J.Bréchet : «Les dix premières places ? Impossible»
Rendez-vous téléphonique est pris via sms. «Après 19h pas de problème. Jérémie». Il répond du troisième coup. L'ancien pensionnaire de l'OL, de l'Inter et du PSV est dans un hôtel de Montbéliard. La chambre est à 25°C malgré «la clim à fond». Bréchet a acheté sa maison mais doit attendre un mois et demi avant de pouvoir emménager. En attendant le notaire, c'est entraînement, stage et interview d'avant-saison à Sochaux.
Bien les vacances ?
Très bien. Comme des vacances. Je suis resté sur Lyon pour raisons professionnelles, car je ne savais pas où j’allais atterrir. Sinon, j’ai passé une semaine à St Jean de Luz. Rien d’extraordinaire.
Tu es revenu à Sochaux parce que l’herbe y est plus verte qu’en Hollande ?
Car je m’y sens bien tout simplement. Et surtout, j’adhère au projet des hommes en place.
Mais qu’est-ce qui peut tant te plaire dans le FC Sochaux Montébliard ?
C’est un ensemble de choses. Ici, il y a beaucoup de respect, d’humilité, d’amour du travail. Le club véhicule ces valeurs. A l’exemple de l’entraîneur des gardiens Aziz Bouras, qui est là depuis très longtemps. Et moi j’ai été élevé comme ça. L’équipe est plus importante que les joueurs. Je crois aussi au projet basé en partie sur de bons jeunes. Et enfin, je suis bien, dans une région où j’ai plein d’amis.
Quand tu dis qu’à Eindhoven, « ma famille avait le mal du pays » , tu entends vivre en dessous du niveau de la mer, les effluves du coffee shop ou le malaise d’être entouré uniquement de camping-cars ?
Un jour je suis rentré dans un coffee shop. Je suis resté 30 secondes et j’ai dit à mon pote : « Je sors. Je vais vomir » . Non, tout simplement, je crois que notre tempérament latin est en inadéquation totale avec celui des pays nordiques. La nourriture, les horaires, leur système de santé. Par exemple, pour les enfants, il n’y avait pas de cantine à l’école. Là-bas, ils mangent que des sandwichs. Nous, on éduque nos enfants. Et ils ne mangent pas de sandwichs. Donc ils ne mangeaient pas du tout le midi.
Lors de ta présentation, tu as dit que tu n’étais pas le « messie » . Si à Sochaux, même Jérémie Bréchet ne l’est pas, qui le serait ?
Personne. C’est l’équipe. Il y a des joueurs qui sont sortis du lot : Erding, Pedretti, Frau. Mais ici, le salut passe par le collectif.
Outre votre bonne avant-saison, l’objectif en 2009, c’est de battre votre meilleur classement de l’année dernière : 13ème ?
On ne va pas se battre contre un classement. Le but est de rapidement se sauver. Après si on part bien, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Mais je crois que viser les dix premières places est impossible. En revanche, on va essayer de faire une coupe.
Peugeot prévoit une perte de 1 à 2 milliards pour 2009. C’est pour cela que Sochaux n’achète aucune pointure ?
Aujourd’hui, les gros transferts vont de 18 millions à 97 millions d’euros. Même pour les grands clubs, c’est impossible d’en faire signer. Et Sochaux n’a jamais fait de gros transferts à l’exception peut-être de Santos. Il y a quand même une différence entre l’entreprise Peugeot et Sochaux. Le club essaye de s’autogérer. On ne peut demander 6, 7, 8 millions d’euros si de l’autre côté, ils font 100 chômeurs. Nous on fait que du foot.
Comme tout nouveau, tu vas te faire bizuter ?
Ça y est. J’ai chanté Bob Marley. Il y a eu un gros fou rire. Mais je les ai quand même surpris dans les premières secondes, car ils ne s’attendaient pas à ce que je chante en anglais.
Un pronostic pour le titre de champion ?
Ça va se jouer entre Lyon, Bordeaux et Marseille même si je vois mal Bordeaux. Je dirai Marseille. C’est la première année que je ne mise pas sur Lyon, surtout si Sydney Govou quitte le club.
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