- Interview
- Variété Club de France
Jacques Vendroux : « Le Variété Club de France est une grande famille »
Durant les rencontres de l’équipe de France commentées par Thierry Roland, on attendait tel un rituel, et non sans un léger sourire, que son consultant Jean-Michel Larqué liste les résultats des formations de District chères à son cœur. Il lui arrivait également d’évoquer le prochain match du Variété Club de France, équipe dont on a tous entendu parler, mais dont on ne connaît pas forcément la nature et la fonction. Directeur des sports du groupe Radio-France et manager général du Variété, Jacques Vendroux, 70 ans, se confie avant la rencontre face à l’équipe de France des Parlementaires, le mercredi 12 septembre 2018 à 18h30 au Stade de France.
Comment abordez-vous la rencontre ?C’est un match caritatif pour l’association Pierre Deniker et l’autisme infantile. On jouera l’équipe de France des Parlementaires, douze ans qu’on les affronte. Emmenés par Gérard Houllier, ils porteront le maillot à 2 étoiles et en sont très heureux. Le Variété ira au Stade de France pour la deuxième fois. La première date de 1997, un match contre les ouvriers qui devaient contrôler que tout allait bien. Les hauts dignitaires de l’enceinte, Alexandra Boutelier en tête, ont offert, à mon premier coup de téléphone, les installations pour le match de mercredi. Brigitte Macron sera présente, c’est important, je lui présenterai les équipes. Il y aura également Michel Platini qui donnera le coup d’envoi.
Des indices sur votre onze de départ ?Gaëtan Huard, Christian Karembeu, Alain Giresse, Frédéric Piquionne, Smaïl Bouabdellah, Habib Beye, Grégory Paisley, Eric Roy, Régis Brouard, Jean Pierre Orts.
Vous êtes l’ancien gardien de l’équipe, quel est votre rôle aujourd’hui ? Je gère les convocations, on joue tous les dimanches et je m’assure, avec d’autres dirigeants, de la bonne marche du Variété Club de France. Je cherche des sponsors notamment. Nous sommes tous bénévoles et travaillons de manière collective. C’est une grande famille. Quand j’entends « les mafieux du Variété Club de France » ou « la franc-maçonnerie du Variété Club de France » , si être solidaire, c’est être mafieux ou faire partie de la franc-maçonnerie, alors oui, on l’est.
Le Variété, c’est votre enfant…Oui, c’est ma porte de sortie après mon travail à Radio-France. On commente des matchs de football, on est des enfants gâtés de la société. Ce n’est pas très compliqué à vivre. Le Variété ne va pas changer la face du monde, mais si on peut aider modestement, on sera très contents.
Si je vous dis 11 septembre 1971 ?Création du Variété Club de France à Suresnes. Il y avait plusieurs copains dont Michel Dhrey, journaliste télé. On travaillait tous, ce n’était pas simple de jouer le dimanche après-midi. Il y avait un commissaire de police, un pompiste, un dentiste, un architecte, un chanteur, Alain Gottvallès, recordman du monde du 100 mètres nage libre en natation à l’époque. Quelqu’un a dit : « Quelle variété de métiers ! » C’est parti comme ça.
Et 1983 ?Un tour du monde. Cinq matchs sur cinq continents, extraordinaire ! L’aventure a duré un mois. L’Australie, Singapour, Hong-Kong, Londres, le Brésil. Un des plus beaux souvenirs de ma vie.
Et ce match en Palestine ?Un jour, je vois Bill Clinton faire une déclaration : « Il faudrait qu’Israéliens et Palestiniens se réconcilient. » Je me suis dit : « Pourquoi n’irait-on pas faire un match là-bas ? » Ça a été très, très compliqué à organiser. On ne l’a dit à personne. On a affrété un avion, atterri à Tel Aviv, puis un car nous a amenés à Jérusalem. On a joué à Jéricho, 10 000 personnes dans le stade contre la première équipe de Palestine. On leur avait amené leur équipement vert. Ils n’en avaient pas puisque leur équipe n’existait pas à l’époque. On a donc aidé à la création de la première équipe de Palestine et puis le lendemain on a joué à Tel Aviv. À notre retour en France, nous sommes allés voir Jacques Chirac : « Comment avez-vous fait ? Nous, hommes politiques en sommes incapables. » Il nous a félicités. Il n’était pas encore président.
Quelle contrée aimeriez-vous découvrir ? On essaie d’organiser un match au Tibet, contre des moines. Ça sera sans doute ma dernière grosse connerie. C’est un pays interdit et tout ce qui est interdit me plaît. Je suis un provocateur, un espiègle. Pour le moment, c’est quasi irréalisable, mais on ne sait jamais.
Le mercato rêvé lors des prochaines années ? Varane, je connais un peu sa famille, il est du Nord, comme moi, je le sens bien. J’aimerais bien Giroud, je crois qu’il est marrant. Pogba pour sa folie, son inconscience, son talent, mais est-ce que le Variété existera toujours quand ils auront fini leur carrière ?
Propos recueillis par Flavien Bories