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Jacques-Henri Eyraud : « Pape Diouf, c’est quelqu’un qui en imposait »
Déjà averti de la disparition de Pape Diouf en milieu de soirée ce mardi, Jacques-Henri Eyraud, l'actuel président de l'OM, a tenu à rendre hommage à l'un de ses prédécesseurs, mais surtout à un homme de valeurs qu'il estimait.
Quelle est votre première réaction à la suite de la tragique disparition de Pape Diouf ?C’est quelqu’un que je n’ai pas connu et c’est un immense regret. C’est là qu’on se dit qu’on a raté quelque chose. C’est la vie. C’est quelqu’un que j’ai suivi durant de nombreuses années. Je suis très admiratif du parcours de l’homme, né au Tchad, ayant grandi au Sénégal et arrivé encore très jeune à Marseille. D’avoir eu par la suite cette trajectoire professionnelle, c’est exceptionnel. Ça montre toutes les qualités et le temps de l’homme.
Il a été l’un des présidents majeurs de l’OM, l’un des plus populaires si ce n’est le plus populaire depuis Bernard Tapie. Que retenez-vous de ces années-là ?Je pense qu’il a fait du très bon travail à la tête de l’Olympique de Marseille. Il a été l’homme de choix difficiles, mais payants. C’est, par exemple, ce fameux match de 2006 avec les Minots qui lui a permis de gagner les cœurs de milliers de supporters. C’était formidablement bien joué. C’était plein d’audace, fidèle au personnage. Je pense qu’il a été l’artisan de l’équipe qui, un an après son départ, est devenue championne de France.
Quel trait de caractère vous a le plus marqué le concernant ?D’autres en parleront certainement mieux que moi, mais ce qui m’a frappé chez lui, c’est tout d’abord son physique. Pape Diouf, c’était quelqu’un qui en imposait : il avait une prestance, une présence, beaucoup de charisme. Ensuite, il avait une maîtrise de la langue française qui était exceptionnelle. C’est quelqu’un qui avait un goût pour la langue française, une grande culture. Pour un secteur que l’on évoque souvent comme étant dépourvu d’hommes cultivés, lui sortait du lot. Tout ça a concouru à modeler une personnalité très attachante, très originale, unique. Et c’est aussi pour cela qu’il a marqué de son empreinte l’histoire de l’Olympique de Marseille. Il avait la maîtrise des mots, des mots qui font mouche. C’était l’une de ses qualités, même s’il en avait beaucoup d’autres. C’était un grand monsieur.
Que comptez-vous faire dès à présent pour honorer sa mémoire ?On va lui rendre hommage sur nos médias, sur nos plates-formes. Et puis, comme pour Michel Hidalgo, on lui rendra l’hommage qu’il mérite dès que la période le permettra.
Propos recueillis par Andrea Chazy