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It’s a Smalling world
Arrivé en toute fin de mercato à Rome à la surprise générale, Chris Smalling ne cesse pourtant d’étonner son monde sous le maillot giallorosso. Devenu titulaire indiscutable, le gosse de Greenwich sera bien évidemment de la partie, ce vendredi soir à San Siro, dans l’optique de museler l'Inter.
En se réveillant ce jeudi matin, Chris Smalling ne s’attendait sûrement pas à faire la Une du Corriere dello Sport. Du moins, peut-être pas de cette façon. Ce « Black Friday » , titre honteux choisi par le quotidien romain, qui surplombe Smalling et Romelu Lukaku pour mettre en avant l’affrontement entre ces deux joueurs en forme, a soulevé une vague d’indignations en Italie, mais aussi partout dans le monde. À tel point que la Roma et le Milan ont même décidé de fermer les portes de leurs centres d’entraînement au Corriere jusqu’à début janvier. De son côté, Smalling s’est contenté de condamner sobrement l’incident : « Alors que j’aurais aimé passer ma journée à rester focus sur le gros match de demain(vendredi, N.D.L.R.), c’est important pour moi de reconnaître que ce qu’il s’est passé ce matin était mal et très insensible.(…)Maintenant, c’est l’heure que la bataille commence Rom’, allez la Roma ! » Une réaction à l’image du bonhomme, ferme et classe, qui n’a pas eu besoin d’attendre les fêtes pour rabattre le caquet de tous les sceptiques à son égard.
No one:Absolutely nobody:Not a single soul:Corriere dello Sport headline writer: pic.twitter.com/u2xpMLV5IH
— AS Roma English (@ASRomaEN) December 5, 2019
Chris Roc
Il n’y a pas besoin de machine à remonter le temps pour se remémorer l’arrivée de Chris Smalling dans la Ville Éternelle. Mis au placard par l’arrivée d’Harry Maguire chez les Red Devils, la perspective de jouer sa bonne vingtaine de matchs de Premier League est devenue mince. Sa non-convocation pour les trois premières journées de la saison ne fait alors que confirmer la chose. Et puis, en toute fin de mercato, son téléphone sonne. Au bout du fil, la voix de Paulo Fonseca : « J’étais encore à Manchester lorsque nous avons échangé pour la première fois au téléphone, se rappelle « Smaldini » au micro de Sky Sports. Il m’a décrit le profil du défenseur qu’il cherchait, que mes caractéristiques correspondaient à ce profil et donc qu’il me voulait dans son équipe. Une fois l’entretien terminé, je me suis dit qu’il fallait aller là-bas. »
Là-bas, dans une équipe de la Roma orpheline de Kostas Manolas, parti au Napoli, et qui a encaissé d’entrée trois buts à domicile face au Genoa. Un prêt payant de 3 millions d’euros est ficelé, les trois premiers matchs de la saison manqués pour cause de fatigue musculaire, et la belle histoire peut alors commencer. Depuis le 25 septembre et cette défaite face à l’Atalanta comme baptême, Chris Smalling est devenu incontournable au sein de la charnière centrale de la Louve. Souvent avec le jeune prometteur Gianluca Mancini à ses côtés, ou bien en compagnie des expérimentés Fazio ou Juan Jésus. Mais Smalling, lui, ne sort jamais du onze en Serie A. Sur la pelouse de Başakşehir le 28 novembre dernier, il a même été promu capitaine pendant vingt minutes par Edin Džeko en personne au moment de la sortie du buteur. Réaction de son entraîneur, Paulo Fonseca : « Pour moi, il a bien fait. Les joueurs savent qui sont les leaders sur le terrain. » Le doute n’est plus permis : Smalling s’est fait une place de choix à Rome et ne compte pas la lâcher de sitôt.
Vegan, mais costaud
Journée après journée, l’Anglais monte en puissance. Son taux de passes réussies plane au-dessus de 90%, personne ou presque ne parvient à le passer, et son compteur but se débloque même fin octobre lors d’un clean-sheet face à l’Udinese (0-4). L’Italie commence alors à se passionner pour ce grand gaillard, serveur avant de rejoindre le football de haut niveau, et qui « se sent plus en forme » depuis qu’il a adopté un régime alimentaire vegan.
Tans pis pour les Bucatini all’Amatriciana ou autres spécialités romaines, car en attendant, Smalling tient bien la baraque derrière. Sa capacité à évoluer dans une ligne de défense haute sur le terrain, sa vitesse et sa relance permettent, en partie, à la Roma d’encaisser deux fois moins de buts que lors des quatre premières journées où il n’était pas sur le pré. Forcément, la perspective de voir le colosse rempiler serait une bonne nouvelle pour tout le monde. Maintenant, c’est aussi sur les grosses affiches que Smalling doit montrer la voie et préserver la bonne santé défensive de sa Roma. Cela tombe bien : le déplacement à San Siro chez le leader interista, pour y défier son duo Lautaro-Lukaku, apparaît comme un bon révélateur pour mesurer si Smalling a la carrure des plus grands.
Par Andrea Chazy