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Issa Cissokho : « J’aimerais que Neymar joue cet après-midi ! »
Un peu plus de deux mois après la finale de Coupe de France, Issa Cissokho attaque la nouvelle saison avec le maillot d'Amiens. Les vacances, la rentrée, la Picardie et Neymar, Cissokho fait le point avant de se déplacer au Parc des Princes et donne même des news de son petit frère Aly.
Salut Issa ! Alors tes vacances, ça a donné quoi ? Tu en as bien profité ?Pendant les vacances, je suis parti à Marrakech dix jours avec ma femme et ma fille. On a loué une petite villa et on était trois, ça c’est hyper bien passé. La température était exceptionnelle, en plus c’était en période de ramadan donc c’était très sympa à vivre dans un pays comme le Maroc. Et ensuite, je suis parti une semaine en Espagne où j’ai allié vacances et travail puisque j’étais avec un préparateur physique. Ça m’a permis de maintenir ma forme, et de passer aussi des petites vacances en famille.
Donc des vacances studieuses, tu es revenu affûté.
Exactement, surtout en Espagne où j’avais un ou deux entraînements par jour. J’étais en fin de contrat, et à la recherche d’un nouveau challenge donc forcément il fallait être prêt si on faisait appel à moi. Je suis quelqu’un d’avenant, je préfère anticiper et je n’ai pas envie d’arriver quelque part en étant à court physiquement, ou avec du surpoids donc je me suis entretenu. J’ai déconnecté du football à Marrakech, puis j’ai fait cette semaine de reprise, d’aérobie, de renforcement et de gainage. Ensuite, je suis revenu en France et au bout de trois ou quatre jours j’ai signé à Amiens !
Ça c’est passé comment ce transfert ?Ça c’est fait rapidement. J’ai eu un contact avec eux juste après la finale de la Coupe de France, et je leur avait dit que ma priorité c’était Angers. Parce qu’à la base, Angers voulait me proposer un contrat de deux ans derrière mais finalement je n’ai pas eu de nouvelles. Donc je me suis laissé le temps de la réflexion, ensuite John Williams (directeur sportif d’Amiens, ndlr) m’a rappelé pour me parler du projet d’Amiens, puis le coach m’a aussi appelé et le projet m’a convaincu. Ça m’a plus, et j’ai immédiatement signé.
C’est vrai que le club amiénois dégage une vraie sympathie, et est plutôt attachant. C’est comme ça que tu l’as ressenti ?Exactement, exactement ! L’année dernière ils ont prôné un super jeu qui leur a permis d’accéder à la Ligue 1, aujourd’hui le coach a une façon de jouer qui me plait, qui plait à toute l’équipe, et je pense qu’elle va plaire à toute la Ligue 1. C’est un jeu axé sur l’attaque, sur les transitions rapides, je pense qu’on va faire de très belles choses cette année et qu’on assurera le maintien le plus rapidement possible, c’est notre priorité. Et ensuite, si possible jouer un rôle dans ce championnat !
Et la ville d’Amiens alors, tu as trouvé ça comment en arrivant ? Ça va, franchement je m’attendais à pire ! C’est une belle petite ville, les gens sont chaleureux, ils sont avenants et ils aiment le football. Ça m’est arrivé d’aller boire un verre en ville et de discuter de football avec certaines personnes. Sincèrement, les gens sont très contents que le club soit en Ligue 1.
Ils t’ont trouvé une petite maison en briques sympa ? Un truc typique de la Picardie ?Pour l’instant, je suis à l’Appart’City ! Comme je suis à la recherche d’un logement, pour l’instant je suis là, depuis mon arrivée. Je cherche une maison, ça ne va pas tarder je pense. D’ici quinze jours j’espère avoir un bon logement avec ma famille réunie comme d’habitude !
Amiens, c’est aussi la ville d’Emmanuel Macron. Tu lui as serré la main lors de la dernière finale de Coupe de France, que tu jouais avec Angers. C’était comment ? Il avait un petit mot pour chaque joueur ?
Il a donné un petit mot à chacun ! (Rires) Il m’a adressé ses félicitations, il m’a dit que c’était bien ce qu’on avait fait comme parcours. Puis il m’a souhaité un super match en espérant me revoir pour me remettre la Coupe à la fin du match. Il était très souriant, très avenant, on sent que c’est quelqu’un de bien. C’est ce que j’attendais, tu fais une finale de Coupe de France, tu as la chance de rencontrer le Président de la République, en plus pour une belle finale donc c’était bien, c’était quelque chose de positif. J’ai reçu pas mal de messages après ! C’est sympa, c’est un honneur d’avoir pu serrer la main du Président.
Du coup, le dernier match officiel que tu as joué c’était cette finale contre le PSG, et là tu enchaines avec l’ouverture du championnat contre le PSG !(Rires) C’est clair ! Quand on le dit comme ça, ça peut paraître bizarre ! J’ai quitté le PSG le 28 mai, je les retrouve quelques mois plus tard même si cette fois ci ce sera pas au Stade de France. Pour moi, je vais pouvoir me rattraper sur ce match là et faire un résultat positif contre Paris. Mais on sait que ça va être difficile, ils ont une équipe de qualité mais on va aller là-bas pour ramener quelque chose.
Comme tu as joué contre Paris il y a peu de temps, dans le vestiaire d’Amiens, tu donnes des conseils pour les battre ? Tu as trouvé la faille ?Le problème, c’est que c’est dur de trouver une faille dans cette équipe ! Parce que techniquement ils sont tous à l’aise, ce sont des monstres, ils laissent très peu d’espaces, ils sont très équilibrés. Nous, on va jouer avec nos atouts et sans complexes. On va tenter de mettre notre jeu en place, ça va être le plus important.
Et tes nouveaux coéquipiers, ils te chambrent un peu sur ton but contre-ton-camp en finale de Coupe de France ?Oui, forcément. J’ai toujours des amis qui me chambrent en me disant que Nasser m’a donné une mallette pour marquer le but ! (Rires) Donc voilà, ça chambre pas mal mais bon la plupart des gens ne se préoccupent pas de ça. Le plus important, c’est d’avoir participé à une finale de Coupe de France, parce que ce n’est pas donné à tout le monde. D’avoir pu jouer devant la France entière, contre Paris, pour le centenaire de la Coupe… Donc il y a beaucoup de choses plus positives que ce coup du sort.
Après ce match, tu as été visé par un article assez méchant de L’Équipe qui parlait de ton match de façon très sévère. Ça t’avait inspiré quoi ? On est footballeurs, on sait qu’on est amenés à être critiqués, à avoir pas mal de choses négatives. C’est le milieu, et c’est le football qui veut ça. Mais c’est vrai que quand l’article est paru, je n’ai pas senti de la critique.
Je n’ai pas senti un journaliste à l’aise dans ses propos, c’était très très vulgaire, j’ai trouvé ça vraiment sale. Ça ne me choque pas, j’ai déjà eu des articles sur moi, « T’as été bidon » , y a pas de souci, ça arrive. « T’es nul » , on connait, il n’y a pas de problème, on passe à autre chose. Mais là, pour moi c’était vraiment dégradant, il n’y avait aucun respect pour ma personne ou pour ce que j’avais fait depuis que je suis dans le foot. C’est ça qui m’a le plus touché. On aurait dit une attaque personnelle, alors que j’aurais préféré qu’il retienne le positif. Le fait qu’Angers était arrivé en finale de Coupe de France, avait causé des soucis au PSG… Qu’on parle du collectif, du jeu, qu’on mette en lumière la ville, le club, plutôt que de mettre un article assassin sur un joueur. Bon, c’est comme ça ! (Rires) Aujourd’hui, je suis passé à autre chose. Mais c’est vrai que sur le coup, j’étais en colère.
Bon, et si Neymar joue ce samedi (l’entretien a eu lieu avant l’annonce de l’absence de Neymar), c’est toi qui vas défendre sur lui. Tu es prêt ? Ah ouais ! Moi, je suis prêt. Aujourd’hui, la plupart de mes amis me disent « fais gaffe, t’auras Neymar, reste sur tes appuis, fais ceci, fais cela ! » Donc on en rigole ! Mais après, mois je leur dis clairement que je suis là pour jouer contre ce genre de joueurs. On est tous là pour jouer au plus haut niveau, pour jouer contre les plus grosses équipes du monde, contre les meilleurs joueurs. Aujourd’hui on a une équipe vraiment au dessus du lot avec le Paris Saint-Germain et ses stars, on parle de Neymar, moi je préfèrerais qu’il soit là ! Voilà, c’est le haut niveau, j’ai envie de le connaître et de jouer contre les meilleurs joueurs du monde donc j’aimerais qu’il joue. Et s’il n’est pas là, ben écoute, tant pis ! Il y a quand même du très très lourd à Paris, et au pire des cas ça sera au match retour à Amiens, il n’y a pas de souci !
Quand tu joues contre des gros joueurs comme ça, tu es du genre à échanger les maillots à la fin du match ?Bien sûr ! Généralement, quand on joue contre Paris à la fin du match il y a ces échanges de maillots. J’ai une anecdote si tu veux, on jouait contre le PSG et à la fin j’avais demandé son maillot à Marquinhos. Il me dit « Vas-y, on se rejoint aux vestiaires » , je lui dis « Ok, pas de souci. » Souvent, tu as des joueurs qui partent et qui ne reviennent plus. Et je ne te cache pas que j’avais mis du temps à retourner aux vestiaires. On est allé saluer les supporters etc. Donc quand je suis revenu, je me suis dit qu’il était parti. Et en fait, le mec il était là, bras croisés, il m’attendait dans le couloir ! Il me dit « Cissokho, Cissokho ! » Je me retourne, je le vois, il me dit « Le maillot ! » Super cool ! Je ne m’attendais vraiment pas à ça. C’est là qu’on se dit qu’il y en a qui ont vraiment une très belle mentalité.
J’aimerais prendre des nouvelles de ton petit frère, Aly Cissokho, qui vient de signer à Malatyaspor en Turquie. Il va bien ?Ouais, super bien ! Il est super bien arrivé là-bas, c’est un promu assez ambitieux. Il était en fin de cycle en Angleterre, à Aston Villa. Il a été prêté à l’Olympiakos ces derniers mois, aussi à Porto il y a un an. Il fallait qu’il aille voir ailleurs et qu’il aille prendre du plaisir ailleurs, et c’est ce qu’il a fait en signant à Malatyaspor. Je lui souhaite beaucoup beaucoup beaucoup de réussite.
Vous êtes tous les deux chez des promus, ça va être la course entre frères à celui qui réussit le mieux cette saison ?(Rires) C’est clair ! C’est vrai qu’on est tous les deux chez des promus, mais le plus important c’est qu’on s’épanouisse dans ce qu’on fait, qu’on prenne du plaisir, qu’on ait le goût du travail, qu’on soit heureux. Et que la santé soit le plus longtemps possible parmi nous ! Et qu’il prenne du plaisir, ça c’est le plus important dans le football. Et dans la vie de façon générale.
Propos recueillis par Alexandre Doskov