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  • Interview anniversaire Nicolas Savinaud

« J’ai fait le marathon de New York ! »

Propos recueillis par Gaspard Manet
10 minutes
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Joueur majeur d’un FC Nantes qui a cassé pas mal de gueules à la fin des années 90 et début des années 2000, Nicolas Savinaud fête aujourd’hui ses 40 ans. L’occasion d’aller prendre de ses nouvelles. Entre marathon, complexe sportif et foot amateur.

On va commencer par vous souhaiter un bon anniversaire. Alors, ça fait quoi d’avoir 40 ans ?

Bah pas grand-chose, ça ne change rien au quotidien. Après, forcément il y a des choses qu’on faisait à 20 ans qu’on ne peut plus faire aujourd’hui, physiquement c’est plus compliqué, c’est certain. Mais je le vis plutôt bien, de toute façon c’est comme ça, on ne peut rien y faire. Ce qui fait prendre conscience que l’on vieillit, c’est plus quand on fête l’anniversaire de ses enfants, j’ai un fils qui a eu neuf ans il n’y a pas longtemps, et là, tu réalises que le temps passe vite.

Que faites-vous aujourd’hui ?

Je travaille sur l’ouverture d’un complexe sports et loisirs à Cholet. Je me suis associé avec quelqu’un qui construit des centres commerciaux à la base et qui avait acheté une ancienne usine de 14 000 mètres carrés là-bas et avec qui on a donc eu cette idée. Là, on s’attache à réhabiliter l’usine pour lui donner une nouvelle vie en étant un centre qui va accueillir du foot à cinq, du squash, du padel, du karting, du bowling et du laser. On a pour objectif d’ouvrir au premier trimestre 2016. On est dans la dernière ligne droite, donc pour l’instant, je suis concentré à fond là-dessus. On souhaite vraiment en faire un lieu sympa pour les habitants de Cholet et des alentours. Surtout qu’avec toutes ces différentes activités, on vise un public assez large, le but étant vraiment de pouvoir arriver en famille et que chacun puisse aller faire l’activité qu’il veut.

En matière de football, vous en êtes où ?

Je ne fais plus rien, je m’occupe un peu de mon fils qui joue dans un petit club de l’agglomération nantaise et sinon je joue en loisir avec des amis le vendredi soir, mais ça s’arrête là. Sinon, j’ai fait le marathon de New-York le 1er novembre dernier, donc ça m’a pas mal occupé en matière d’entraînement, car je n’en avais jamais fait.

Et alors, vous l’avez terminé ?

Je l’ai terminé, oui (rires). Mais c’était plus dur que ce à quoi je m’attendais. J’ai mis 3h57, alors que j’avais plus prévu de le courir en 3h30, mais comme c’était mon premier, c’était une découverte et c’était plus difficile que prévu. Ça a été assez dur pour les jambes, mais l’important est de l’avoir terminé. Entre un marathon et un match de foot, je préfère le match de foot, ça n’a rien à voir. Je m’étais préparé pendant trois-quatre mois, mais tant qu’on ne l’a pas fait, on ne se rend pas vraiment compte de ce que c’est et de ce que ça demande à notre corps. Je suis content de l’avoir fait, en tout cas.

Ça impressionne, le marathon de New-York ?

Oui, c’est assez impressionnant. Déjà, c’est l’un des marathons les plus mythiques avec énormément de participants, je crois qu’on était 50 000 coureurs cette année. Et puis surtout, au niveau des spectateurs, c’est incroyable. Il y a énormément de monde au bord de la course et on se sent vraiment porté par tous ces gens qui encouragent. Honnêtement, ça permet de tenir aux moments de la course où vous n’avez plus de force. Quand les jambes ont du mal à suivre le rythme, c’est vraiment agréable de pouvoir compter sur toute cette foule présente pour nous encourager.
Nantes est à sa place maximale

Vous pouvez maintenant enchaîner sur les autres grands marathons…

Non, non, on ne programme rien du tout (rires). J’ai fait celui-là et je suis très content, mais pour l’instant, on en reste là, on verra plus tard pour éventuellement en faire un autre…

Et le foot, c’est vraiment terminé ? Pas d’envie de devenir entraîneur ?

Pour l’instant, non. Je suis à fond dans mon nouveau projet, donc je n’ai pas le temps de penser à autre chose. Après, le foot, peut-être que j’y reviendrais un jour, mais ce n’est pas encore au programme.

Et si vous y revenez, ce sera forcément dans votre club de Nantes où vous avez joué pendant 17 ans ?

Non, pas forcément. Nantes, c’est évidemment mon club de cœur et donc un club où j’adorerais revenir un jour, mais il faut que toutes les conditions soient réunies, ce qui ne sera peut-être pas le cas le jour où je voudrais revenir dans le foot. Mais comme tout ancien Nantais, c’est certain que j’aimerais revenir ici un jour, même si je n’en fais pas une fixation non plus, je laisse les choses se faire et on verra en temps voulu.

Vous continuez à suivre le club ?

Oui, bien sûr. Je regarde tous les matchs et je vais au stade de temps en temps. Je suis devenu un supporter lambda et je souhaite juste que cette équipe ait les meilleurs résultats possibles pour se maintenir rapidement.

Que pensez-vous de l’équipe actuelle ?

C’est une équipe qui est à sa place maximale. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’équipes devant elle avec lesquelles elle ne peut pas rivaliser, ne serait-ce qu’en matière de budget. Ils font avec les moyens du bord et je trouve qu’ils s’en sortent plutôt pas trop mal. Ce n’est pas évident de se maintenir comme ils l’ont fait quand on remonte juste de Ligue 2. Après, les gens sont forcément exigeants avec ce club, car il a connu le haut du tableau et on aimerait que cela revienne, mais ce n’est pas aussi facile. J’espère qu’ils vont arriver à franchir des paliers très rapidement pour pouvoir se mettre à jouer des rôles plus importants dans le championnat.
Ce maintien acquis in extremis a été le truc le plus fort à vivre en émotions, c’est une évidence.

Que ce soit le milieu de tableau, le maintien ou les titres, vous avez vraiment tout connu avec ce club…

Oui, c’est clair. Il y a eu de super moments, comme il y en a eu des tristes, notamment la relégation. C’est quelque chose qu’on aurait préféré ne pas vivre, ça c’est clair, mais bon, on assume encore aujourd’hui. Ce club mérite d’être en Ligue 1 et de jouer le haut de tableau.

Votre meilleure période à Nantes, c’est vraiment la fin des années 90, début des années 2000 ?

Oui, forcément, car on a gagné deux Coupes de France et un titre de champion sur trois années consécutives, donc c’étaient vraiment des années fastes et agréables à vivre. Pouvoir vivre ça, c’est déjà quelque chose de très fort, mais le faire avec son club formateur, ça n’a vraiment pas de prix. J’espère juste qu’une nouvelle génération pourra ramener des trophées au FC Nantes, c’est un club qui le mérite vraiment.

Quel est le sentiment le plus fou, gagner un titre ou se sauver à la dernière journée ?

Je pense que c’est le fait de se sauver à la dernière journée. Je me rappelle qu’avant notre match contre Metz lors de la dernière journée, on s’est vu en Ligue 2 pendant tout la semaine qui a précédé. Et ce soir-là, il y a vraiment eu une énorme communion avec le public. Plusieurs d’entre nous avaient été champions de France quatre ans auparavant, mais en matière de communion avec le public et d’émotions brutes, ce maintien in extremis a été le truc le plus fort, c’est une évidence. Surtout que pour se maintenir, il fallait un concours de circonstances avec les résultats de nos adversaires et tout nous a été bénéfique ce jour-là, c’était formidable. Je vous le dis, toute la semaine on s’était vu en Ligue 2, donc de pouvoir fêter le maintien a vraiment été quelque chose d’inespéré. On n’y croyait vraiment pas, mais on a reçu tellement de soutien de la part des supporters qui nous disaient que tout était possible qu’on a fini par avoir la foi, et finalement, tout s’est déroulé à merveille. On ne le fête pas de la même façon qu’un titre, c’est certain, mais vraiment, en matière d’émotions, c’est réellement intense.

Deux ans plus tard, malheureusement, ce n’est pas la même histoire.

C’est quelque chose qui a été très dur à vivre, surtout pour tous ceux qui, comme moi, avaient été formés ici. On se sent responsable de cette situation, car on est dans l’équipe qui fait descendre le club pour la première fois de son histoire, donc c’est toujours quelque chose de compliqué. Après, on n’est pas descendus sur une rencontre bien précise, ça a plus été une dégringolade au fil de la saison. On n’était pas bons sur le terrain et sur le plan extra-sportif, donc au bout d’un moment, tu finis par le payer.

Et quitter le club, ça a été quelque chose de difficile ?

Oui, c’est évident. Quitter un club, ce n’est jamais facile, mais alors quand c’est votre club formateur et que vous ne voulez pas en partir, c’est encore plus compliqué. Mais bon, j’étais en fin de contrat et le club ne m’a rien proposé, donc il fallait bien partir pour continuer. Bien sûr, j’aurais adoré faire toute ma carrière à Nantes, mais bon… Après, ça m’a fait du bien de partir, même si c’était par la force des choses, mais j’ai vécu également de beaux moments par la suite.
C’était un beau clin d’œil de finir dans le club où j’avais commencé, sur le terrain où j’avais débuté quand j’étais môme.

Comme cette folle épopée en Coupe de la Ligue avec Vannes, en 2009, où vous vous hissez jusqu’en finale ?

Absolument ! Cette année-là, j’ai vraiment retrouvé à Vannes ce que j’avais connu à mes débuts à Nantes, avec une formidable entente entre les joueurs. Il y avait un vrai esprit de camaraderie et c’est ce qui nous a permis d’aller jusqu’en finale. Malheureusement, on n’est pas parvenus à soulever la coupe, mais en même temps, il faut avouer que cette équipe de Bordeaux nous était largement supérieure. Ça reste tout de même une magnifique aventure.

Vous êtes venu terminer votre carrière là où tout a commencé, au FC Nord 17, c’était important pour vous de venir boucler la boucle ?

Pour être honnête, ce n’était pas un objectif, mais juste une opportunité qui s’est présentée, j’avais des amis qui jouaient là-bas et d’autres qui étaient dans l’encadrement, et quand ils m’ont proposé de venir leur filer un coup de main, je n’ai pas hésité. C’était un beau clin d’œil de finir dans le club où j’avais commencé, sur le terrain où j’avais débuté quand j’étais môme.

Le retour au foot amateur, comment ça s’est passé ?

Très bien. Le foot c’est ça, t’es avec dix copains et tu essaies de battre des adversaires, l’envie est la même. L’environnement est différent, ça c’est clair puisqu’il n’y a pas beaucoup de spectateurs, tu ne joues pas toujours sur de bons terrains, mais c’est sympa.

Et avec les adversaires ?

Toujours très bien. Quand ils me reconnaissaient, ça les motivait de jouer contre un ancien pro, mais toujours avec beaucoup de respect mutuel. Il n’y a jamais eu un quelconque souci. Sûrement que certains devaient venir à la Beaujoire quand j’y étais, donc ça devait leur faire bizarre, mais ça s’est toujours bien passé et j’en garde de bons souvenirs.

Encore aujourd’hui, vous pouvez dire que vous êtes l’un des rares joueurs de champ à avoir joué gardien un jour…

C’est vrai que ça m’est arrivé une fois, même si je m’en serais bien passé. Je me rappelle que c’est Fred Da Rocha qui était supposé remplacer le gardien au cas où une telle situation arrivait, mais il n’était malheureusement pas là ce jour-là. Quand Micka (Landreau) a été expulsé, on avait déjà effectué tous nos changements, donc j’ai demandé à tout le monde qui voulait aller aux cages, mais comme personne n’était motivé, c’est moi qui ai dû m’y coller (rires). Bon, j’ai pas pu arrêter le penalty, mais j’ai essayé de faire de mon mieux. C’est une situation un peu surréaliste à vivre. Après, à part le péno que je prends d’entrée, je n’ai pas eu grand-chose à faire, ça devait être à dix minutes de la fin, il me semble. Quand le ballon était de l’autre côté, je me suis contenté de profiter du match (rires).
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