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  • Euro 2016
  • Présentation du groupe F

Islande, Autriche, Portugal et Hongrie

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22 minutes
Islande, Autriche, Portugal et Hongrie

Islande

Coach : Heimir Hallgrímsson, Lars Lagerbäck
Le premier à…

se mettre tout nu à Vulcania

Quoi ? Des volcans en France ? Les joueurs islandais, qui ont grandi sur un bout de roche volcanique en constante ébullition, veulent voir ça de leurs propres yeux. Avant d’affronter le Portugal à Geoffroy-Guichard, direction 150 bornes plus loin, à Saint-Ours et son parc Vulcania. Une fois arrivés sur place, les volcans sont tout aussi éteints que l’euphorie des Strákarnir okkar (ou la libido de Valéry Giscard d’Estaing). Pour se consoler, les ouailles de Lars Lagerbäck et Heimir Hallgrimson tombent le short et plongent dans le geyser du parc… à poil. « Quand y en a un ça va, c’est quand il y en a beaucoup que ça pose des problèmes ! » , dit le proverbe auvergnat. Et là, il y a pas moins de vingt-trois Vikings qui se baignottent dans le bain public en s’foutant pas mal du regard oblique des honnêtes passants. Coutume islandaise. Et c’est Gylfi Þór Sigurðsson qui prend les devants, comme d’habitude en sélection, et sort en premier son typpið.

Le 11 type

Halldórsson

Skúlason-Sigurdsson-Árnason-Bjarnason (ou Saeversson)

Hallfreðsson (ou Guðmundsson)-Gunnarsson-Sigurðsson-Bjarnason

Böðvarsson (ou Finnbogason)-SigÞórsson

Plus que le Pays de Galles, plus que l’Irlande du Nord, l’Islande est la vraie surprise de cet Euro français. 330 000 habitants, 22 000 licenciés et une équipe qui se paie le luxe de taper les Pays-Bas, la Turquie et la Tchéquie en poules de qualifs. En attendant le Portugal, voire le gratin européen cet été ? Possible.

La carte postale

« Salut les gars,

Ça y est, on débarque en France pour l’Euro, mais on ne sait pas trop à quoi à s’attendre. D’un côté, y a Kolbeinn qui dit que c’est moche, mais qu’on s’y amuse bien, et de l’autre, Eidur qui dit qu’il y fait beau, qu’on y paye pas d’impôts, mais qu’on s’y emmerde. Un peu comme au Qatar, en fait ! Bon, vous qui êtes habitués à faire trembler la France, comment on s’y prend ? Je veux dire Varane, Koscielny et Lloris, c’est de la gnognotte à côté des « Invincibles » Omeyer, Karabatic et consorts, non ? Enfin, avant ça, faudra passer toutes les équipes pourraves : Hongrie, Autriche… Portugal. Par contre, c’est relou : on vient à peine de débarquer qu’ils nous appellent à tout bout de champ les « Vikings« , les « hommes venus du froid« , les « guerriers du Nord« , ce genre de conneries… Les mecs nous prennent pour des sauvages sans savoir qu’on a inventé la République moderne huit siècles avant eux. Et heureusement qu’on a des maillots de l’Islande et des crampons, sinon ils nous prendraient pour des estivants néerlandais. Alors que les Néerlandais, on sait où ils sont, nous : À LA MAISON ! Krkrkrkrkrkr ! Bon allez, je vous laisse, faut qu’on aille visiter Saint-Étienne. Paraît que c’est carnaval, ici : y a plein de mecs avec des masques de Stéphane Ruffier qui se battent à coups de matraque. Sauf que les mecs sur qui ils tapent n’ont pas l’air de trop s’amuser en face. Folklore bizarre, sans doute.

Vertu blessaður!

Les « autres » Strákarnir okkar »

L’inexpertise

Einar Jonsson

Inspecteur en chef à la brigade des crimes violents de la Reykjavik Metropolitan Police.

« Notre parcours va être simple : on gagne contre le Portugal, on fait match nul contre la Hongrie et on perd contre l’Autriche. Certes, le Portugal ne va pas être facile, mais on va les battre quand même. Ils ont Cristiano Ronaldo, et puis ? Personne ! En plus, il risque de ne pas arriver en forme à l’Euro. De toute façon, le Portugal perd toujours et déçoit à chaque fois, donc autant que ce soit contre nous. En revanche, l’Autriche est l’équipe la plus forte du groupe et je pèse mes mots. Collective plus qu’individuelle, dure au mal… L’attitude germanique. On passera en huitièmes de finale et ça s’arrêtera là. On a de très bons joueurs comme Sigurðsson, Finnbogason, les deux Bjarnason, mais le problème, c’est qu’ils devront être au top à chaque match. De surcroît, on n’a pas la profondeur de banc nécessaire pour aller plus loin. Et puis, notre défense… On n’a que des défenseurs qui jouent dans les championnats danois et suédois, pas les plus réputés pour leur vitesse et leur tactique. La seule possibilité d’aller plus loin, ce serait de tomber contre l’Italie. Parce que l’Italie va forcément nous sous-estimer vu qu’ils se prennent toujours pour la meilleure équipe du monde. Donc là, on peut les coincer. Aussi, il faudra obligatoirement faire jouer Eidur Gudjohnsen parce que 1) il est le footballeur le plus expérimenté que l’Islande du football ait connu, donc il va apporter ce petit truc qui manquera à tous les autres joueurs et 2) bah parce qu’il a le même âge que moi. Mais au final, quelle que soit notre performance en France, on pourra aller fanfaronner devant les Danois. Il faut savoir qu’on a un gros contentieux avec les Danois : ils nous ont mis un 14-2 un jour, notre plus grosse défaite (le 23 août 1967, ndlr).Au moins, on peut leur dire qu’on est à l’Euro et pas eux. L’honneur est sauf. »

Les 23

Gardiens de but : Hannes Thór Halldórsson (FK Bodö/Glimt), Ögmundur Kristinsson (Hammarby IF), Ingvar Jónsson (Sandefjord Fotball).

Défenseurs : Birkir Már Saevarsson (Hammarby IF), Ragnar Sigurdsson (FK Krasnodar), Kári Arnason (Malmö FF), Ari Freyr Skúlason (Odense BK), Haukur Heidar Hauksson (AIK Stockholm), Sverrir Ingi Ingason (Lokeren), Hördur Magnússon (Cesena / Juventus Turin), Hjörtur Hermannsson (IF Göteborg).

Milieux de terrain : Aron Einar Gunnarsson (Cardiff City), Arnór Ingvi Traustason (IFK Norrköping), Birkir Bjarnason (FC Bâle), Emil Hallfredsson (Udinese), Elmar Bjarnason (Aarhus GF), Rúnar Már Sigurjónsson (GIF Sundsvall), Gylfi Sigurdsson (Swansea City), Johann Berg Gudmundsson (Charlton).

Attaquants : Eidur Guðjohnsen (Molde FK), Alfred Finnbogason (Augsburg / Real Sociedad), Kolbeinn Sigthorsson (Nantes), Jón Dadi Bödvarsson (Kaiserslautern)

Sélectionneurs : Heimir Hallgrímsson, Lars Lagerbäck

Le portrait français

S’ils étaient :

un chanteur français : Michel Polnareff.

Parce que l’archipel est isolé de tout et que sa recette secrète se compose hors des regards dans des gymnases indoor. Gooðbye Mærylöu.

un plat français : l’aligot

Au début, c’est savoureux, onctueux. Comme une bonne surprise islandaise. Et puis, très rapidement, ça commence à coller, à pas te lâcher. Comme le pressing islandais. Au final, ça te reste sur le ventre et tu passes une mauvaise nuit. Comme ton équipe qui s’est fait taper 1-0 par l’Islande.

une émission de télé française : C’est pas sorcier.

Parce que, fait rare dans le football, l’Islande est coachée par un duo d’entraîneurs : d’un côté, le Prométhée du savoir Lars « Jamy » Lagerbäck ; de l’autre, le faux ingénu Heimir « Fred » Hallgrimsson. Reste à savoir si le chauffeur du bus de la sélection s’appelle Marcel.

une région française : Normandie.

Tout le monde sait que les volcans d’Auvergne sont une belle arnaque – pardon Valéry –, donc autant se rabattre sur la Normandie, région dont les courbes rappellent parfois celles de l’Islande. Et puis, Normandie, ça vient de « Norman » , les hommes du Nord en norrois, la langue viking, parce que des peuplades scandinaves sont venues s’y installer au Moyen-Âge. CQFD.

un acteur français : Louis Garrel.

Parce qu’en Islande, on est forcément un fils de. Putain de nommage patronymique et matronymique.

La charade

Mon premier sert à fixer des choses et peut être vendu en tube jaune. Mon second est l’abréviation d’une célèbre chaîne télévisée de sports.
Mon troisième est l’acronyme de l’équipe de basket de Strasbourg.Mon quatrième est un dieu de la mythologie nordique.
Votre téléphone fait le cinquième.

Voir la réponse.


3 bonnes raisons de les supporter

Eidur Guðjohnsen. Même s’il a de grandes chances de cirer le banc, cet Euro sera probablement sa dernière et unique compétition internationale. Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour le Chelsea pré-Abramovich, quand le géant islandais faisait la paire avec Jimmy Floyd Hasselbaink. True love. C’est l’assurance de tomber sur des mecs aux goûts musicaux irréprochables. Björk, ouais. Mais Siguro Ros, múm, Gang Bang, Of Monsters and Men et Samaris, c’est islandais aussi, mon grand. Voir un petit poucet mettre en difficulté le Portugal lors d’un Euro, y a rien de plus jouissif, non ?

3 bonnes raisons de les détester

Quoi que tu fasses, quoi que tu dises, tu passeras pour le hipster de service en les supportant. Va plutôt voir du côté de l’Irlande du Nord si tu veux du petit poucet noble. T’es déjà en train de réviser les patronymes des gonzes pour être prêt lors du premier match. Les noms islandais, c’est comme un épisode de Derrick : ça se finit toujours pareil, mais faut irrémédiablement se taper les longueurs du début. À cause d’eux, pas de Pays-Bas à l’Euro pour la première fois depuis 1984. A cause de la Tchéquie et de la Turquie, aussi. Quoi ? Bah non, c’est jamais la faute des Oranje.

Pourquoi ils vont…

séduire tout le monde en poules, puis s’écraser en huitièmes

Une équipe de guerriers venus d’un archipel d’un peu plus de 300 000 habitants qui fait la nique à toute l’Europe ? On n’avait plus vu ça depuis plus d’un millénaire et les invasions vikings (ou depuis le S04E10 de Vikings, pour les vrais). Bénéficiant du reste d’un mojo engrangé durant leur campagne de qualification victorieuse, les hommes de Lars Lagerbäck obtiennent un bon nul contre le Portugal. La doublette de défensifs islando-galloise Gunnarsson-Sigurðsson est infranchissable, les flèches Bjarnason et Guðmundsson inarrêtables. Dans la foulée viennent l’Autriche et la Hongrie, snipées façon archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914. Hasard du calendrier, c’est le 27 juin 2016 que l’Islande affronte la sélection anglaise dans le dernier match des huitièmes de finale. Mais parce que la plaisanterie a assez duré, les Angloys boutent hors de France les Strákarnir okkar. Petit souci : le match se joue à l’Allianz Arena de Nice. Obligés de rentrer en drakkar par la Méditerranée. Les agents des joueurs islandais, eux, se frottent les mains. Cet été, le cours du « mec dont le nom sson bien » va grimper exponentiellement, notamment du côté du ventre mou de la Premier League.

Par Matthieu Rostac

Autriche

Coach : Marcel Koller

Le 11 type

Almer

Klein, Dragović, Hinteregger, Fuchs

Baumgartlinger, Alaba

Harnik, Junuzović, Arnautović

Janko


Avec son parcours exceptionnel lors des phases éliminatoires et sa génération dorée, l’Autriche pourrait faire figure de belle surprise de cet Euro. À observer.

La carte postale

« Cher Pep,

J’imagine que tu n’accorderas pas beaucoup d’importance à cette lettre, puisque que tu as sûrement autre chose à faire cet été avec ton déménagement à Manchester. Mais je tenais à te dire que tu ne m’as pas facilité la tâche. Comme tu le sais, et comme tout le monde le sait, notre meilleur joueur est de très loin David Alaba, qui je te le rappelle est arrière gauche, au cas où tu l’aurais oublié. Quand tu as commencé à le replacer au milieu de terrain, je me suis dit pourquoi pas. Une idée du grand Pep Guardiola ne peut pas être mauvaise. Alors j’ai fait comme toi en sélection, et ça a plutôt très bien marché. Pour ça, je te dis merci. Mais maintenant, ce n’est plus possible, voilà que tu me poses David en défense centrale. Et après, moi, quand je le récupère, le mec ne sait plus du tout où il doit jouer. David est ma seule chance de bien figurer dans cet Euro, alors je te préviens, s’il est perdu sur le terrain pendant la compétition, je t’en tiendrais pour responsable et tu vas m’entendre gueuler.

Cordialement,

Marcel Koller

PS : Si tu as l’audace de l’embarquer avec toi à City, fais gaffe à ce que tu fais, un joueur comme ça, on en a tous les 60 ans chez nous. »

L’inexpertise

Benni Raich

Double champion olympique, double champion du monde, et 36 victoires en Coupe du monde de ski nordique (entre autres médailles).

« J’aime le foot, la stratégie et la dynamique qui lui incombent. J’y jouais quand j’étais plus jeune. Je pense que nous avons vraiment une bonne équipe cette année. Il y a des bons joueurs, qui ont progressé ces dernières années. C’est la meilleure équipe d’Autriche que j’ai jamais vue. Bien sûr, ça va être compliqué de gagner l’Euro, mais il faut penser qu’on peut gagner quand on participe à ce genre de compétition. Et je trouve qu’on se rapproche de plus en plus du niveau des grosses nations de foot comme la France, même s’ils sont toujours meilleurs que nous. J’ai déjà rencontré les joueurs, et ce sont des gars bien. Mon joueur préféré est David Alaba. Il joue dans un grand club, il a une bonne technique, une bonne endurance, et aussi un super état d’esprit. C’est notre meilleur joueur. Et puis, il y a Marko Arnautović aussi, le joueur le plus fou de notre effectif, très talentueux et marrant à voir jouer. Même si les skieurs sont les vraies stars du sport autrichien, oui, je suis prêt à leur laisser de la place. (rires)Il y a de la place pour les deux disciplines, le foot en été, le ski en hiver. Mais on aura toujours les plus grosses cuisses. (rires)Allez l’Autriche ! »

Les 23

Gardiens : Robert Almer, Heinz Lindner, Ramazan Özcan

Défenseurs: Aleksandar Dragović, Christian Fuchs, György Garics, Martin Hinteregger, Florian Klein, Sebastian Prödl, Markus Suttner, Kevin Wimmer

Milieux: David Alaba, Marko Arnautović, Julian Baumgartlinger, Martin Harnik, Stefan Ilsanker, Jakob Jantscher, Zlatko Junuzović, Marcel Sabitzer, Alessandro Schöpf

Attaquants: Lukas Hinterseer, Rubin Okotie, Marc Janko

Sélectionneur : Marcel Koller

Le portrait français

S’ils étaient :

un chanteur français : Philippe Katerine.

Parce que c’est ce qui se rapproche le plus de Conchita Wurst.

un plat français : le saucisse-frites du food-truck de Sanari-sur-Mer au mois d’août.

Un truc pas très bon, rapide à avaler, et qui finira par se faire bouffer par les Allemands.

un film français : Première étoile.

Parce c’est leur première qualification à un Euro obtenue sur le terrain.

une ville française : Vienne.

Pas vraiment besoin d’explication.

La charade

Mon premier est la place des canards.Mon deuxième donne du goût.
Mon troisième est porté relevé par Éric Cantona.Mon quatrième est une rivière normande qui rejoint la Seine.

Mon tout a toutes les cartes en mains pour faire quelque chose de bien. Voir la réponse.


3 bonnes raisons de les supporter

En souvenir de la Wunderteam. Pour que Christian Fuchs, champion d’Angleterre, remporte le Ballon d’or. Il y en a marre de Messi et Ronaldo. Marko.

3 bonnes raisons de les détester

La langue allemande. Ils ont flingué Philippe Mexès lors de leur victoire 3-1 contre les Bleus pour les éliminatoires du Mondial 2010. Ils ont dix places d’avance sur nous au classement FIFA.

Pourquoi ils vont…

être éliminés en demi-finales

Alaba, Fuchs, Janko, Arnautović, Junuzović… Avec cette génération fondée sur la mixité sociale, l’Autriche a bouclé les éliminatoires avec neufs victoires en dix matchs. Très, très solide. Dans un groupe F largement à leur portée, les hommes de Marcel Koller vont créer la surprise en terminant premiers du groupe devant le Portugal, trop dépendant de Cristiano Ronaldo. En huitièmes, ils affronteront donc le deuxième du groupe E, la Suède, trop dépendante de Zlatan. En quarts, ce sera donc l’Angleterre, toujours aussi faible à ce niveau de la compétition. Malheureusement, ce sera trop juste pour faire tomber l’Espagne en demi-finales. Beau parcours quand même.

Par Kevin Charnay

Portugal

Coach : Fernando Santos

Le 11 type

Rui Patrício

Cedric Soares, Bruno Alves, Pepe Guerreiro

William Carvalho, João Moutinho, Andre Andre

Nani, Ronaldo, Eder

La carte postale

« Cher Kévin,

J’espère que tu t’es bien amusé à faire des tours d’honneur du stade de Bâle avec ton troisième trophée européen. Je ne sais pas si quelqu’un te l’a déjà dit, mais tu as gagné plus de Coupes d’Europe que tous les clubs français réunis ! Moi, j’ai zéro titre au niveau continental, mais en attendant, je m’apprête à jouer ma deuxième compétition internationale avec le Portugal pendant que tu prends des coups de soleil sur une plage infestée de nouveaux riches, probablement à Ibiza (en même temps tu as le prénom et le métier qui vont avec). Tout ça, c’est grâce à toi, Kévin. Si tu n’avais pas refusé les invitations de Carlos Queiroz en 2009 et 2010, Hélder Postiga aurait connu une retraite internationale prématurée, et moi, je n’aurais jamais disputé la Coupe du monde au Brésil. Il faut dire, à ta décharge, que personne n’aurait pu imaginer un jour que tu passerais derrière Giroud et Gignac. Le premier a un ratio tirs/but plus élevé que le mien, et l’autre joue les Maradona contre des vendeurs de tacos. Bref, pas de quoi rêver. En fait, je ne vois qu’une explication à ce qui t’arrive avec les Bleus, et ça s’appelle le karma.

Bon, je te laisse, j’ai des gourdes à remplir pour Cris’, il a toujours soif après avoir terminé ses 2 000 abdos quotidiens.

Bisous, Éderzito, alias Éder. »

L’inexpertise

Manuel Leite*

Pilier… de bar à Derry.

« C’est difficile de dire si on va gagner ou pas. On a une bonne équipe avec des bons jeunes comme Renato Sanches, mais devant c’est toujours pareil. Si Ronaldo joue mal comme en 2014, on pourra faire nos valises en quarts de finale, parce qu’à part lui, on a qui ? Éder, ce n’est pas possible, ce n’est pas un attaquant. Nani, un jour, c’est Eusébio, le lendemain, il a le niveau pour jouer aux Lusitanos (de Saint-Maur). Et Quaresma, je l’aime beaucoup, il n’aurait pas dû partir de Porto, mais il est parfait pour les 30 dernières minutes. C’est tout. Et il faut faire attention à l’arbitrage aussi. En 2000 et 2006, la France nous bat sur des penaltys qui n’existent pas, et en 2010, l’Espagne nous élimine sur un but hors jeu, je crois. On n’a jamais de chance avec les arbitres, il faut que ça change. Si les arbitres sont toujours contre nous, on ne pourra jamais gagner. » **

*Le nom a été changé à la demande de l’individu ** Contrairement à ce que laisse entendre son discours, Manuel n’est pas supporter du Sporting

Le portrait français

Les 23

Gardiens : Anthony Lopes (Lyon), Eduardo (Dínamo Zagreb), Rui Patrício (Sporting).

Défenseurs : Bruno Alves (Fenerbahçe), Cédric (Southampton), Eliseu (Benfica), José Fonte (Southampton), Pepe (Real Madrid), Raphael Guerreiro (Lorient), Ricardo Carvalho (Monaco), Vieirinha (Wolfsburg).

Milieux : Adrien (Sporting), André Gomes (Valencia), Danilo Pereira (FC Porto), João Mário (Sporting), João Moutinho (Mónaco), Renato Sanches (Benfica) William Carvalho (Sporting).

Attaquants : Cristiano Ronaldo (Real Madrid), Éder (Sporting de Braga), Nani (Fenerbahçe), Rafa (Sporting de Braga), Ricardo Quaresma (Beşiktaş)

Sélectionneur : Fernando Santos

S’ils étaient :

un chanteur français : Carlos.

Mais sans Allez la France.

un film français : La vie d’Abel.

Biopic à poil de la vie d’Abel Xavier post 2000.

Un ville française : Nice.

La ville des Pépés.

Un plat français : Tout sauf de la brandade de morue.

Parce qu’il ne faut pas déconner.

La charade

Mon premier est un alcool très prisé dans le Sud-Est de la France.Mon second peut se mélanger au premier.
Mon troisième est un moyen de transport très utilisé dans les liaisons Portugal-France.Mon quatrième est une section de vallée, généralement assez large.
Mon cinquième est une chanteuse portugaise francophone.

Mon tout a passé l’âge d’être un bon vin, mais sera tout de même présent à l’Euro 2016.

Voir la réponse.

Par Alexandre Pedro


3 bonnes raisons de les supporter

En cas de victoire, on pourra enfin faire un recensement sur les Champs-Élysées. Ils jouent à dix avec Éder et on se dévoue pour faire le onzième homme. Dans le fond, c’est eux qui ont construit les stades de cet Euro.

3 bonnes raisons de les détester

On a des principes et on est contre l’épilation intégrale chez l’homme. Leur nouvelle pépite s’appelle Rafa, et nous, on est plutôt team Federer. Ils piquent déjà nos riches retraités avec leur exemption d’impôts, ils ne vont pas nous tirer cet Euro aussi.

Pourquoi ils vont…

perdre en finale contre une équipe à la con

Comme lors de leur dernier Euro à domicile, les Portugais débutent par une défaite contre l’Islande à Saint-Étienne et enchaînent avec un triste 0-0 face aux Hongrois. Seul en pointe, Cristiano Ronaldo exige la titularisation d’Eder « parce qu’il pèse sur les défenses » . Mais face à l’Autriche, le salut vient de l’extérieur du pied droit de Quaresma. La Selecção termine troisième de son groupe, et Fernando Santos remercie Michel Platini pour le passage à 24 équipes de l’Euro. Coup de chance, les Portugais héritent des Croates – premiers du groupe D devant l’Espagne – qu’ils écrasent 1-0 sur un coup de tête de Bruno Alves. Toujours muet, Ronaldo parle ketchup. Et il gicle contre les Bleus en quarts de finale en répondant à un doublé d’André-Pierre Gignac par un triplé qu’il dédie à sa maman qui faisait les ménages à Paris dans le temps. La demi-finale contre l’Angleterre est une formalité, Ronaldo égalise dans les arrêts de jeu, et Rui Patrício arrête les tirs au but de Rooney et Vardy, avant de réussir sa Panenka sans trembler. Quatre jours plus tard, le gardien lusitanien est devancé par le Nantais Sigthórsson après une sortie hasardeuse sur un corner. Devant un dixième de sa population réunie au Stade de France, l’Islande devient championne d’Europe. Cristiano Ronaldo a de nouveau 18 ans et pleure, réconforté par les gros bras de Badr Hari.

Hongrie

Coach : Bernd Storck

Le 11 type

Király

Fiola, Guzmics, Lang, Kádár

Lovrencsics, Gera, Elek, Dzsudzsák (capitaine)

Németh, Böde

La carte postale

« Cher József Tóth*,

C’est avec une grande excitation que je t’écris pour t’annoncer une grande nouvelle : je marche officiellement sur tes traces.

30 ans après son dernier tournoi et plus de 60 ans après vos exploits, la Hongrie est enfin de retour au premier plan… et je n’y suis pas pour rien. J’espère que tes yeux te permettront encore de me voir à l’œuvre en ce mois de juin en France, car il faudra être attentif, nous ne risquons pas de nous y éterniser. Du coup, les vieux espèrent surtout prendre du bon temps (en plus, coup de bol, on a échappé à Lens).

Moi perso, j’espère bien me montrer aux yeux de l’Europe, trouver un nouveau club obscur qui me proposera des pépètes, quitte à bien poursuivre le pourrissement de ma carrière. Affectueusement,

Balázs Dzsudzsák »

* À 87 ans, c’est le seul joueur de la Coupe du monde 1954 encore vivant.

L’inexpertise

Gergely Kóta

Violoniste hongrois diplômé du Koninklijk Conservatorium Brussel.

– Qu’est-ce que vous avez comme connaissance du football ?– Rien.

– Et à propos de l’équipe de Hongrie ?– Rien non plus.

– Vous savez que votre pays est qualifié pour l’EURO ?– Non.

– Vous n’avez aucun rapport avec le football ?– Non, je ne suis pas du tout le football, en fait.

– Vous devez bien avoir un petit lien, même éloigné ?!– Non, concrètement, je n’ai même pas de proches qui y jouent.

– Qu’est-ce qui fait que vous n’avez jamais eu de lien avec le football ?– Il y a plein d’autres choses que je ne fais pas et que je ne suis pas. C’est étonnant que quelqu’un ne s’intéresse pas au football, n’est-ce pas ?

– Qu’avez-vous fait alors dans votre jeunesse ?– J’ai commencé la musique à huit ans et je m’exerçais tous les jours avec mon violon. Et puis j’ai fait plein d’autres choses… mais ça n’a rien à voir avec le football, donc je ne vois pas pourquoi on devrait en parler. D’ailleurs, je ne préfère pas en parler, ça n’a aucun intérêt. Il vaut mieux appeler quelqu’un d’autre.

Les 23

Gardiens : Gábor Király (Haladás), Dénes Dibusz (Ferencváros), Péter Gulácsi (Leipzig)

Défenseurs : Attila Fiola (Puskás Akadémia), Barnabás Bese (MTK), Richárd Guzmics (Wisla Kraków), Roland Juhász (Videoton), Ádám Lang (Videoton), Tamás Kádár (Lech Poznań), Mihály Korhut (Debrecen)

Milieux : Ákos Elek (Diósgyőri), Zoltán Gera (Ferencváros), Ádám Nagy (Ferencváros), László Kleinheisler (Werder Bremen), Ádám Pintér (Ferencváros), Gergő Lovrencsics (Lech Poznań), Zoltán Stieber (Nürnberg)

Attaquants : Dániel Böde (Ferencváros), Balázs Dzsudzsák (Bursaspor), Krisztián Németh (al-Gharafa), Nemanja Nikolić (Legia Warszawa), Tamás Priskin (Slovan Bratislava), Ádám Szalai (Hanovre)

Le portrait français

S’ils étaient :

un chanteur français : Hugues Aufray.

Stewball, Santiano, Céline… Tout cela est bien beau, mais ça fait un peu vieillot et ce n’est plus en chantant en claquant les quatre accords qui vont avec qu’on va ramener les soirs d’été. Alors évidemment, c’est un peu la madeleine de Proust des après-midi pluvieux passés au coin du feu avec papy qui ressort sa guitare, mais tout ça est fini : Puskás, c’était il y a 60 ans.

un plat français : Le fromage.

Le bosson macéré, fromage originaire des Bouches-du-Rhône et de l’Ardèche, est fait à base de restes de fromage, de vin, d’eau-de-vie et d’aromates. Un peu comme la Hongrie, qui s’amène à l’Euro avec pas moins de dix briscards de plus de 30 ans qui ont voyagé un peu partout et donc certains (Kiraly, Gera) sont même contemporains de tous les membres du Onze d’or hongrois, c’est dire.

un film français : De Mayerling à Sarajevo.

On aurait pu parler du Retour de Martin Guerre et de son usurpation d’identité, mais il faut laisser une chance à ces Magyars. De Mayerling à Sarajevo retrace de son côté la vie de François-Ferdinand, probablement l’archiduc le plus célèbre de l’empire austro-hongrois. 97 ans, 7 mois et 14 jours après la dissolution de cette double monarchie, les deux pays vont s’affronter pour la 137e fois, un record !

Une ville française : Mâcon.

Avec sa soixante-dizaine de caméras de surveillance placée aux quatre coins de la ville, Mâcon est, rapporté à son nombre d’habitants, une des villes les plus contrôlées de l’Hexagone. Équipement policier bien développé, système de participation citoyenne/dénonciation par les couards… les Mâconnais traquent et ne s’embarrassent pas. Comme une partie de la Hongrie près de ses frontières. Elles doivent être belles, les journées de jumelage Mâcon-Eger…

La charade

Mon premier est une spécialité vietnamienne passée à la friteuse. Mon second porte une auréole.
Mon troisième est la première lettre de l’alphabet. Mon quatrième est soit un acte sexuel, soit une marque à virgule.
Mon cinquième est un attaquant croate passé par le Bayern.

Mon tout est un attaquant hongrois un peu 2be3. Voir la réponse.


3 bonnes raisons de les supporter

Il y a un Nikolić dans l’équipe et clairement, on s’est juré de toujours tout partager. Vous êtes fan de Seth Gueko, et « Dzsudzsák » , ça vous fait penser à « Zdedededex » . Pour Tibor Kovacs.

3 bonnes raisons de les détester

Hongrie 0-0 Roumanie, Hongrie 1-0 Finlande, Hongrie 0-0 Grèce, Finlande 0-1 Hongrie, Îles Féroé 0-1 Hongrie. Pour l’arnaque Dzsudzsák. Parce que Viktor Orbán est leur supporter n°1.

Pourquoi ils vont…

laisser la qualification aux grands

Arrivée en France grâce à un seul match – en Norvège lors du barrage aller –, la Hongrie n’a aucune raison d’aller embêter ses adversaires confirmé (Portugal), sur le retour (Autriche) ou émergent (Islande). De toute façon, ils sont déjà champions d’Europe des prisons grâce à Tibor Kovacs.

Par Émilien Hoffman

Rédaction

Alexandre Pedro, Matthieu Rostac, Kevin Charnay et Emilien Hoffman

Édition

Swann Borsellino, Julien Mahieu, Ronan Boscher et Gilles François

Design et coordination technique

Gilles François et Aina « Andy » Randrianarijaona

Secrétariat de rédaction

Julie Canterranne et Cécile Kremer

Crédits photo

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