobre, James McCarthy est détesté par les supporters de West Ham pour avoir abîmé la cheville de Dimitri Payet. Mais depuis plus de deux ans, il est adulé par ceux d'Everton pour son abattage. Et aussi par son entraîneur Roberto Martínez, qui est allé chercher l'Irlandais et fan du Celtic Glasgow dans le petit club d'Hamilton pour en faire son relais. L'amour dure depuis six ans.
En prolongeant son contrat jusqu’en 2020 cet été, James Mc Carthy n’a pas seulement assuré ses arrières sur le plan financier. Il a également confirmé les ambitions croissantes d’un club d’Everton décidé à garder ses meilleurs éléments afin d’intégrer à terme le haut du panier de la Premier League. Dans le Daily Mirror, Roberto Martínez avait clairement expliqué la démarche des Toffees : « Quand vous essayez de construire une équipe, les nouveaux visages sont toujours importants, mais c’est vital d’être aussi capable de construire sur la continuité avec les meilleurs éléments. » Le pilier de l’équipe d’Irlande aurait pu s’en aller à Arsenal ou Manchester United, qui étaient intéressés, mais les efforts de son club pour conserver un joueur comme John Stones l’ont convaincu du bien fondé de s’installer sur la durée.
Un choix sûrement facilité par la relation de confiance qu’il entretient avec son entraîneur espagnol, venu le chercher dans son club formateur d’Hamilton quand il dirigeait Wigan, avant de le prendre dans ses valises pour Liverpool après avoir gagné une FA Cup en 2013. Alors que Tottenham était alors sur le coup et pensait rafler la mise, Martinez avait incité ses nouveaux employeurs à surenchérir pour lui offrir son « génie tactique » . Ainsi qu’un homme de confiance, comme il l’avait expliqué au Guardian : « Parfois, dans le football, vous signez quelqu’un et seulement après, vous découvrez l’homme. Dans ce cas(le recrutement de McCarthy, ndlr), je connais l’être humain et je lui mets 10, vous pouvez miser sur lui. » Ce qu’il avait déjà fait en 2009 en le piquant au nez et à la barbe de Wolverhampton, où il avait pourtant passé la visite médicale. « Graeme Jones, que j’avais connu à Hamilton, évoluait à Wigan. J’ai alors rencontré Roberto Martínez, et après ça, il n’était plus question de repartir. »
Recalé par le Celtic, il snobe Liverpool
D’autant qu’entre Wolverhampton et Wigan, le milieu de terrain natif de Glasgow a une préférence géographique : « Je voulais rentrer chez moi aussi souvent que possible. J’ai apprécié le discours de Graeme et Roberto, mais pour être honnête, je dois admettre que c’était plus proche de l’Écosse. » James McCarthy est du genre à ne pas couper le cordon si facilement. Une particularité psychologique qui le pousse à refuser Liverpool, alors qu’à 16 ans, les Reds lui proposent d’intégrer l’équipe réserve. « J’ai fait un essai d’une semaine et ils voulaient me faire signer, mais je savais que ce n’était pas bien pour moi. J’avais déjà fait mon trou dans l’équipe première à Hamilton, et je pensais être trop jeune pour quitter ma maison. Je savais que je ne serais pas en équipe première à Liverpool, alors que j’étais heureux à ce moment de jouer en première division pour Hamilton. »
Natif de Glasgow, d’une famille irlandaise, McCarthy aurait pourtant pu avoir peur de laisser passer le train. Quelques années auparavant, à l’aube de sa carrière, il a ainsi été recalé par son club de cœur, le Celtic Glasgow qui, s’il se trouve intéressé par son profil, recule officiellement pour cause d’effectif déjà trop fourni. Puis rechigne à allonger les billets quelques années plus tard quand le gamin s’est imposé à Hamilton. Mais pour l’international irlandais, « ce qu’il s’est passé avec le Celtic a été une bénédiction masquée » au vu de ce qu’il est advenu à Everton.
Le porteur d’eau d’Everton
Désormais, chez les Toffees, il perpétue la tradition des joueurs irlandais du club liverpuldien depuis Jack Kirwan en 1898. Et apparaît comme un porte-étendard des Irish Toffees, groupe de supporters irlandais d’Everton, dont le porte-parole Joe O’Reilly ressent « un lien encore plus fort avec le club grâce à la présence de joueurs comme James McCarthy. » Comme à chaque fois « qu’un Irlandais porte le royal maillot bleu d’Everton » . D’autant plus que le milieu de terrain est « vital pour lesToffees, on se sent vraiment amoindris quand il est absent » . La faute à un abattage sur le terrain que les supporters d’Everton ont immortalisé dans un proverbe bien à eux : « 71% de la surface terrestre est recouverte par de l’eau, le reste par James McCarthy. »
Par Nicolas Jucha
Propos de James McCarthy issus du Guardian et de l'Independant, ceux Joe O'Reilly recueillis par Nicolas Jucha