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Italie : le test dans les étoiles
À un an de l’Euro dont elle est la tenante du titre, l’Italie de Roberto Mancini doit profiter de ce dernier carré de Ligue des nations pour engranger de la confiance face aux grosses cylindrées du Vieux Continent. Cette demi-finale contre l’Espagne (20h45), disputée au Grolsch Veste du FC Twente aux Pays-Bas, en est un parfait exemple.
Cela fait plus de cinq ans maintenant que Roberto Mancini est à la tête de la Nazionale. Un mandat commencé le 15 mai 2018, sur les cendres encore chaudes d’un football international italien calciné par la non-qualification au Mondial russe, et qui se poursuit avec des hauts et des bas : la victoire à l’Euro 2021, l’impasse sur le Mondial 2022, la première place de son groupe de Ligue des nations devant l’Angleterre ou l’Allemagne malgré une défaite 5-2 à Mönchengladbach, les plaintes en continu de Mancini sur le faible temps de jeu des jeunes joueurs italiens… Bref, il n’y a pas un rassemblement azzurro sans vague ou enjeu plus ou moins stressant. Celui-ci, le dernier de la saison 2022-2023, n’y fait pas exception : l’Italie est à deux matchs de remporter un trophée, la Ligue des nations. Trente ans en arrière, ce butin de seconde main n’aurait intéressé personne de l’autre côté des Alpes. Nul doute qu’en 2023, les mentalités ont changé.
Un groupe sans expérimentation
Dans une année où le foot italien sort de trois finales perdues en club, il apparaît évident qu’une consécration continentale, à douze mois de l’Euro en Allemagne, enverrait un sérieux message aux meilleures crémeries concurrentes : celui que l’Italie, sans être aussi reluisante et fournie qu’auparavant, est toujours un candidat crédible à sa succession. C’est alors loin d’être anodin que, pour affronter l’Espagne ce jeudi puis se projeter sur une éventuelle finale dimanche, 14 des 23 appelés ont connu le sacre à Wembley en 2021. Pour les 9 noms restants, Matteo Darmian et Federico Dimarco valident l’exceptionnel parcours en C1 de l’Inter cette saison, Guglielmo Vicario (Empoli), Davide Frattesi (Sassuolo) ou encore Lorenzo Pellegrini (Roma) leur très bonne année en Serie A, tandis que Wilfried Gnonto (Leeds) et Mateo Retegui (CA Tigre, Argentine) ont gagné leur place durant les précédents rounds d’observation. Sur le gong, Alessandro Buongiorno (Torino) aura le droit de faire coucou en remplaçant Alessandro Bastoni, fiévreux.
Reste le cas Nicolò Zaniolo, pas vraiment en réussite du côté de Galatasaray, qui garde pour autant la confiance du sélectionneur italien au profit notamment de Mattia Zaccagni. Depuis plus d’un an, les deux joueurs – de façon non officielle – sont écartés par Mancini pour divers problèmes de comportement, et surtout pour une histoire amoureuse : la femme de Zaccagni étant l’ancienne copine de Zaniolo. Malgré une saison pleine de l’ailier de la Lazio (10 buts, 7 passes décisives), Zaccagni semble payer son comportement en marge de la Finalissima l’an passé (0-3), où lui et son coéquipier de la Lazio Manuel Lazzari auraient lâché le rassemblement, prétextant des problèmes musculaires « mineurs » selon le staff médical italien. D’où la présence de l’ancien Giallorosso à sa place. Enfin, des joueurs comme Giorgio Scalvini (Atalanta) ou Sandro Tonali ont été réquisitionnés pour l’Euro U21, que Gnonto rejoindra après les deux matchs en A.
Une revanche à prendre
L’état des troupes passé en revue, la Nazionale doit désormais réenclencher une série. Ce sera difficile de réitérer la série la plus longue de l’histoire du football, celle de 37 matchs sans défaite entre septembre 2018 et octobre 2021, qui avait été stoppée par… l’Espagne, en demi-finales de la Ligue des nations, déjà, à Milan (2-1). Une bonne raison pour les Azzurri de prendre leur revanche sur leurs homologues ibériques, battus en Écosse (2-0) lors de leur dernière sortie pour les qualifications à l’Euro 2024, qui auront à cœur de se refaire la cerise avant d’aller se dorer la pilule aux quatre coins du globe. L’occasion pour les coéquipiers de Marco Verratti de se rappeler leur épopée en période Covid : généralement, battre l’Espagne en demies est synonyme d’été infini pour l’Italie.
Par Andrea Chazy