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Jabulani but ni soumis

Par Diego Calmard
4 minutes
Jabulani but ni soumis

Avant le mondial sud-africain, les débats ne concernaient pas seulement l’équipe de France de Raymond Domenech. Les discussions sur Jabulani, le ballon officiel de la FIFA, vont même avoir lieu durant la phase finale, tant les attaquants peinent à l’apprivoiser et les gardiens à le capter. Jamais un ballon n’avait autant fait polémique. Et seul un magicien aura découvert les mystère de Jabulani : Diego Forlán.

Une trajectoire flottante, un ballon qui s’arrête de tourner avant de subitement s’envoler et de blesser quelques supporters présents en tribune… Rarement un ballon n’aura autant fait parler de lui que le Jabulani, sphère officielle du mondial 2010. Avant l’évènement, deux camps naissent : celui de ceux qui pensent pouvoir apprivoiser ce petit projectile imprévisible et celui de ceux qui n’arrivent pas du tout à le contrôler. En décembre 2019, il a pourtant été présenté en grande pompe au Cap par David Beckham himself, soit un mec qui connaît deux ou trois choses en trajectoire et qui n’a pas hésité à vanter la qualité des huit panneaux 3D du Jabulani.

En zoulou, Jabulani signifie « célébrer » . Une blague selon Diego Maradona, alors sélectionneur de l’Argentine qui, après une victoire face à la Grèce (2-0), n’hésite pas à défendre Lionel Messi, victime des caprices du ballon sud-africain : « Il faut un ballon que les joueurs puissent dominer, qu’ils puissent lui donner la trajectoire qu’ils veulent ! C’est impossible avec ce ballon. Je l’ai essayé à l’entraînement : il ne tourne pas ! Quand tu essayes de le mettre au second poteau, il tombe. C’est impossible de la maîtriser, si tu veux faire une transversale, il va faire ça ! » Maradona joint le geste à la parole et mime un zigzag avec le bras. Messi repartira du mondial avec un chiffre dans les poches : aucun but marqué en cinq rencontres disputées.

« C’est un ballon de plage ! »

Mais, si les attaquants s’en plaignaient, le Jabulani était-il pour autant un atout pour les portiers ? Pas vraiment. Lors de la compétition, nombreux sont les gardiens ayant encaissé un but après avoir relâché préalablement le ballon, à l’image de l’Uruguayen Fernando Muslera. Tout sauf une surprise pour le gardien américain Tim Howard qui, avant la Coupe du monde, prédisait « une avalanche de buts ». Iker Casillas, lui, tranchera plus rapidement : « C’est un ballon de plage ! » Raïs M’Bolhi, de son côté, a préféré la boucle après avoir fait le coup de la savonnette face à la Slovénie, condamnant au passage quasiment l’Algérie dès son premier match dans le tournoi.

Vidéo

À l’époque, le déluge de critiques conduit alors la NASA à analyser son aérodynamisme. Les conclusions de l’étude de l’agence spatiale indiquent qu’« à une vitesse supérieure à 72 kilomètres à l’heure, le Jabulani est imprévisible », mais aussi que son faible poids – 440 grammes – influe énormément sur les trajectoires. Frappé violemment, le ballon subit ainsi un effet d’articulation qui fait varier sa direction de manière complètement aléatoire. Un effet qui est d’autant plus renforcé par le fait que la plupart des villes hôtes du mondial étaient situées à plus de 1000 mètres d’altitude.

Forlán et Jabulani, amour d’été

Néanmoins, il existe une exception, un homme qui aura réussi à dominer le Jabulani comme personne. Il s’agit évidemment de Diego Forlán. Souvenez-nous, il y a dix ans : une crinière blonde, une démarche chaloupée, un numéro 10 dans le dos, une frappe sèche des 30 mètres, un ballon qui flotte et des filets qui tremblent… Des images indélébiles pour les supporters sud-africains et hollandais, mais aussi pour les Ghanéens, victimes d’un coup franc magistral de l’attaquant de la Celeste. Cette histoire d’amour entre un joueur et un ballon se conclura en beauté, lors du match pour la troisième place, rencontre où Forlán claquera une magnifique reprise face à l’Allemagne. Durant quelques semaines, le Jabulani était à Diego Forlán ce que le Vif d’or était à Harry Potter : son joujou.

Mystique ? Non, si l’attaquant uruguayen a terminé co-meilleur buteur du mondial 2010, cela s’explique, et son compère en sélection, Sébastien Abreu, a révélé le secret en début de semaine sur ESPN : « À l’Atlético de Madrid, Forlán restait à la fin de l’entraînement. Et il avait un contrat avec la même marque de ballon que celle du mondial. » Pour une raison de sponsor, le blond à la course chaloupée aura alors eu l’opportunité de réaliser des dizaines de frappes avec le Jabulani avant tout le monde plusieurs mois avant la Coupe du monde. L’art de la ruse.

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Et si Gyan n’avait pas tiré le penalty d’Uruguay-Ghana en 2010 ?
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Par Diego Calmard

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