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Inzaghi-Gattuso, comme un air de déjà-vu
Lors de la demi-finale retour de la Coppa Italia ce mercredi, deux des coachs les plus tendances d'Italie vont se faire face : Simone Inzaghi et Gennaro Gattuso. Un affrontement qui avait déjà eu lieu sur le pré au même stade de la compétition il y a quatorze ans, remporté haut la main par le Laziale. Soir de revanche pour Rino ?
S’il a toujours été proche de Pippo Inzaghi lors de leur longue et belle histoire commune à Milan, Gennaro Gattuso a aussi quelques histoires à raconter sur son passé commun avec l’autre Inzaghi, Simone, qu’il a affronté des années durant lors de Lazio-Milan et contre qui il a souvent gagné en championnat. La précision de la compétition est importante, car en Coppa, le bilan est beaucoup moins flatteur : en cinq matchs dont quatre comme joueur, Rino et Inzaghi sont dos à dos avec deux succès chacun, pour un match nul qui a eu lieu le mois dernier. Lors de la précédente confrontation à ce stade de la compétition en 2003-2004, Gattuso avait pris un 6-1 en score cumulé avec un retour douloureux à Rome en prime (4-0). Ce soir-là, les deux hommes étaient entrés en jeu à quelques minutes d’intervalle pour une issue à l’avantage d’Inzaghi.
Une Coppa pour Inzaghi, un Scudetto pour Rino
Lorsque Gennaro Gattuso met les pieds sur la pelouse du stadio Olimpico à la 69e minute d’un soir de février 2004, les carottes sont déjà cuites. Déjà battus en demi-finale aller à San Siro (1-2), ses partenaires se font marcher dessus et se voient sanctionner à quatre reprises par César, Liverani et un doublé de l’insatiable Stefano Fiore. Bien trop tard pour Gattuso pour tenter de sauver les meubles et de remobiliser les troupes, lui qui vit alors chaque seconde qui passe comme une réelle souffrance. En face, Simone Inzaghi se prépare lui aussi à sortir du banc de touche et entre à peine trois minutes plus tard, véritable réponse de coaching de la part de Roberto Mancini à Carlo Ancelotti.
Faire entrer un attaquant pour emmerder le milieu défensif adverse, histoire de se payer le leader et futur champion et de pourquoi pas l’écrabouiller sous son petit soulier est une perspective qui plaît beaucoup à Mancini. Ni l’un ni l’autre ne seront déterminants ce soir-là, mais le sourire apparent sera sur le visage d’Inzaghi à la fin de cette double confrontation. Cette année-là, la Lazio ira au bout (en battant en finale la Juve, qu’elle pourrait encore retrouver cette saison) et Milan se consolera plus qu’allègrement avec un Scudetto. Les temps ont changé, et le contexte de 2018 n’est plus le même. Tout d’abord parce que la Lazio n’a pas gagné le match aller (0-0), trois jours après avoir perdu à San Siro face à ce même Milan en championnat (2-1). Et puis aussi car ce soir, c’est bien fringués qu’Inzaghi et Gattuso vont s’écharper avec une accolade en guise de début d’affrontement.
Gattuso : « Je ne peux qu’apprendre de Simone Inzaghi »
Entre les deux hommes existe un respect mutuel qui, au-delà des attitudes, est clairement assumé. Avant d’affronter pour la première fois la Lazio en janvier dernier, Rino clamait volontiers : « Je ne peux qu’apprendre de Simone Inzaghi, c’est un meilleur coach que je ne le suis actuellement. » Dans les faits, même si le bilan d’un Gattuso invaincu depuis dix matchs est capable de regarder dans les yeux la science et l’étude du football qui sont dans l’ADN de Simone Inzaghi. Encore face à la sœur ennemie romaine dimanche, le Milan de Gattuso a semblé marcher sur l’eau d’un Stadio Olimpico déjà un peu trempé.
Entre-temps, la neige est passée par là, au grand dam de Rino qui s’en est plaint en conférence de presse. Car dans la tête d’Inzaghi, une Coppa Italia assortie d’une place en Ligue des champions aurait tout d’une saison au sommet, qui mettrait définitivement en lumière aux yeux de tous le talent qui l’habite. Surtout qu’en finale, un face-à-face contre la Juve prend doucement forme. Et il y a quatorze ans, déjà, les Biancocelesti avaient soulevé le trophée à deux mains.
Par Andrea Chazy