J.Micoud : «Van Gaal est froid et distant»

Malgré 75 millions d’euros dépensés au mercato, Van Gaal fait le même départ que Klinsmann. 12 points en 8 matchs. Quelles sont les raisons de ce départ poussif du Bayern ?

Durant la trêve, il y a eu toute l’histoire autour de Ribéry. Son départ, sa blessure. Quand il rentre, c’est une autre équipe sur le terrain. L’autre inquiétude, c’est la différence entre ce que demande Van Gaal à ses joueurs et ce que les joueurs attendent d’un entraîneur. Il y a mésentente. Les joueurs ont un problème avec lui. Par rapport aux autres entraîneurs, il est froid et distant. Je connais des joueurs qui ont été entraînés par lui et qui ont eu beaucoup de mal. Van Gaal n’est pas un entraîneur qui m’inspire du positif. Le tout donne un départ catastrophique.

Ribéry au Bayern. N’est-ce pas l’année de trop à un an de la Coupe du Monde ?

Difficile de se mettre à sa place. Je le sens impliqué mais ses blessures se succèdent. Il rechute tout le temps. Les blessures et la tête, c’est souvent lié. Dans ce cas, c’est difficile de préparer une saison. Durant l’été, il a voulu partir puis s’est ravisé. Maintenant, il faut qu’il réussisse à soigner ses bobos et à jouer 90 minutes.

Le champion Wolfsburg 7ème. Le Bayern 8ème. Stuttgart 13ème et le Hertha bon dernier. Qu’arrive t-il au Big Four du dernier championnat ?

C’est un championnat assez ouvert même si les dernières années, le Bayern était au-dessus avec quatre équipes derrière. Aujourd’hui, il y a sept, huit équipes capables de gagner le championnat. Des quatre, c’est le Hertha qui m’a super surpris. Pourtant, ils ont fait un recrutement impressionant. Mais chaque année, ils ont des soucis à mettre l’équipe en place. Pour Wolfsburg, c’est difficile de confirmer après un titre, surtout quand on n’a jamais gagné. Encore qu’ils ont eu de la chance de ne pas être perturbés par les départs.

En 2002, Leverkusen fait un triple accessit : vice-champion d’Allemagne, finaliste de la Coupe d’Allemagne et finaliste de la Ligue des Champions. Sept ans après, ils sont leaders. Que s’est-il passé entretemps ?

C’est surprenant. C’est une équipe de séries. Elle remporte énormément de victoires. Elle marque beaucoup de buts puis manque de régularité. Ils enchaînent avec des séries très négatives. Il faut donc mettre un bémol à ce début de championnat. L’année dernière, ils sont bien partis puis ce fut la chute libre. Ca reste une équipe de haut de tableau, qui finit toujours dans les sept, huit premiers.

Leverkusen, Hambourg, Schalke, ou le Werder. Qui est le mieux armé pour aller au bout ?

Je mettrais une pièce sur Hambourg. Même s’ils viennent de perdre l’expérimenté Guerrero. Les croisés. Ils sont solides défensivement, ils ont une jeunesse de qualité. Côté cœur, je dirais le Werder. Malgré un mauvais départ, l’apport de Pizarro leur a fait du bien. Le Bayern finira toujours dans le haut, mais 8 points de retard, c’est beaucoup. S’ils ne se reprennent pas, c’est délicat. En plus, le détonateur Robben, c’est délicat. Ils n’ont plus de jokers. Si Klose, qui est exceptionnel selon moi, revient et que le Bayern récupère Toni, ça peut le faire.

Wolfsburg, Bayern, Stuttgart : comment juges-tu le début de leur parcours en Ligue des Champions ?

Les trois sont toujours en course pour se qualifier. Ce sera plus dur pour Stuttgart, car Séville est au-dessus. Wolfsburg peut s’en sortir. A Manchester, ils ont perdu à la fin. Quant au Bayern, il est régulier au niveau européen. Deux sur trois vont passer sauf contre-performances.

Tes révélations du début de saison ?

J’ai bien aimé Thomas Müller. Il est relayeur ou milieu offensif au Bayern. Il n’est pas connu en France. Il a une vision de jeu et une technique supérieure à la normale. Et malgré le départ difficile du Bayern, il a de très bonnes stats. Une bonne frappe, typique des Allemands. On va apprendre à le découvrir, il n’a que 20 ans.