Italie – Pazzini : si c’est un homme…
Il était jeune, il était beau, il était bon. Il n'en n'était pas moins qu'un éternel ado. Depuis qu'il a signé à la Sampdoria en janvier 2009, Giampaolo Pazzini est devenu un homme. Conséquence immédiate : une première convocation avec la Nazionale. Et même, vraisemblablement, une première titularisation ce soir. En attendant 2010...
Giampaolo Pazzini est peut-être né le 1er février 2009. C’était un dimanche après-midi, du côté de Vérone, un peu après 15h00. C’était la 22ème journée de Serie A et Pazzini inscrivait son premier but sous ses nouvelles couleurs, celles de la Sampdoria. Auparavant, son dernier but en championnat remontait à la 7ème journée. Il arborait alors le maillot de la Fiorentina et avait marqué un pénalty.
Depuis, Pazzini en est à 10 matchs avec sa nouvelle équipe, pour 8 buts. Alors, oui, il se murmure de l’autre côté des Alpes que le vrai Pazzini, celui que tout le monde attendait, est enfin devenu adulte depuis qu’il a quitté la Viola.
À Florence, Pazzini figurait l’éternel espoir. Sa gueule d’ado post-pubère n’arrangeait rien à l’affaire : Giampaolo était de ces footballeurs qui plaisent à toute la famille, du grand-père nostalgique de l’époque fasciste à la gamine dingue de ses cheveux à bouclettes. Les t-shirts “Tutti pazzi per Pazzini” (“Tous dingues de Pazzini”) s’arrachaient comme des parts de pizza du côté de l’Artemio Franchi. Et puis, Pazzini était bon. Cela était indéniable.
Seulement voilà, Pazzini arrive à Florence en 2004, après une saison et demie passée à l’Atalanta, son club formateur. 2004, soit l’année où le système florentin est construit autour d’une seule pointe, des plus efficaces qui plus est : Luca Toni. Seule possibilité : se disputer avec Bojinov la place d’attaquant de soutien. 14 matchs, 3 buts et un oscar du meilleur jeune du championnat laissent tout de même augurer de chouettes lendemains pour le jeune attaquant.
La saison suivante est faite de blessures et d’un sprint final en fin de saison qui achève de conquérir Prandelli et son staff : Pazzini sera le successeur de Toni ou ne sera pas. La saison 2007-2008 devait donc être la sienne, celle où il devait franchir le pas qui distingue l’homme du grand garçon.
Incompréhension, pression, malaise ? Allez savoir… toujours est-il que l’homme déçoit, ne marque que 9 buts en 31 apparitions et oblige son coach à recruter un autre attaquant pour la saison suivante. Ce sera Gilardino, bien vite associé à Mutu en attaque. Il a eu sa chance et n’a pas su la saisir. Pazzini était bon, certes, et très plaisant à voir jouer. Simplement pas assez décisif, pas assez tranchant. Pas assez réaliste, surtout. Tels étaient les reproches qu’on lui adressait.
En fait, Pazzini paraissait être de ceux qui considèrent le football comme un jeu : sur le terrain, il semblait s’amuser, taquiner le cuir avec un zeste de nonchalance et un certain flegme. Au vrai, Giampaolo était bien trop brésilien dans sa manière de jouer pour percer avec la Nazionale italienne, la vraie.
Car auparavant, il avait déjà fait ses armes avec toutes les équipes de jeunes, en commençant par les moins de 16. En mars 2007, lors de l’inauguration du nouveau Wembley, il avait même inscrit un triplé avec les moins de 21 ans contre l’Angleterre, avant de sortir sous les hourras des spectateurs. Un privilège que le public briton, qui s’y trompe rarement, ne réserve qu’aux grands du ballon rond.
Pazzini était donc dans les cordes depuis longtemps. C’en était presque devenu énervant de voir ce type si élégant sur un terrain condamné à rester un “espoir”.
Giampaolo Pazzini est né le 1er février 2009. Le jour où on lui a demandé de tenir la baraque avec l’aide de Cassano. Le jour où il a enfin coupé ce foutu cordon ombilical qui le retenait à Cesare Prandelli et qui l’empêchait de devenir un homme.
À 24 ans, il parait enfin prêt pour être appelé avec les grands…
Italie – Irlande : 20h50, à Bari
A suivre sur http://www.atdhe.net/
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