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- Roma-Inter (1-3)
Inter Milan, des promesses encore en chantier
En signant un succès de prestige face à la Roma à l'Olimpico ce samedi (1-3), l'Inter de Spalletti a affiché de belles promesses collectives. Mais aussi des failles défensives, que les Nerazzurri vont absolument devoir combler s'ils veulent retrouver les hauteurs de la Serie A.
Si Luciano Spalletti aime le football léché, il n’en reste pas moins un homme pragmatique. Et suffisamment connaisseur des arcanes du football pour savoir que la belle victoire de ses hommes ce samedi soir face à la Roma d’Eusebio Di Francesco ne doit pas faire oublier les carences de sa formation. Il n’y a pas de doute, cette Inter est belle, belle comme une équipe qui laisse parler ses instincts offensifs, mais elle est aussi fragile comme une formation qui cherche encore à renforcer ses bases.
Étincelles offensives
Côté pile d’abord, les hommes de Spalletti ont fait plaisir à voir dès l’entame du match. Au milieu, les redoublements de passes de Borja Valero et Vecino, les deux recrues de l’été côté intériste, avaient de quoi faire scintiller les yeux des tifosi nerazzurri. L’Inter s’est également démarquée, comme souvent, de par la qualité de ses individualités, dont la performance n’a jamais cessé de servir le collectif. Les percussions de Perišić, qui a souvent mis au supplice Juan Jesus sur son côté gauche, ont ainsi abouti au deuxième but d’Icardi. Constat identique pour Candreva, qui a servi sur un plateau le goleador argentin sur le but de l’égalisation lombarde. La performance du buteur de l’Inter, auteur d’un doublé décisif ce samedi soir, n’étonne, elle, plus personne, le numéro neuf ayant parfois porté sur ses seules épaules ses coéquipiers quand ils étaient dans le creux de la vague lors des trois dernières saisons. Reste que finalement, l’Inter sauce Spalletti semble avoir plutôt bien travaillé durant l’été. Nommé début juin, l’ex Mister romain a eu le temps de faire bosser ses hommes, avec qui il a réussi à dessiner de belles promesses offensives et collectives.
Fragile édifice
Bien sûr, tout n’est pas parfait, loin de là. Spalletti va notamment devoir se creuser la tête pour trouver le moyen de solidifier ses lignes arrières. Car la victoire de l’Inter ce samedi soir face à la Roma est trompeuse. Longtemps mieux organisée que le club lombard avant de se désunir en fin de rencontre, la Louve a eu la malchance de toucher deux fois les bois alors qu’elle menait d’un but. D’abord par Nainggolan, qui envoyait une frappe rasante sur le poteau d’Handanović. Puis par Perotti, qui voyait son missile du droit aux vingt mètres s’écraser sur le poteau de la cage adverse. L’Inter s’en sortait aussi plutôt bien en n’étant pas sanctionnée d’un penalty, après que Milan Škriniar avait envoyé valdinguer ce même Perotti dans la surface de réparation. Enfin, Dalbert, tout juste entré en jeu, devait se fendre d’un magnifique geste acrobatique pour dégager une balle piquée d’El Shaarawy, qui prenait le chemin du but.
Des faiblesses défensives que Spalletti tentera sans doute de combler en travaillant sur la cohésion de son bloc équipe. Même s’il pourrait aussi être confronté aux limites des défenseurs nerazzurri. Le niveau des latéraux lombards, Nagatomo comme D’Ambrosio, est loin de donner entière satisfaction dès que les enjeux s’élèvent. Contre la Roma ce samedi, l’Italien a souvent été dépassé face aux fulgurances techniques de Perotti. Quant à Milan Škriniar, transféré en provenance de la Sampdoria cet été, il doit encore confirmer au très haut niveau pour s’affirmer comme un joueur référent en défense centrale. Ce qui laisse souvent un peu trop seuls les pauvres João Miranda et Samir Handanovič pour éteindre les départs de feu qui menacent la surface intériste. Le chantier nerazzurro est donc vaste. Mais porteur de nombreuses promesses et possibilités. Que Luciano Spalletti et ses hommes auront à cœur de concrétiser.
Par Adrien Candau