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La nouvelle vie de Zlatan Ibrahimović au Milan

Par Tristan Pubert

Après avoir affolé les défenses du monde entier pendant plus de 25 ans, Zlatan Ibrahimović est passé de l’autre côté. Nommé dirigeant de l’AC Milan en décembre dernier, le Z est de retour sur le devant de la scène, dans une fonction qui lui correspond parfaitement. Mais concrètement, quel est son rôle ? Éléments de réponse.

La nouvelle vie de Zlatan Ibrahimović au Milan

« Quand je me suis réveillé ce matin, il pleuvait. Je me suis dit que même Dieu était triste. Je n’avais annoncé cette nouvelle à personne, même pas à ma famille. À partir de demain, je serai un homme libre et j’ouvre un nouveau chapitre de ma vie. L’adrénaline du vestiaire me manquera, c’est certain, ce sera un nouveau monde, mais je suis prêt. » Ces mots ont conclu l’immense carrière de joueur de Zlatan Ibrahimović, le 4 juin 2023, à l’issue d’un AC Milan-Hellas (3-1). Le Suédois tournait la page de manière soudaine, devant des coéquipiers et un public émus, mais il préparait en vérité déjà la suite après une saison quasiment blanche (4 matchs, 144 minutes), qui ne l’aura pas empêché de devenir le bras droit officieux de l’entraîneur Stefano Pioli. « Sa présence dans le vestiaire et au quotidien est essentielle, expliquait alors Fikayo Tomori avant une rencontre face à Monza. Il nous aide nous, mais également le staff. » Comme s’il était déjà prêt pour enfiler son nouveau costume.

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Un leader en costume

Il aura quand même pris le temps de souffler (un peu), s’offrant quelques parties de chasse dans les forêts scandinaves, avant de passer aux costumes trois-pièces. Le 11 décembre dernier, à peine sept mois après avoir refermé son casier dans le vestiaire rossonero, il est nommé dirigeant au sein de RedBird, groupe propriétaire du Milan. « En tant que partenaire opérationnel de RedBird, Ibra travaillera dans les secteurs du sport, des médias et du divertissement. Il aidera à trouver et à évaluer de nouvelles opportunités d’investissement pour la société et conseillera les entreprises (surtout l’AC Milan) de RedBird », indique alors le club dans un communiqué. « Mon amour pour le Milan est infini, et l’opportunité de faire partie de l’avenir du club est quelque chose dont je rêvais », se félicite même l’ancien attaquant.

Alors que les néoretraités ont tendance à se reconvertir entraîneur, directeur sportif ou consultant, l’homme aux 580 buts en carrière, lui, voit les choses en grand. Une surprise ? Pas vraiment selon Federico Balzaretti, qui a évolué aux côtés du Suédois à la Juventus : « Je savais qu’après sa carrière, Ibra continuerait dans le milieu du foot, mais je ne le voyais pas entraîneur ou manager, explique-t-il. Le poste de dirigeant lui correspond parfaitement. » Diriger, c’est un peu ce que Zlatan a toujours fait. Sa personnalité et son tempérament ont marqué Balzaretti. « Quand on était à la Juve, on était relativement des jeunes joueurs (25 ans tous les deux, NDLR), mais lui n’hésitait pas à exprimer son mécontentement, alors que souvent, à cet âge-là, on peut avoir peur de dire les choses. Lui non », souligne l’ancien directeur technique de l’Udinese, qui se rappelle avoir vu Ibra montrer les muscles dans le bureau de la direction turinoise : « Il avait un problème avec la direction par rapport à son contrat et il n’a pas eu peur d’exprimer ce mécontentement. Ça lui a valu quelques matchs sur le banc, mais au moins, la direction savait qu’il était honnête et franc. »

Jouer au football est plus simple qu’être dirigeant. Je suis en train d’apprendre le métier.

Zlatan dans The Athletic

Un leadership qui a également marqué Ismaël Bennacer : « C’est un leader dans l’âme qui arrive à parler à tout le monde, les plus jeunes comme les plus anciens. Il est fédérateur », nous confiait l’international algérien en avril 2023. En décembre 2019, Stefano Pioli (avec Paolo Maldini) ramenait Zlatan Ibrahimović dans la cité lombarde, pour la réussite que l’on connaît. Quatre ans et demi plus tard, Ibracadabra est devenu dirigeant et réussira à mettre l’affect de côté pour annoncer le départ de Stefano Pioli, avec qui il avait noué une forte relation. Au PSG aussi, son passage avait été marquant sur le terrain comme en coulisses, où il avait largement contribué à l’ultra-professionalisation d’un club qui n’était pas taillé ni structuré pour le très haut niveau européen.

L’omniprésent M. Ibrahimović

Mais alors, quel est son rôle aujourd’hui à Milan ? Très présent au quotidien, que ce soit à Milanello ou Casa Milan (les bureaux du club rossonero), le quadra est une passerelle entre la direction et le groupe, comme lui-même l’expliquait dans un entretien accordé à The Athletic : « Jouer au football est plus simple qu’être dirigeant. Je suis en train d’apprendre le métier. Je cherche à être le plus proche de la direction et des joueurs. Mais je ne suis pas un baby-sitter, mes joueurs sont adultes et doivent prendre leurs responsabilités. » En tant que dirigeant, l’ancien Parisien « dirige », et selon certaines sources proches du club, son influence est importante notamment dans les décisions prises sur le mercato. « Ibra a été fondamental pour ma venue à Milan. Plus je parlais avec lui, plus j’avais envie de venir », assurait Strahinja Pavlović lors de sa présentation à la presse.

Tu as beau avoir fait de grandes choses sur les terrains, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Ibra a tout à prouver, mais il va réussir, j’en suis persuadé.

Federico Balzaretti, son ancien coéquipier à la Juve

Aux côtés du directeur sportif Geoffrey Moncada, Ibra aurait joué un rôle central sur le mercato estival, notamment dans les négociations avec les joueurs. « Il est très investi, propose des joueurs et essaye de les convaincre de venir. Mais en revanche, les négociations avec les agents, il laisse ça aux autres. Il se concentre sur l’aspect sportif, et c’est évident que son nom aide dans les négociations », souligne une source interne au club. Un patronyme sur lequel il ne doit pas se reposer, selon son ancien collègue Balzaretti : « C’est toute la difficulté lorsque tu es un ancien grand joueur et que tu entames une nouvelle carrière dans un club. Tu as beau avoir fait de grandes choses sur les terrains, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Ibra a tout à prouver, mais il va réussir, j’en suis persuadé. » Du côté de Milanello, on explique justement que l’ancien buteur « pose énormément de questions » et « n’impose pas les choses ». En janvier dernier, alors que le Milan se déplaçait à Udine (3-2), Balzaretti a eu l’occasion d’échanger avec le néodirigeant rossonero : « On a discuté pendant une heure, et c’était très intéressant. J’ai senti qu’il était très passionné par sa nouvelle fonction et qu’il voulait y faire son trou. »

Zlatan reste Zlatan, bien sûr. Quand, il y a quelques semaines, Paulo Fonseca avoue à demi-mot avant le match face au Torino (2-2) que le mercato est quasi bouclé, le dirigeant répond à sa manière : « Le mercato sera terminé quand j’aurai décidé. » Le bonhomme prend de la place, « dès qu’il n’est pas là, on se demande où il est », ironise d’ailleurs un employé du club. Il était absent le week-end dernier, lors du déplacement du Milan à Rome pour affronter la Lazio (2-2), et a donc pu suivre l’affaire Rafael Leão-Theo Hernandez pendant la pause fraîcheur de loin. Il accorde de l’importance aux grands, comme aux plus jeunes. Cet hiver, lors des traditionnels échanges et repas entre adversaires européens, il avait bluffé la délégation rennaise, notamment sur sa connaissance aiguisée des talents de la pépinière bretonne. Il suit aussi de très près le projet de Milan Futuro, l’équipe réserve milanaise qui évoluera en Serie C cette saison. « Quand on est jeune, on entre dans la Primavera à 16-17-18 ans, et la passerelle avec l’équipe première est trop rapide, disait-il. On n’est physiquement pas prêt et inexpérimenté. Avec Milan Futuro, les jeunes auront plus de temps pour grandir, ils joueront en Serie C, contre des adultes, et donc apprendront plus vite. » Une équipe de Milan Futuro dans laquelle on pourrait être amené à voir un autre Ibrahimović, Maximilian, son fils, qui évolue actuellement avec la Primavera. Attention, un Ibra peut en cacher un autre.

Dans cet article :
Theo Hernandez, le prince de la vrille
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Par Tristan Pubert

Propos de Balzaretti et Bennacer recueillis par TP

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