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James Léa-Siliki : « Je suis toujours en course pour jouer le barrage avec Concarneau »
Formé à Rennes, passé pro à Rennes et vainqueur de la Coupe de France avec le club breton l'an passé, James Léa-Siliki, 23 ans, a aussi emmené son équipe en demi-finale de la Ligue des champions. C'était sur Football Manager, un jeu dont le milieu est dingue, comme pas mal de joueurs de Ligue 1. Interview geek.
Quand as-tu commencé à jouer à Football Manager ?
C’était avec mes frères, il y a un moment déjà. On a commencé par Championship Manager, et Football Manager a logiquement suivi. Après, j’ai continué à jouer tout seul et encore aujourd’hui, j’y passe pas mal de temps. Mon truc, c’est de rechercher la nouvelle pépite, de fouiller et de pousser au maximum le jeu. Le mercato, c’est le plus long, mais c’est aussi le plus jouissif. C’est un truc un peu addictif, plus que FIFA à mes yeux.
Tu te rappelles la première pépite que tu as trouvée ? Bien sûr. Le premier mec qu’il fallait avoir au début, c’était Alexander Hleb. Il était si fort… Incroyable. L’autre joueur qui était au-dessus du lot dans le jeu, c’était Morten Gamst Pedersen. Si tu avais ces deux types dans ton équipe, t’étais bien. Vraiment bien !
Ta première partie, c’était avec qui ? Ma première vraie partie, que j’ai géré en solitaire, ce devait être à la fin des années 2000, quand j’étais en pré-formation, au PSG. Je jouais beaucoup à Football Manager avec Kingsley Coman. On avait un défi : on prenait tous les deux la même équipe et c’était à celui qui remportait le championnat en premier. L’équipe, c’était Sochaux. On y jouait la semaine, on débriefait le week-end, c’était assez fou !
Et aujourd’hui ? Aujourd’hui, en général, je commence par prendre une équipe de Ligue 2. Je cherche les pépites, je prends le jeu en main et je relance une partie. Là, ça devient ma vraie partie, mais avec toujours au départ une équipe de Ligue 2 ou de National. Là, je suis entraîneur de Concarneau. Mon cousin (Pierre-Alexandre Douala Dipita, N.D.L.R.) vient de signer là-bas. Ça se passe bien, on est toujours en course pour jouer le barrage d’accession !
Tu as deux-trois secrets tactiques, des réflexes stratégiques ? En fait, j’essaie de pousser au maximum les réglages. Dans le jeu, tu as le droit à 2-3 philosophies. Ma base, c’est un 4-3-3 avec une pointe basse. Ensuite, quand je suis mené, je passe en 4-2-4, en demandant un jeu plus direct. Je suis à fond sur tous les détails : les consignes individuelles, le rôle des joueurs, tout y passe. C’est des détails, mais dans Football Manager, tu n’as rien de futile, même les entraînements.
Pourquoi avoir pris un club de National ? Parce que c’est le plus excitant. J’ai découvert qu’en National, justement, la gestion des entraînements était plus difficile. L’an passé, j’avais pris Le Mans et c’était déjà compliqué : tes joueurs sont « moyens », ils ne sont pas pros, donc tu dois davantage gérer avec des petits contrats, il faut passer plus de temps dans la gestion pure… C’est un peu spécial, mais c’est cool. Ousmane Dembélé a la même approche de ce jeu avec son Winchester FC. Là, il m’a dit qu’il était un peu dans le dur.
Quelle a été ta meilleure performance dans le jeu ? J’ai fait deux demi-finales de Ligue des champions avec Rennes, il y a deux ans. J’ai perdu contre Arsenal et Manchester City. En championnat, j’ai fini à un point du PSG. En revanche, je n’aime pas tricher, je ne suis pas comme ça, donc je n’ai jamais relancé une partie. Jamais !
Qu’est-ce que ça t’apporte dans ta vie de joueur ? Pas mal de choses, en fait, parce que ça m’a aidé, bizarrement, à mieux comprendre le jeu. J’ai appris plein d’éléments grâce à Football Manager, j’ai progressé dans ma compréhension tactique. Quand je regarde du foot à la télé, c’est pareil : je passe beaucoup de temps à regarder ce qui se fait au plus haut niveau, à m’arrêter sur des déplacements, des petits gestes, des orientations…
Et tu vois aussi des joueurs arriver ?
Oui, comme Victor Osimhen ! L’année dernière, j’ai fait cinq saisons de Football Manager : trois avec Le Mans, deux avec Sainté, et Osimhen était mon buteur. Du coup, je connaissais ses qualités et je sais que d’autres joueurs l’avaient repéré comme ça aussi.
Est-ce que tu avais repéré des joueurs que tu étais sûr de voir percer dans la vraie vie et qui t’ont déçu ? Tranquillo Barnetta… Dans Football Manager, c’était mon joueur phare, ma référence. Pour moi, ça allait être un monstre. Il a eu une belle carrière, hein, mais je le voyais plus haut !
Tu es le seul joueur de FM dans le vestiaire ? Non, non, on est pas mal à jouer ! Je sais que Romain Danzé avait un bon niveau, déjà. Aujourd’hui, Mbaye joue pas mal, Faitout aussi… Faitout, c’est un vrai bon joueur. Son équipe, normalement, c’est le PSV, mais là, il a pris Birmingham. C’est un aventurier.
Toi, tu ne veux pas essayer avec des clubs étrangers ? Si, il faut que je m’exporte. Je pense que je vais le faire cette saison. Mais j’aime bien les clubs français, car comme ça, je peux recruter mes potes. Pour l’instant, j’ai surtout une montée à assurer avec Concarneau.
Propos recueillis par Maxime Brigand