Interview Belle Roscoe
Les compétitions juniors de surf à Biarritz, c'est mieux que les stages de foot de Jean-Michel Larqué à Saint-Jean de Luz: parce qu'on peut y entendre du bon son sur la plage au coucher du soleil. Cet été, dans le cadre du Rip Curl Music Festival, sur la plage d'Illbarritz, on a croisé Patrice, et, en première partie, Belle Roscoe, un groupe de trois frères et sœurs australiens, avec qui on peut parler de Mark Viduka autour d'une bière. Et ça, c'est plutôt rare...
Il n’y a pas de culture foot en Australie… Lors du match contre l’Italie en 2006, je me souviens avoir vu des mecs aller au boulot à trois heures du matin, puis filer au pub pour voir le match. Les gens ont commencé par regarder les matchs à cause d’un vieux réflexe nationaliste mais ont continué à regarder en voyant les communautés grecques, croates ou italiennes se passionner pour la compétition. J’ai fait du foot australien et pas de soccer: pourquoi les Australiens aimeraient-ils un sport dans lequel le score n’évolue pas et où les dieux s’appellent Mark Viduka ou Harry Kewell ? On m’a proposé d’être gardien de but et j’ai refusé, ce que je regrette aujourd’hui car il y a tellement de thunes à prendre au foot. De toute façon, les australiens s’intéressent à un sport dès qu’ils comprennent que ça peut permettre de gagner de l’argent: Kewell est devenu une star quand on a vu le montant de son transfert. Anthony LaPaglia est le seul mec en Australie qui se bat pour que le foot existe : quelque soit l’émission ou le journal, il saoule tout les mecs en leur parlant de foot et en leur montrant des photos de lui dans les buts.
La dernière fois que l’Australie est arrivée en finale d’une Coupe du Monde en Afrique du Sud, c’était en 1995, en rugby. Quel intérêt de se qualifier si c’est encore pour se prendre une branlée ? On a toujours besoin, nous les Australiens, de prouver qu’on peux exister au niveau international. On est un pays jeune au niveau historique qui se sert du sport pour exister. Et même si c’est pour se faire humilier, on y va la tête haute. Je suis sûr que l’Australie va jouer l’Afrique du Sud au premier tour… et que le foot va définitivement disparaître d’Australie.
La musique des vestiaires de foot est passée du rock au rap. Si un joueur se mettait à écouter tes disques, quelles conséquences ça aurait sur le terrain ? Si les joueurs de foot décidaient de mettre de la folk dans les vestiaire, je crois qu’il n’y aurait plus un seul spectateur dans les tribunes. Sans déconner, ça serait horrible pour le jeu. Ça aiderait peut-être les mecs à être moins agressifs dans la défaite et à avoir la victoire modeste mais ça s’arrêterait là. Pour jouer au foot, il faut du hard rock ou du rap, rien de moins.
Tu pourrais écrire une chanson sur un joueur ? J’écrirais une ballade pour Lucas Neil, le joueur australien de West Ham qui a fait la faute sur Grosso, laquelle a amené le penalty victorieux de l’Italie en 2006. Pour l’aider à oublier. Et puis, une chanson pop à la Britney Spears pour Harry Kewell et sa nana, star de soap anglais…
Marouane Chamakh a voulu se barrer de Bordeaux pour aller dans un club anglais, n’importe lequel… Ce mec est complètement barré, et ce, pour trois raisons : la bouffe, les filles et l’alcool. Quand tu connais la cuisine française, quand tu compares les anglaises et les françaises, et quand tu as déjà goûté à quelques bons Saint-Emilion, tu ne pars pas en Angleterre. Certes, il est plus facile de se remettre d’une cuite à la bière qu’au vin mais ça s’arrête là. De toute façon, rien ne vaut une bière au réveil pour être fin prêt pour l’entraînement….
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