- Ligue 1
- J26
- Bordeaux-Guingamp
It’s up to you, Younousse !
En début d'après-midi, le néo-Bordelais Younousse Sankharé retrouvera ses anciens coéquipiers guingampais. Les seuls avec lesquels il ait jusqu'ici brillé. Sous les ordres de Jocelyn Gourvennec, déjà. Alors, on r'met ça ?
« Match charnière contre un concurrent direct. Grosse semaine d’entraînement. Ça bosse ! » En lâchant ce tweet mercredi dernier, Théo Pellenard a rappelé aux fans bordelais la dure réalité : les Girondins ont beau n’être qu’à trois points d’une cinquième place probablement qualificative pour la Ligue Europa, ils ne possèdent que deux points d’avance sur l’EAG, qu’ils affronteront à l’heure où les fêtards de la veille se traîneront péniblement vers le fast-food le plus proche de l’endroit où ils ont passé la nuit. Ce qui offre à cette rencontre un double enjeu pour les Bordelais : rester dans la course à la conquête du continent en cas de victoire, ou basculer dans le ventre mou en cas de revers. Et ça, les Girondins en sont bien conscients. L’ancien Guingampais Younousse Sankharé en tête.
#FCGBEAG Match charnièrecontre un concurrent direct. Grosse semaine d’entraînement Ça bosse ! @girondins
— Théo Pellenard (@TheoPellenard) 15 février 2017
Dompté par Gourvennec
Paul Le Guen, Antoine Kombouaré, Patrice Carteron, Daniel Sanchez, Frédéric Antonetti, Patrice Collot. Depuis ses débuts en Ligue 1, avec le Paris Saint-Germain en 2007, aucun de ces entraîneurs ne sera parvenu à faire briller Younousse Sankharé, pourtant annoncé comme un sérieux espoir du football français. En neuf ans de carrière, Jocelyn Gourvennec aura été le seul à trouver dans quel sens caresser la bête. Entre les deux hommes, l’idylle a duré trois saisons, de 2013 à 2016. À Guingamp, justement. Et comme les histoires d’amour ne finissent pas toujours mal, le couple s’est reformé il y a quelques semaines. Toujours à l’ouest, mais quelques centaines de kilomètres plus bas. Là où les jours de pluie sont plus rares, mais plus intenses. Là où se qualifier pour la Ligue Europa n’est pas un exploit, mais un objectif. Là où un stade qui attire en moyenne 23 382 spectateurs est considéré comme vide. À vingt-sept ans, Younousse Sankharé a enfin l’occasion de devenir le box to box de haut niveau tant attendu. En tout cas, toutes les conditions sont réunies.
Déjà indiscutable
En Gironde, en plus de travailler avec l’homme de sa vie professionnelle, Sankharé est chargé de faire oublier le traître Sertic, parti chez l’ennemi juré des supporters marine et blanc, l’Olympique de Marseille. Une tâche que personne ne peut décemment qualifier de lourde. Plus fort dans l’impact, plus rapide, plus technique que Sertic, qui avait fini par perdre sa place dans le onze de Gourvennec, le gaucher venu de Lille n’aura a priori aucun mal à s’imposer parmi les titulaires bordelais. En concurrence avec le capitaine Jaro Plašil et Valentin Vada, c’est pour l’instant le second qui fait les frais de son arrivée. Et si Sankharé confirme ses bons débuts, le jeune Argentin n’est pas près de retrouver sa place. À Caen, pour sa première titularisation sous ses nouvelles couleurs, Sankharé piétine ses adversaires, comme l’ensemble de ses coéquipiers, à l’occasion d’un succès 4-0. Trois jours plus tard, lors de la lourde défaite à domicile face au PSG (0-3), il est l’un des seuls Bordelais à surnager contre son club formateur. Tout à l’heure, si ses ex-coéquipiers afficheront un sourire de façade au moment des retrouvailles, pas sûr qu’ils soient ravis d’affronter celui qui a tenu leur milieu de terrain, lors de la belle aventure européenne de la saison passée. Une performance que les Girondins aimeraient le voir rééditer la saison prochaine. Si c’est le cas, les tweets de Théo Pellenard seront là pour en avoir le cœur net.
Par Mathias Edwards