- Euro 2012
- Groupe C
- Italie/Croatie (1-1)
Italie et Croatie se neutralisent
Incapables de se départager au terme d'un match irrégulier (1-1), Italie et Croatie joueront toutes les deux leur Euro sur le dernier match de poule.
Italie – Croatie : 1-1 Buts : Pirlo (38e) pour l’Italie / Mandžukić (72e) pour la Croatie.
Dure journée pour les vendeurs à la sauvette sur l’esplanade devant le stade municipal de Poznań. Beaucoup d’offres et peu, très, très peu de demandeurs. D’où ces tribunes partiellement clairsemées. 37 000 preneurs pour 43 000 places disponibles, une première depuis le début de la compétition en « Polognukraine » . Au vu du résultat sur le tableau d’affichage, les pisse-froid doivent se féliciter d’être restés au chaud. Ils auraient pu se féliciter pour autre chose, si seulement il n’y avait pas eu cette gourmandise d’Andrea Pirlo. Un coup franc excentré côté gauche obtenu par Super Mario Balotelli. Le milieu de la Juventus l’enroule. La boule de passer quelques centimètres au-dessus du mur, juste ce qu’il faut, et de retomber premier poteau. Pletikosa la touche, mais ne peut la détourner de sa destination : les filets (1-0, 38e). Et ils auraient pu doublement se féliciter, si seulement il n’y avait pas eu ces quinze dernières minutes à suspens, consécutives à l’égalisation de Mandžukić (1-1, 72e). Encore lui. Un quart d’heure où l’une comme l’autre des deux nations pouvait compromettre son Euro. Finalement, personne n’est mort et tous devront attendre l’ultime journée pour parler de l’avenir.
Balotteli, superbe de nonchalance
Avant l’ellipse de celui qu’on surnomme « l’architecte » , l’équipe à damier avait tout juste. Lors du premier acte, les Croates appliquent les consignes dictées par leur sélectionneur Slaven Bilić en avant-match : « Il faudra être solides, compacts et faire preuve d’agressivité pour les arrêter. » D’où un certain manque d’intensité et l’arrière-goût d’une partie jouée sur un faux rythme. Heureusement, il y a Mario Balotelli, superbe de nonchalance et de mauvais choix. Bali Balo fait la passe quand il faut tirer et tire quand il a une bonne opportunité de la donner (10e). Et quand il est en droit de miner la cage adverse, il vise à côté (2e et 33e) ou sur Pletikosa (15e). À l’inverse, celui qui s’est positivement distingué se nomme Marchisio. Dans la surface, l’homme de l’écurie Fiat efface son défenseur d’une talonnade géniale et enchaîne pied gauche, à bout portant (36e). Héroïque, le gardien des Rouge et Blanc sort la double parade du handballeur. Face aux molles occasions de la bande à Bilić, ce fait de match pouvait être assimilé à un tournant. Mais ça, c’était avant le coup franc…
Le brevet du catenaccio
Pas de changement à la pause, sauf celui tactique. La Croatie presse haut pendant que l’Italie tente de gérer son maigre butin. À ce petit jeu-là, c’est toujours le même qui gagne. On parle quand même ici d’une équipe qui a déposé le brevet du catenaccio et sort d’une phase éliminatoire où son trident défensif n’a pris que deux buts. Mais parfois, l’Histoire peut bégayer et le trio riper. En l’occurrence, alors que le plan se déroulait sans accroc, Chiellini n’est pas à la culotte de Mandžukić. Longue transversale au deuxième poteau de Strinić. Le Rital est trop court de la tête. Le Croate a le temps de contrôler et de mettre une minasse sur le poteau rentrant de Buffon. L’égalisation inespérée (1-1, 72e). Commence alors une troisième partie où chaque but inscrit est d’or. Personne, finalement, ne marquera mais, s’il fallait les départager, c’est la Croatie qui l’aurait emporté. Sauf qu’à l’arrivée, avec ce partage des points, c’est peut-être elle la plus grande perdante de la soirée. Ce nul oblige en effet les coéquipiers de Modrić à s’imposer contre les Espagnols en match de clôture de la poule. Pendant que l’Italie se farcira… l’Irlande.
Par Maxime Marchon, à Poznań