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Italie : Nicolò Zaniolo, l’ange est de retour
Un mois et demi après son sacre à l’Euro, la Nazionale dispute son premier match en tant que championne d’Europe ce jeudi face à la Bulgarie. Si Roberto Mancini fait confiance à 25 des 26 héros de l'été, le sélectionneur italien a décidé d’appeler neuf joueurs supplémentaires, dont Nicolò Zaniolo, de retour après deux ruptures des ligaments croisés en deux ans.
Lorsque les Italiens et les Bulgares vont pénétrer sur la pelouse du stade Artemio-Franchi de Florence sur les coups de 20h40 ce jeudi, que va-t-il se passer dans la tête de Nicolò Zaniolo ? Un an après sa dernière sélection avec la Squadra Azzurra, le milieu de l’AS Rome veut définitivement entamer un nouveau chapitre dans sa jeune carrière et effacer une saison 2020-2021 quasiment blanche, perturbée par une deuxième rupture des ligaments croisés en l’espace de deux ans. Ce second coup de massue, le joueur de 22 ans l’a justement vécu avec le maillot de la Nazionale, pour sa première titularisation sous les ordres de Roberto Mancini face aux Pays-Bas en Ligue des nations, le 7 septembre 2020.
Pour sa septième sélection (deux buts), le milieu formé à la Fiorentina avait dû céder sa place à Moise Kean avant la pause pour avoir reçu un mauvais coup au genou gauche. Et le verdict est terrible : rupture du ligament croisé. Un nouvel uppercut pour Nicolò Zaniolo, alors qu’il revenait dans la course pour une place dans les valises de Mancini en vue de l’Euro, neuf mois après une première rupture des ligaments croisés, au genou droit cette fois, subie en janvier 2020 face à la Juventus. « La première rééducation était différente, parce que c’était nouveau pour moi. La deuxième fois que je me suis blessé face aux Pays-Bas, ce fut une grosse claque, parce que je sortais de sept ou huit mois de rééducation et je savais que je devais tout recommencer. Ce fut un coup dur, mais cela a fait ressortir en moi beaucoup de choses que je ne soupçonnais pas. La blessure m’a fait grandir en tant qu’homme et en tant que footballeur. J’ai pu voir les petites choses que je n’avais pas remarquées avant », explique le Romain.
Retour en Serie A ? Carton rouge
Présenté comme le successeur de Francesco Totti, Nicolò Zaniolo est coupé dans son élan, mais pousse pour revenir à temps pour l’Euro, sans succès. Histoire d’enfoncer un peu plus le clou, il assiste au sacre de ses copains devant sa télé et à la montée en puissance de Nicolò Barella, Manuel Locatelli ou Matteo Pessina. Mais pas de quoi démoraliser Zaniolo, qui retrouve le chemin des terrains sous les ordres de José Mourinho. Le gamin éprouve sans doute un peu trop d’impatience à retrouver les pelouses de Serie A, puisqu’il est exclu lors de la première journée face à la Fiorentina (victoire 3-1) pour avoir reçu deux cartons jaunes en l’espace de dix minutes.
S’il est capable du pire, l’international italien sait aussi faire plaisir, comme en témoigne son but face à Trabzonspor lors du barrage retour de la Ligue Europa Conférence, le 26 août dernier. Une réalisation qui marque son véritable come-back. « Oui, ça ressemblait à la fin du monde. Mais je suis toujours là ! Merci à tous ! Je suis revenu », a écrit le joueur sur Instagram après la rencontre. Un retour salué par Roberto Mancini, qui a décidé de le sélectionner pour les trois rencontres comptant pour les qualifications pour le Mondial 2022 (Bulgarie, Suisse, Lituanie). « À chaque fois que vous entrez ici, l’émotion est indescriptible. C’est un lieu qui est un monument de notre football. Je suis heureux d’être ici, de faire partie du groupe des champions d’Europe, de jouer et de m’entraîner avec eux. Je suis très heureux. »
La parole au football
Un mois et demi après le titre de champion d’Europe, le sélectionneur italien garde donc toujours ses mêmes principes, à savoir faire confiance à la jeunesse, lui qui avait sélectionné le joueur de la Roma alors qu’il n’avait pas disputé une seule rencontre officielle avec les Giallorossi. « Mancini a eu une intuition géniale en convoquant Nicolò Zaniolo, qui venait de signer à la Roma, mais qui n’avait jamais joué en équipe première », confiait Gianni Grazioli, le directeur général de l’Association des footballeurs italiens dans SOFOOT #188. Après deux ans de galère sur le terrain, le gamin a aussi su faire abstraction de ce qu’il se passait dans sa vie privée pour revenir encore plus fort.
En début d’année, il avait décidé de se retirer temporairement des réseaux sociaux, « ce monde superficiel », après la sortie publique de maman, qui n’approuvait pas sa relation avec une mannequin qui pouvait « ruiner sa carrière ». Une affaire qui a affecté « sa tranquillité, sa récupération et sa passion », mais qui ne l’a pas empêché de retrouver les bonnes vieilles habitudes d’un footballeur professionnel. Et cette fois-ci, Nicolò Zaniolo ne compte pas s’arrêter en si bon chemin sur la route qui mène au Mondial 2022, où l’Italie tentera de décrocher une cinquième étoile. Mais avant cela, il faut éviter une sortie de route et continuer d’écrire l’histoire avec la Nazionale, qui peut égaler le record d’invincibilité de l’Espagne (35 matchs sans défaite entre 2006 et 2009) dès ce jeudi face aux Bulgares.
Par Analie Simon
Propos de Nicolò Zaniolo recueillis par la Rai.