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Inter : la meilleure défense, c’est la défense
Alignée depuis trois journées, la défense à 3 de l'Inter composée de Škriniar, De Vrij et Godín n'a pas encaissé le moindre but en Serie A. Sans parler de Handanović, tout bonnement monstrueux lors de sa dernière sortie contre la Lazio.
João Pedro peut s’estimer unique. L’attaquant de Cagliari est, à ce jour, le seul à avoir marqué un but à l’Inter en Serie A. C’était lors de la deuxième journée, lors de la victoire interista en Sardaigne (1-2). Une prouesse qu’il faut toutefois nuancer un minimum : en effet, ce jour-là, ni Stefan de Vrij, ni Diego Godín n’étaient sur la pelouse (l’Uruguayen est entré à dix minutes du terme). Car quand les trois fantastiques, à savoir Škriniar, De Vrij et Godín, sont alignés ensemble, l’Inter est un mur. Aucun but encaissé. L’Udinese n’est pas parvenue à faire trembler les filets, l’AC Milan non plus, et la Lazio non plus. Et si les attaquants biancocelesti ont parfois réussi à déjouer la vigilance du trio défensif nerazzurro, ils se sont heurtés à un Handanović sublime. À tel point que le meme du gardien en personnage christique a, comme souvent, fleuri sur les réseaux sociaux.
Godín, un poisson dans l’eau
Mais revenons aux défenseurs. L’an passé, la paire Škriniar-De Vrij avait déjà donné satisfaction à Luciano Spalletti. L’Inter avait encaissé 33 buts en championnat, ce qui en faisait la deuxième meilleure défense de Serie A derrière la Juve (30). Une paire à qui il manquait encore un troisième larron pour être optimale. Et c’est donc Diego Godín qui, après neuf saisons à l’Atlético de Madrid, a choisi de venir s’y greffer. Avec D’Ambrosio (ou Asamoah) et Biraghi (ou Candreva) sur les côtés, Conte tenait enfin son système préférentiel.
Titularisé depuis trois journées, l’Uruguayen semble déjà comme un poisson dans l’eau. Il apporte son expérience, sa roublardise, et ses caractéristiques techniques se marient parfaitement avec celles de ses deux nouveaux compères. Lors du derby contre l’AC Milan, il a été énorme, au point de susciter une polémique chez les tifosi : la Gazzetta dello Sportlui a en effet attribué la note de 6, jugée « trop basse » par les supporters de l’Inter. Le quotidien rose a carrément été contraint de se justifier de cette note, en expliquant le lendemain que « les seules fissures dans la défense de l’Inter étaient venues de la gauche, où évoluent Godín et D’Ambrosio » , mais que cette note « ne remettait certainement pas en cause la qualité du joueur » .
Tacle fou, mains dans le dos
Škriniar et De Vrij, eux, ne font que confirmer les déjà excellentes prestations entrevues la saison dernière. Contre la Lazio, son ancien club contre qui il évoluait pour la première fois, SDV a livré une masterclass. Une prestation de patron. Des chiffres pour le prouver : trois tirs repoussés, deux interceptions, sept duels gagnés, 97 passes réussies sur 99 tentées. Et une image pour le confirmer : ce tacle fou dans la surface, les mains dans le dos, pour contrer un centre de Correa. Solide.
La meravigliosa scivolata in stile foca di De Vrij in #InterLazio. pic.twitter.com/cMLfbZJpP3
— Martićs (@LightsColours) September 25, 2019
Meilleure défense d’Europe
Pour Conte, réinstaurer avec brio la défense à trois à l’Inter est déjà un pari en soi. Car la tradition veut que ce système (clairement le préféré de Conte, champion trois fois de suite de la sorte avec la Juve de 2011 à 2014), ne fonctionne pas franchement de ce côté-là de Milan. Lors de la saison 2003-2004, Alberto Zaccheroni avait en effet tenté d’aligner un 3-4-3 avec Materazzi, Córdoba et Cannavaro. Un flop, avec en point d’orgue cette défaite 1-5 concédée en Ligue des champions contre Arsenal.
Quelques années plus tard, Gian Piero Gasperini a, à son tour, proposé une défense à trois Ranocchia, Samuel et Lúcio. Après trois journées de championnat, l’Inter n’avait engrangé qu’un petit point, encaissé sept buts et le Gasp a été viré. Il y a quelques saisons, Walter Mazzarri, adepte du 3-5-2, avait lui aussi tenté une arrière-garde à trois avec Juan Jesus, Campagnaro, Ranocchia. Là encore, un échec. Enfin, Spalletti avait, à un moment donné, troqué son 4-2-3-1 contre un 3-4-3. Avec peu de succès. Conte rompt donc enfin la tradition négative, sa défense étant pour le moment la moins perméable d’Europe. De quoi rendre João Pedro encore plus fier.
Par Éric Maggiori