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Istanbul Başakşehir, le rêve européen

Par Valentin Lutz
Istanbul Başakşehir, le rêve européen

Tout juste sacré champion de Turquie, le très jeune mais très ambitieux Istanbul Başakşehir entend désormais conquérir l'Europe, si possible aussi rapidement qu'il a renversé l'Anatolie. Cela tombe bien, le club stambouliote affronte le FC Copenhague ce mercredi en 8e de finale retour de Ligue Europa. L'occasion de revenir sur la folle trajectoire d'un club sorti de nulle part.

On appelle ça « s’inviter à la table des grands » . En 63 saisons, soit depuis le lancement de la Süper Lig en 1959, seuls cinq clubs étaient parvenus à décrocher le titre de champion de Turquie. Les trois grands d’Anatolie, évidemment (Beşiktaş, Fenerbahçe et Galatasaray, 55 titres à eux trois), Trabzonspor (7 sacres), et Bursaspor, champion surprise en 2010. Il y en a donc désormais un sixième. Il s’agit de l’Istanbul Başakşehir, sacré champion de Turquie 2019-20. A dire vrai, ce sacre était devenu inéluctable, car depuis leur refondation en 2014, dans le sillage de l’Istanbul BB, les Hibous n’avaient jamais fini une seule fois en dehors du top 4, et l’année dernière, ils n’avaient manqué le titre que d’un cheveu. Ceci étant, l’IB n’est toujours pas rassasié, bien au contraire, et affirme désormais ouvertement ses ambitions européennes. Cela tombe bien, le club stambouliote affronte ce mercredi le FC Copenhague dans le cadre des 8e de finale retour de la Ligue Europa, après avoir remporté 1-0 le match aller. Peut-être le début d’une nouvelle grande histoire.

Chouette comme un hibou

La saison de l’Istanbul Başakşehir n’a pas été un long fleuve tranquille. Défait lors des deux premiers matchs de la saison, l’écurie n’a ensuite plus perdu jusque janvier, au point de prendre la tête du championnat… puis de la reperdre au moment où la Covid-19 a interrompu la saison, et de le regagner à la reprise, au détriment de Trabzonspor, trop fragile dans la dernière ligne droite. Le club a globalement tiré profit de l’arrivée d’un nouvel entraîneur, Okan Buruk, devenu le cinquième homme à remporter le championnat turc en tant que joueur et entraîneur. Celui-ci s’est inscrit dans la continuité de son prédécesseur, Abdullah Avci, mais a aussi apporté une mentalité plus conquérante sur le plan offensif. De fait, si la défense, emmenée par le solide Mahmut Tekdemir, s’est montrée à la hauteur de sa réputation, la ligne d’attaque atypique composée du vétéran bosnien Edin Višća (18 buts), Enzo Crivelli (14 buts) et Demba Ba (13 buts) s’est aussi illustrée : Başakşehir possède cette saison la meilleure défense (34 buts encaissés en 34 rencontres) et la deuxième meilleure attaque (65 réalisations) de Süper Lig.

L’IB a récolté les fruits de l’excellent travail réalisé ces dernières saisons, fait de stabilité et de cohérence. En effet, le club est l’un des mieux gérés du pays, probablement parce que son modèle de fonctionnement est calqué sur celui des clubs anglais et non sur celui des turcs, de sorte à favoriser la prise de décision rapide et la vision de long-terme. Les Hibous peuvent par ailleurs compter sur une cellule de recrutement largement en avance sur ses rivaux, qui a constitué en quelques années l’une des meilleures équipes de Turquie. Dans ses rangs, figurent notamment d’anciennes « stars » encore largement au niveau de la Süper Lig (Elia, Inler, Robinho, Clichy ou encore Turan). Recrutés libres ou pour des montants dérisoires, ces éléments ont pour vocation d’encadrer un groupe de jeunes issus du centre de formation, l’un des meilleurs centres du pays, ou repérés grâce à une équipe de scouting efficace, à qui l’on doit par exemple l’éclosion de Ünder, transféré pour 15 millions d’euros à la Roma en 2017.

Europa Universalis

Pourtant, l’IB n’a toujours pas de public et la moyenne d’affluence reste bloquée à environ 6000 personnes. Au moins le vide est-il moins impressionnant dans le nouveau stade Fatih Terim (17000 places), bien plus modeste que le stade olympique Atatürk où se produisait jadis le club. S’ils ont gagné le respect du pays, les Hibous pâtissent de leur fondation ex nihilo et ne parviennent pas à emporter les 300 000 habitants de Başakşehir, toujours fidèles aux grands d’Istanbul. L’absence d’incarnation forte et claire laisse d’ailleurs encore planer un doute ce qui se trame en coulisses : bien que la refondation et le changement de nom en 2014 aient éloigné leur spectre, les relations avec le tout-puissant Recep Tayip Erdoğan restent troubles. Et pas seulement parce que l’IBFK est localisé dans un quartier excentré, construit dans les années 90 par un Erdoğan alors maire d’Istanbul et de fait largement acquis à sa cause. Le président du club, Göksel Gümüşdağ, est par exemple marié à l’une de nièces du leader turc. Une proximité latente qui avait même poussé le club à retirer en 2014 le numéro 12 avec lequel Erdoğan avait inauguré le stade Fatih Terim. Too much ?

Bien que Başakşehir soit bien moins proche du pouvoir que d’autres formations comme Osmanlispor, cette réputation continue à jouer des tours au club à l’international, pourtant le nouvel objectif avoué de ses dirigeants. « Nous avons commencé comme une équipe locale et nous avons ensuite acquis une renommée nationale, énumérait Mustafa Erogut, membre du board, au Guardian en 2018. Désormais, nous sommes en train de devenir une équipe internationale et pour finir, nous devons devenir une équipe globale. » Après des échecs plus ou moins cuisants les saisons passées, c’est seulement cette année que Başakşehir s’est fait un petit nom en Europe, en sortant d’un groupe où figuraient notamment l’AS Roma et le Borussia Mönchengladbach. Il pourrait même accéder aux quarts s’il parvient à se défaire ce mercredi du FC Copenhague, défait 1-0 à l’aller. Le club stambouliote est par ailleurs déjà assuré de poursuivre son essor, puisque son titre de champion lui garantit une place en C1 la saison prochaine. Pour l’instant, donc, tout se déroule comme prévu. Et Başakşehir continue de grandir.

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Par Valentin Lutz

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