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James BKS : « Eto’o, c’était fun  »

Propos recueillis par Florian Porta
James BKS : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Eto&rsquo;o, c&rsquo;était fun <span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Sorti en janvier dernier sur le continent africain, L'Enfant devenu roi, un documentaire consacré à Samuel Eto'o, débarque sur Canal + ce samedi soir. Pour rythmer les six épisodes, la chaîne cryptée a fait appel à James BKS et son titre « Pana Njia ». Une manière pour l'artiste de se rapprocher un peu plus du Cameroun de ses ancêtres après avoir enflammé le stade Olembé en clôture de la dernière CAN. Entretien avec le fils du regretté Manu Dibango, qui ne tarit pas d'éloges envers le Roi Lion.

Qu’est-ce que ça représente pour toi d’avoir été choisi pour produire la musique de L’Enfant devenu roi ?
Quand on m’a approché, j’ai pris ça tout de suite comme un honneur et une fierté de pouvoir composer la musique d’un des géants du football mondial. Mais encore plus par rapport à son histoire et à la mienne parce qu’on est tous les deux camerounais d’origine. (James BKS est né à Paris et a grandi en France, mais son père, le regretté Manu Dibango, était camerounais, NDLR.) Ça faisait beaucoup écho avec ce que j’avais pu vivre. Revoir à travers son histoire certains quartiers et observer l’influence que la culture camerounaise a aussi eu sur lui et sur son parcours. Entendre sa mère parler, ça m’a rappelé beaucoup de choses.

Il fallait que ce thème puisse retranscrire le parcours de Samuel Eto’o. De ses débuts, ses premières détections au Cameroun, à ses passages en France ou en Espagne.

Comment as-tu procédé pour composer « Pana Njia » , le thème principal du documentaire ?J’ai travaillé avec le réalisateur et le monteur. Il fallait que ce thème puisse retranscrire le parcours de Samuel Eto’o. De ses débuts, ses premières détections au Cameroun, à ses passages en France ou en Espagne. Accompagner toutes les étapes de sa carrière, c’était un beau travail. Il a fallu que je sois très crédible par rapport à tout ce qu’il a pu vivre, il y avait vraiment une histoire à raconter et des parallèles à faire avec la musique. Et celle d’Eto’o, elle s’écrit encore. Il a franchi une étape de sa vie où maintenant il veut beaucoup donner, apporter son expérience, son savoir, donner l’amour qu’il a reçu. Il fallait avoir des mélodies qui sonnent vrai avec le monde d’aujourd’hui.

Tu parlais de similitudes entre ton histoire et la sienne. Que représente Eto’o pour toi ?C’est une icône, c’est l’un des joueurs africains à avoir remporté le plus de titres, voire celui qui en a le plus, aussi bien à titre personnel qu’avec ses coéquipiers. C’est quelqu’un qu’on admire, son jeu était très plaisant à voir, Eto’o, c’était fun. C’est quelqu’un de grand chez nous. Il est aussi un exemple à suivre parce qu’il est intègre, il n’a pas peur de dire ce qu’il pense et il a justement contribué à ce que beaucoup de gens voient les choses différemment. Notamment par rapport au racisme. Eto’o a été l’un des premiers joueurs à dire non, à ne pas vouloir être conventionnel, à sortir de ses gonds pour dire : « Non, je ne peux pas vivre ça. » Ensuite les gens l’ont suivi, c’est un exemple de vie.

Tu penses que quelque part, il t’a aussi aidé dans ta carrière ? Bien sûr, c’est quelqu’un qui a su utiliser son talent et son influence pour faire bouger les choses. C’est bien d’être footballeur, de réussir sa vie, de gagner beaucoup d’argent, mais quand en plus de ça, on peut apporter une autre contribution… C’est essentiel de faire rêver les gens, mais de les faire évoluer, grandir et de les sensibiliser à d’autres problèmes autour du foot, je trouve ça génial. Avec la musique, on peut faire passer plein de messages aussi, et c’est pour ça aussi que je me retrouve en lui.

Et au Cameroun, il représente quoi ? C’est une idole. Aux yeux des gens, il a rendu les choses possibles. Avant lui, il y avait eu la génération 1990 avec Roger Milla notamment. En fait, Milla a ouvert les portes du possible, Eto’o a concrétisé derrière. Il donne cet espoir-là au Cameroun, de dire qu’un enfant issu des quartiers pauvres du pays peut réussir à s’imposer et devenir l’une des icônes les plus demandées au monde.

Lorsque j’ai terminé ma performance, j’ai entendu des applaudissements. Le stade vibrait, je me suis dit : « Ça y est, je ne suis pas footballeur, mais je touche presque ce qu’ils peuvent vivre chaque semaine. »

Quelles sont tes relations avec lui désormais ? On a deux ou trois connaissances en commun et on a eu l’opportunité de se rencontrer rapidement. À la finale de la Coupe d’Afrique des nations, on s’est à peine croisés. Eto’o, quand il arrive au Cameroun, c’est un dieu vivant. J’ai compris que la musique avait un vrai enjeu dans la narration du documentaire et quand il a été diffusé sur Canal+ Afrique (en janvier dernier, NDLR), il m’a fait une grosse dédicace sur les réseaux sociaux.

Cette finale de la dernière Coupe d’Afrique des nations, tu y as assisté parce que tu as été choisi pour en faire le concert de clôture. Comment ça s’est fait ? Indirectement, le documentaire a eu une influence sur le choix. Il est sorti sur le continent lorsque Eto’o a été nommé président de la FECAFOOT. Ça a eu un vrai retentissement. Au début, je n’y croyais pas, c’était une chance pour moi. J’ai vécu toute ma vie entre la France et les États-Unis. Ces dernières années, j’ai eu l’opportunité d’aller au Gabon ou au Sénégal, mais mon retour au Cameroun, je l’ai fait pour ce concert, même si je suis arrivé le jour où ils ont été éliminés en demies. (Rires.) (Défaite aux tirs au but face à l’Égypte, NDLR.) C’était énormément d’émotion, ça a été un moment vraiment incroyable. En plus, c’était la première fois que je jouais devant 60 000 personnes.

Comment on se sent au milieu de cette foule ? Tout petit. Mais je l’ai très bien vécu, je m’étais bien préparé en amont. Quand je suis arrivé sur scène, j’étais bien entouré, l’équipe autour de moi était incroyable, je me suis senti soutenu et confiant. Ce sont des émotions qu’on ne peut pas décrire. Un stade qui crie, qui vibre, c’est formidable. Il faut le vivre une fois dans sa vie ! Lorsque j’ai terminé ma performance, j’ai entendu des applaudissements. Le stade vibrait, je me suis dit : « Ça y est, je ne suis pas footballeur, mais je touche presque ce qu’ils peuvent vivre chaque semaine. »

Si tu n’avais pas été artiste, tu aurais aimé devenir footballeur ?J’ai fait des détections plus jeune, mais comme je ne travaillais pas assez bien à l’école, ma mère m’a dit : « Le foot, on arrête, maintenant. » J’ai décroché un peu ces dernières années. J’avais commencé le sport avec le foot. L’influence de la culture hip-hop, afro-américaine, a été assez importante dans ma vie. Pour moi, c’était naturel, une fois que je me suis remis à travailler correctement, de reprendre un sport qui puisse me correspondre, et c’est pour ça qu’ensuite, j’ai un peu délaissé le foot pour me tourner vers le basket.

Ton père avait également chanté lors d’une CAN. C’était aussi une manière de lui rendre hommage ?Complètement. Un vrai hommage auquel j’ai pu participer. Il avait fait l’hymne de la CAN en 1972. Le fait de revenir 50 ans plus tard et de pouvoir faire la cérémonie de clôture, c’était un symbole incroyable pour moi.

Dans cet article :
Samuel Eto’o suspendu six mois par la FIFA
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Propos recueillis par Florian Porta

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