- Italie
- Serie A
- 37e journée
Italie : Sprint final pour l’Europe
Cet après-midi, les quatre équipes qui se disputent trois places en Ligue Europa (deux via le championnat, une via la Coupe d'Italie) vont lancer l'assaut final à l'Europe. La Fio est quasi-qualifiée, l'Udinese est bien partie, et les deux romaines vont s'entretuer.
Fiorentina – 64 points
Calendrier : Fiorentina-Palerme, Pescara-Fiorentina
La Fiorentina est encore la seule équipe à pouvoir entretenir un mince espoir de qualification au tour préliminaire de Ligue des champions. Pour ce, elle doit remporter ses deux derniers matchs (a priori, largement à sa portée), et, dans le même temps, espérer deux faux pas du Milan AC (deux défaites, une défaite + un nul ou deux nuls). Cela semble tout de même compliqué pour la formation viola, qui va devoir se contenter de la Ligue Europa, ce qui est déjà pas mal puisqu’elle n’a plus participé à une compétition européenne depuis la saison 2009-10. La qualification pour la C3 n’est pas encore mathématique, mais presque. Il faudrait en effet un cataclysme pour que les soldats violets loupent le coche. La seule possibilité pour qu’ils terminent en dessous de la cinquième place est d’envisager deux défaites lors des deux derniers tours (contre Pescara, sérieusement ?) et, dans le même temps, deux victoires de l’Udinese et de la Roma. Dans ce cas là, et seulement dans ce cas là, la Fio terminerait sixième, à égalité avec la Roma, mais avec une différence de buts particulière défavorable. On est carrément dans la science-fiction. En vrai, Montella et sa troupe vont se qualifier pour la Ligue Europa, et ce sera amplement mérité. Son équipe a affiché l’un des plus beaux jeux d’Italie cette saison, a connu certaines périodes de creux (notamment début 2013), mais a toujours su remonter la pente. Le match déclic ? Le 2-2 face au Milan AC, au stadio Artemio Franchi, alors que les Milanais menaient 2-0. Là où l’Aeroplanino a découvert que son équipe, en plus du talent, avec aussi un mental.
Udinese – 60 points
Calendrier : Udinese-Atalanta, Inter-Udinese
Elle nous refait le même coup tous les ans. L’Udinese débute mal son championnat, une victoire par ci, une défaite par là, une dixième place loin de tous les regards. Et puis, à partir du mois d’avril, début des hostilités. Les Frioulans enchaînent les victoires et se qualifient pour l’Europe. L’an dernier, ils avaient terminé la saison par quatre victoires consécutives, ce qui leur avait permis de coiffer la Lazio au poteau (comme la saison précédente, d’ailleurs), et de se qualifier pour le tour préliminaire de la C1. Cette année, il n’y aura pas de C1, mais peut-être bien une qualification en C3, aux dépens de… la Lazio, qui va finir par en faire des cauchemars. L’Udinese est actuellement sur une série en cours de six victoires consécutives en championnat. Avec deux victoires lors des deux derniers tours, elle se qualifie pour la Ligue Europa. Mais attention. Si le match d’aujourd’hui semble gagné d’avance, face à une Atalanta assurée du maintien depuis mercredi soir, celui de la dernière journée sera une bataille. Il faudra aller jouer à San Siro, face à une Inter qui n’aura plus rien à jouer, certes, mais qui n’aura certainement pas envie de saluer ses supporters avec une nouvelle défaite à domicile. Or, derrière, les deux équipes romaines attendront un faux pas de l’Udinese. Précision importante : si l’Udinese et la Lazio terminent à égalité, c’est la Lazio qui se qualifie grâce aux confrontations directes (3-0 à l’aller pour les Laziali, 1-0 au retour pour les Frioulans). En revanche, si l’Udinese termine à égalité avec la Roma, c’est elle qui décroche le billet pour la C3 (victoire 3-2 face aux giallorossi à l’aller, puis match nul 1-1 au retour). Enfin, dernier cas de figure, possible : si les trois équipes terminent à égalité, il faudra prendre en compte les résultats obtenus lors des confrontations entre les trois clubs. Et à ce petit jeu là, c’est la Lazio qui se qualifie. En attendant, l’Udinese a son destin entre les mains. Et une doublette Di Natale-Muriel prête à donner le dernier coup de collier.
Lazio – 58 points
Calendrier : Lazio-Sampdoria, Cagliari-Lazio
Comme l’Udinese, elle nous refait le coup tous les ans. Mais le coup inverse, celui qui fait avoir beaucoup de regrets. À croire que depuis trois ans, la Lazio est sponsorisée par une marque de photocopieuse : tous les ans la même rengaine. Un début de saison canon, avec une première ou une deuxième place jusqu’à décembre, puis une inexplicable chute, et une fin de saison où les Romains sont obligés de courir après leur objectif. Mais à chaque fois, il est trop tard. Les deux saisons précédentes, la Lazio était en course pour la Ligue des champions. Elle s’est finalement faite coiffer par l’Udinese à deux reprises (une fois à la différence de buts, une fois pour deux points). Et cette année, c’est encore le même épilogue. La Lazio compte deux points de retard sur l’Udinese, et pourrait bien voir les portes de l’Europe se refermer devant elle si les Frioulans ne commettent pas un faux pas lors des deux derniers tours. Alors, certes, l’équipe de Petković a payé la fatigue de la Ligue Europa (seule équipe avec la Juve à avoir atteint un quart de finale européen) et les nombreuses blessures dans les moments décisifs (Klose, Mauri, Konko, Dias, Brocchi…). Mais les regrets sont déjà nombreux, surtout lorsque l’on voit ce que la formation celeste est capable de faire lorsqu’elle est au top de sa forme (voir les deux derniers matchs de championnat : 6-0 contre Bologne, et victoire 3-1 à San Siro contre l’Inter). Reste pour les Romains à remporter leurs deux matchs restants, face à deux équipes déjà en vacances, puis espérer une fleur de l’Inter contre l’Udinese lors du dernier tour. Après, et seulement après, ils pourront se concentrer sur le match qui vaut une saison : la finale de Coupe d’Italie contre la Roma. Un joker de plus pour se qualifier pour la C3, si ils n’y sont pas parvenus par le biais du championnat.
Roma – 58 points
Calendrier : Milan-Roma, Roma-Napoli
Il y a des matchs, comme ça, qui vous marque une saison. La Roma en est d’ailleurs devenue la spécialiste : après une série de résultats probants, elle perd le match que personne n’aurait imaginé qu’elle puisse perdre. C’était arrivé en 1986, avec cette défaite à domicile contre Lecce, qui l’avait privée du Scudetto. C’était également arrivé en 2010 avec la défaite contre la Sampdoria de Pazzini. Et c’est à nouveau arrivé cette saison. L’enjeu n’est plus le Scudetto, certes, mais la Roma pourrait bien avoir laissé filer l’Europe à cause de cette improbable défaite contre le Chievo. Un Chievo qui n’avait plus rien à jouer, et qui semblait faire figure de parfaite victime expiatoire. Tu parles. La défaite 1-0 a eu une double conséquence : la Roma s’est faite doubler d’une pierre deux coups par l’Udinese et la Lazio. L’Udinese compte désormais deux points d’avance, tandis que la Lazio est à la même hauteur, mais avec une différence de but particulière qui lui est favorable. Et la Roma n’est désormais pas aidée par son calendrier. Ce soir, elle sera à San Siro pour défier un Milan AC qui n’a plus perdu à domicile depuis le 11 novembre dernier, et qui y a pris 31 des 33 derniers points possibles. Après quoi, si la Roma resort indemne de San Siro, il faudra jouer le Napoli, déjà assuré de la deuxième place, mais qui n’est pas du genre à se coucher pour faire plaisir à son adversaire. Autant dire que pour la Roma, la qualification en C3 via le championnat devient quasiment impossible. L’autre solution, c’est évidemment la finale de Coupe d’Italie. Une victoire face à l’ennemi assurerait une place européenne, et permettrait de sauver une saison bien en dessous des expectatives.
Éric Maggiori