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Isco, une hype déjà démodée ?

Par Robin Delorme, à Madrid
4 minutes
Isco, une hype déjà démodée ?

Idole du Bernabéu d’août à septembre, Isco est aujourd’hui rentré dans le rang. Entre coup de moins bien physique et adaptation difficile aux exigences d’Ancelotti, le jeune Merengue est même sorti du groupe de Del Bosque. Alors docteur, simple coup de moins bien ou fin de la hype ?

Il y a, peut-être, un peu d’Alain Traoré en Fransisco Román Alarcón Suárez. Bouillant le mois d’août durant, la jeune pépite Isco est aujourd’hui rentrée dans le rang. Pis, sa place est désormais sur un banc de touche qu’il ne quitte que rarement. En somme, un trou d’air aussi normal qu’inquiétant. Car arrivé cet été de son Málaga natal, le numéro 23 du Real Madrid doit se parfaire aux exigences de son nouveau club. Et de son nouvel entraîneur. Avec cette trêve internationale, deux semaines lui sont laissées pour se remettre au diapason. Non-convoqué par Vicente del Bosque dans une Roja qu’il avait pourtant intégrée, Isco devra cravacher à Valdebebas. Pour Carlo Ancelotti, la raison est toute trouvée : « Il a commencé la saison de manière fantastique, mais comme il n’a pas eu de vacances, il a un peu plongé. Maintenant, il va mieux et il peut jouer » . Bref, à quelques mois du Mondial brésilien, Isco est à un croisement des chemins. Entre devenir une hype à la tecktonik ou un joyau à la Neymar, le jeune Merengue va devoir choisir. Et vite.

Tout feu, tout flamme, too much

La première inquiétude remonte au 26 octobre dernier. Alors toujours au coude à coude avec le FC Barcelone, le Real Madrid se déplace en terre catalane. Pour ce premier Clásico de la saison, Carlo Ancelotti décide d’innover. Avec un Gareth Bale en pointe et un Sergio Ramos devant la défense, les choix du Mister sont vivement discutés. Le cas Isco, resté 90 minutes durant sur le banc, intrigue également. Car auteur d’un début de saison sensationnel, l’Andalou de naissance aurait pu apporter sa folie et sa technique. Ses apparitions lors des matchs suivants appuieront la décision de son entraîneur. Trop lent, trop chétif, Isco joue à l’envers. La faute à un physique qui a besoin de repos, mais pas que. Depuis le 27 juin, date de son arrivée, Isco était la hype du Real Madrid. Tout frais champion d’Europe espoirs, il endosse dès ses premières prestations le costume de star en devenir. Fer de lance du recrutement très espagnol de Florentino Pérez, le minot a la (belle) gueule de l’emploi.

Pour son premier match de championnat, Isco est l’homme du Real Madrid. Passeur décisif pour Karim Benzema, il offre la victoire aux siens dans les dernières minutes (victoire 2-1 face au Betis Séville). Sur les matchs qui vont suivre, Isco frôle le génial. Avec ses quatre buts et sa passe décisive agrémentés de quelques gestes de grande classe, le Santiago Bernabéu en fait sa nouvelle coqueluche. Avec un Zinedine Zidane sur le banc, les comparaisons commencent à fleurir. Carlo Ancelotti, alors novice au Bernabéu, y va donc de ses compliments : « Je crois qu’ils sont des joueurs généreux, surtout Isco, qui contre le Betis a donné une passe et mis un but. Il est clair que la clé de cette saison sera l’équilibre que nous devons trouver avec ces joueurs de qualité » . Le départ de Mesut Özil aidant, Isco devient la référence en tant que créateur. Ses convocations avec la Roja de Vicente del Bosque confirment par la même le niveau international du jeunot. Et puis le trou d’air…

L’ombre d’Özil sans les jambes

Rapidement, les tâtonnements et les changements successifs de Carlo Ancelotti vont sortir Isco du XI. Son physique, meurtri par une saison précédente et des vacances inexistantes, explique en partie cette mise au banc. L’explosion d’Illarramendi et le trident à trois du milieu de terrain également. Car dans un schéma en 4-3-3, Isco n’a que peu sa place. Sur un côté, le bougre perd de son rayonnement. Reculé dans un rôle de 8, il n’a pas la caisse ni le jeu pour alterner phases offensives et phases défensives. Résultat, sa trentaine de millions d’euros va s’asseoir sur le banc. Et faire ressurgir quelques démons teutons. Parti en mauvais termes de la Casa Blanca, Mesut Özil rappelle par bien des aspects le cas Isco. À une différence près : « Si Özil ne courait pas, c’est parce qu’il ne voulait pas courir. Si Isco ne court pas, c’est parce qu’il ne peut pas » , évoque un joueur merengue sous le couvert de l’anonymat dans les colonnes du País. Absent de la sélection espagnole pour les deux prochains matchs amicaux de la Roja, Isco va donc rapidement devoir se reprendre. Sous peine de passer du statut du Neymar madrilène au Alain Traoré du Bernabéu.

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