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« J’ai pris un abonnement à la salle de sport »

Propos recueillis par Mathieu Faure
6 minutes
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À la sortie d’une saison très probante au poste d’arrière droit avec l’OGC Nice de Claude Puel, Jérémy Pied aurait dû reprendre le football en même temps que ses camarades footballeurs. Sauf que le garçon était en fin de contrat à Nice et qu’il s’est fait opérer du poignet à la fin du championnat. Moralité, Pied est sans club – mais pas sans propositions – et s’est organisé une préparation individuelle personnalisée en attendant son prochain point de chute. Concrètement, ça ressemble à quoi la reprise d’un footballeur professionnel sans club et sans salaire ?

Jérémy, concrètement, tu es où en ce moment ?Je suis toujours sur Nice. Sans club. Avant la dernière journée de Ligue 1 avec Nice, je devais me faire opérer du poignet. Ce fut le cas dans la foulée de la 38e journée, et comme le chirurgien m’a ordonné de ne pas faire de sport pendant trois semaines, j’ai calqué mes vacances sur cette période d’immobilisation. Je suis donc parti aux USA, entre autres, et j’ai surtout pu décompresser, me vider la tête et couper. J’ai bien eu des petits contacts, des approches de clubs, mais rien n’est arrivé sur la table. À mon retour de vacances, j’ai vu le chirurgien pour faire le point et enlever mon plâtre. J’ai recommencé les footings dans la foulée pour remettre la machine en route et avoir les premières courbatures.

Vu que tu n’avais pas de club, comment as-tu organisé ton programme, notamment la date de ta « reprise » ?Je me suis calqué sur celle de Nice puisque j’avais fini avec eux. J’ai donc entamé le 29 juin. J’ai un ami préparateur physique avec qui je travaille tous les jours depuis. J’ai suivi un programme personnalisé qui allie le travail dans une salle de sport et en extérieur. Je fais même de la cryothérapie, du renforcement, tout pour reconditionner mon corps comme lors d’une reprise normale. J’ai trois personnes avec moi à la salle de sport, c’est un vrai appui moral et physique. C’est une préparation que je paye personnellement mais ça fait partie du métier. Ce n’est pas non plus la folie. J’ai pris un abonnement à la salle de sport, par exemple. Je me dois d’être prêt dans le même temps que les joueurs qui sont dans un club.

Et le ballon dans tout ça ?Je n’ai pas encore retouché le ballon à cause de mon poignet. Je voulais tenter des foot à 5, ce n’est pas l’envie qui m’en manque, mais j’ai un programme spécifique pour le poignet. En ce moment si je veux jouer, je dois porter une attelle et un mauvais coup ou autre, ça peut tout perturber et foutre en l’air toute la rééducation. D’ici un mois, je peux jouer normalement, sans protection ou appréhension. En revanche, j’enchaîne les courses liées à mon poste (latéral droit – milieu droit, ndlr) et je bouffe des allers retours, du fractionné, du foncier, du cardio. Je m’inflige des grosses séances quotidiennes pour me faire une caisse physique.

En charge de travail, je suis sur l’équivalent d’une double séance. Et ça, tous les jours.

Ça doit être compliqué à gérer mentalement, de se préparer dans son coin, sans l’effet de groupe, les stages, les coéquipiers, les matchs amicaux.Je me suis forgé un certain mental avec le temps, je sais ce que je veux. Et puis j’ai des propositions de clubs, donc ça aide à prendre du recul et à rester calme. Il faut une certaine sérénité et surtout ne pas paniquer. Le fait d’être courtisé, ça te permet de rester concentré.

Tu t’es fixé une date pour choisir un club ?Je l’ai dit dès la fin de l’aventure avec Nice : je ne me fixe aucune date. Je pourrais presser la chose car, actuellement, je ne suis pas payé, mais je suis dans une autre réflexion. Je souhaite le meilleur projet sportif et, pour l’instant, mon projet numéro 1 serait d’aller tenter l’aventure à l’étranger, mais je ne ferme pas la porte à la Ligue 1 pour autant. Je ne me prends pas la tête car je me suis préparé à tous les scénarios possibles. J’ai l’avantage d’être libre, je peux donc signer dans un club après la fermeture du mercato. Je ne déroge pas à ma ligne de conduite : être fort dans la tête et se préparer. Encore et encore.

Tu n’as pas peur d’arriver en cours de route dans un club ?Certains le pensent, je suis persuadé du contraire. En Ligue 1, on reprend tôt, mais à l’étranger, les dates sont plus tardives. Je sais exactement où j’en suis. Autant lors de ma reprise, j’étais sans doute en retard par rapport aux équipes qui reprenaient collectivement, autant j’ai gardé le même rythme depuis, la même cadence, et actuellement certains clubs sont retombés à une séance quotidienne, ce n’est pas mon cas. En charge de travail, je suis sur l’équivalent d’une double séance. Et ça, tous les jours.

À quoi ressemblent tes entraînements ?Je commence par une grosse séance de vélo, puis je fais du renforcement musculaire, un travail spécifique sur les jambes, de la récupération, du gainage, du foncier, de la cryo. Et ça, tous les jours. Physiquement, ça permet de bien calibrer le moteur.

J’ai déjà vécu deux périodes de mercato compliquées, je commence à savoir mieux gérer ce genre de situation.

Logistiquement, tu vis où ?Je suis toujours à Nice. Je devais dans tous les cas rendre ma maison fin juillet, mais j’avais tout prévu pour la suite. Je vais rester dans la région le temps de me décider pour mon futur club. Tout est préparé pour être opérationnel et bouger dans un délai minimum. C’était l’idée dès le départ : être prêt à partir peu importe la date et la destination. On avait tout anticipé avec mon entourage, c’est plus serein pour se préparer dans mon coin, du coup.

Tu n’as jamais de coup de mou ?Non, il y a un côté excitant, tu ne sais pas où tu vas être. Et puis je suis patient alors que ce n’est pas dans ma nature. J’ai déjà vécu deux périodes de mercato compliquée (2014-2015 avant d’être prêté à Guingamp, 2015-2016 avant d’intégrer finalement le XI de Nice), je commence à mieux gérer ce genre de situation. Et puis mon opération au poignet fait que dans tous les cas, actuellement, je ne pourrai pas jouer sans attelle. Ça permet de relativiser.

Avec ton agent, comment se passe votre quotidien ?On s’appelle tous les jours. On a tracé une feuille de route, il sait ce que je veux, où je peux jouer, où je ne peux pas prétendre aller. Quand il y a vraiment du concret, on en parle, même s’il y a beaucoup de paramètres qui rentrent en compte : l’identité du club, la situation sportive, l’entraîneur, la possibilité de jouer l’Europe, la durée du contrat, etc. Dans tous les cas, j’ai le dernier mot. Et quoi qu’il arrive, on écoute toutes les propositions. Toutes. Avec mon agent (Jean-Christophe Cano), on est en parfaite harmonie. J’ai confiance en ses négociations et lui a confiance en moi dans le sens où il sait que je me prépare physiquement de manière très professionnelle dans mon coin. On est sur la même longueur d’ondes. Dans une période de mercato, c’est très important.

Est-ce que le temps qui passe t’avantage ou, au contraire, est-ce que tu commences à compter les jours ?Tu peux être dans les deux cas. En période de mercato, certains clubs te font comprendre qu’il faut vite se décider car il y a d’autres choix derrière qui peuvent signer rapidement. Et finalement, avec le temps, rien ne se passe. C’est une partie de bluff, quelque part. Il faut garder une certaine distance, mais savoir aussi quand se décider. J’ai des choix à faire, des propositions à étudier. Quand je suis parti en vacances sans club, je n’avais qu’une idée en tête : être prêt à intégrer un collectif à tout moment. C’est le cas.

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Propos recueillis par Mathieu Faure

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