Qui se cache donc derrière ce créateur de maquettes de stades ?
Je m’appelle Chris Smith, je suis un ancien professeur, j’ai d’abord travaillé dans une école primaire. J’ai aussi été assistant d’éducation. Puis j’ai décidé de faire quelque chose d’un peu différent. Vous savez, depuis toujours, j’aime jouer avec des Lego. Désormais, construire des répliques de stades m’occupe à plein temps.
Et cette affection pour les Lego, à quoi est-elle due ?
Je pense déjà qu’en tant que professeur, j’ai conservé un lien étroit avec les enfants et donc avec mon enfance. De toute façon, jouer aux Lego, c’est ce que je préférais faire lorsque j’étais plus jeune. Bien sûr, j’ai arrêté quand j’étais adolescent, mais je redécouvre véritablement cette passion, à 31 ans désormais. J’ai pensé que ce serait une bonne idée d’essayer de créer quelque chose d’inédit et d’un peu différent.
Mais avant tout, vous êtes fan de football. D’ailleurs, en regardant votre site, on a l’impression que vous êtes un supporter d’Arsenal…
Non, non, pas du tout (rires). Moi, je suis pour Crystal Palace. Leur stade, Selhurst Park, est d’ailleurs ma toute première création. C’était la première fois que je m’essayais à cet exercice et ça m’a pris entre deux et trois semaines pour achever la réplique. J’ai travaillé comme je pouvais dessus, je n’avais pas de fait de plan. Je l’ai reproduit au fur et à mesure avec mes briques de Lego…
Mais vous aviez forcément besoin d’un modèle pour réussir à reproduire fidèlement le stade, non ?
Évidemment. Quand je travaille, je regarde beaucoup de photos, j’ai tendance à m’alimenter en images provenant d’internet. Je me sers même de Google Earth. Et bien sûr, je fais des repérages autour des stades et à l’intérieur quand c’est possible. Pour celui de Crystal Palace, je me suis évidemment rendu dedans plusieurs fois parce que je suis un de leurs fans.
Quand on regarde vos œuvres sur votre site internet, on peut remarquer que vous ne faites que des stades à l’anglaise et donc au design plutôt « carré » …
Pour l’instant, ce sont les modèles les plus faciles à réaliser. Des stades avec des formes un peu plus circulaires seraient plus compliqués pour moi. Mais dans les mois à venir, j’ai bien l’intention de relever le challenge en construisant le stade de Wembley. Je n’ai plus trop le choix, j’ai reçu tellement d’e-mails de fans de mon travail réclamant que je construise ce stade mythique (rires). Ce sera un sacré défi. J’espère que le résultat sera satisfaisant.
Vous avez construit des stades situés à Londres, Birmingham et Liverpool mais aucun des deux stades de Manchester. Auriez-vous de l’aversion pour Manchester City et Manchester United ?
Non, non, non. Pas du tout, je n’ai rien contre eux (rires). C’est juste pour des raisons d’ordre pratique. Je n’ai pas fait Old Trafford et l’Etihad Stadium pour les mêmes raisons que je n’ai pas fait Wembley ou l’Emirates Stadium. C’est encore trop difficile pour moi, j’ai encore besoin d’entraînement. Et vous savez quoi ? Je suis un résident de Manchester en plus. Mais très bientôt, je m’attellerai à ces stades.
Pour entrer dans le détail, y a-t-il des modes opératoires spécifiques à respecter lorsque vous réalisez vos constructions ? Une position spéciale à adopter ou des choses particulières à ne pas faire ?
Jusqu’à présent, je réalise mes maquettes chez moi. J’ai donc simplement besoin d’une très grande table et la plupart du temps, je reste debout. Mais ça ne pose pas de problème de s’asseoir pour travailler, je fais les deux. Et évidemment, j’ai toujours de très nombreuses boîtes de Legos qui traînent autour de moi, un peu partout.
On imagine que vous avez forcément besoin de pièces spécifiques pour construire vos stades. Comment procédez-vous ? Vous avez des commandes à faire ?
Oui, il y a des pièces à commander. J’utilise plus généralement un site internet qui s’appelle brinlink afin de trouver ce dont j’ai besoin. Dessus, je trouve des revendeurs qui viennent du monde entier. Par exemple, j’ai eu affaire à des commerçants français qui m’ont envoyé ce dont j’avais besoin. Mais j’ai aussi des briques qui sont venues d’Allemagne, de Pologne, d’un peu partout en fait.
Tous ces achats doivent avoir un certain coût pour vous…
Parfois, c’est cher, je l’admets. Et je n’ai pas vraiment le choix si je veux arriver à mes fins car les gens qui vendent leurs Legos chers sont aussi les seuls qui possèdent les pièces dont j’ai absolument besoin pour mes constructions. C’est donc nécessaire d’y mettre le prix parfois.
Vous avez désormais votre propre site web, est-ce qu’il devient populaire ?
Je crois qu’il devient assez connu. Hier, j’ai atteint la barre des 1000 visiteurs, certainement grâce à une interview que j’ai donnée à un journal britannique. C’est une bonne publicité pour moi et j’espère que ça continuera à l’être pour mon business (rires).
Quand vous en aurez terminé avec les stades de Premier League, nous espérons que vous vous pencherez sur les stades de Ligue 1…
Oui, bien sûr ! Ça fait partie de mes projets. J’espère que dans le futur, j’aurai la possibilité de créer quelques arènes françaises. Ça arrivera peut-être si des Français me contactent par e-mail et me demandent une réplique de leur stade préféré. En Espagne, un fan m’a demandé de faire la maquette de Vicente-Calderón, je vais donc m’y atteler prochainement. Je n’ai pas encore de demande française, mais j’espère que ça viendra dans les mois à venir (rires).
Si la Brigade Loire dérange, il faut le dire