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Insigne-Jorginho, le grand bleu
Décisifs face au Milan ce week-end, Lorenzo Insigne et Jorginho devraient une fois de plus être les fers de lance du jeu napolitain ce mardi soir face au Shakhtar, lors d'un match que les hommes de Sarri doivent impérativement remporter. Trop souvent laissés de côté par le désormais ex-sélectionneur transalpin Giampiero Ventura, les deux Napolitains ont semble-t-il rapidement tourné la page de l'échec italien face à la Suède. Sans doute parce qu'à Naples comme en Nazionale, l'avenir leur appartient.
L’Italie ne sera pas du Mondial russe, mais la vie ne s’arrête pas là pour autant. Lorenzo Insigne et Jorginho l’ont bien compris. Les deux Napolitains ont tout de suite cherché à chasser le blues de la débâcle suédoise en relevant la tête dès ce samedi, face au Milan. À la demi-heure de jeu, le second met « Superman » sur orbite, qui bat Donnarumma. Naples s’impose, les Azzurri larguent la Juve – battue le lendemain par la Sampdoria – et peuvent donc se préparer à affronter le sourire aux lèvres le Shakhtar. Il ne faudra pas être surpris si Insigne et Jorginho font de ce rendez-vous leur chose. À respectivement 26 et 25 ans, Insigne et Jorginho ont encore l’opportunité de rattraper le temps perdu. En continuant de briller avec Naples, tout comme en s’imposant enfin sur la durée dans le onze type d’une Nazionale qu’il va bien falloir reconstruire.
Objets de controverse
Les deux poulains de Sarri ont en effet en commun d’être tous deux devenus des têtes d’affiche de la Serie A, sans pour autant avoir réussi à vraiment percer en sélection. Ces dernières semaines, ils sont même devenus un sujet de controverse et de division pour ceux qui suivent de près la Squadra Azzurra. Jorginho, qui s’affirme comme l’un des tout meilleurs regista de la Serie A depuis deux saisons, a été boudé par Ventura pendant la quasi-intégralité de son mandat. Exaspéré, l’Italo-Brésilien avait même envoyé début octobre son agent au charbon pour qu’il mette la pression sur le sélectionneur, soufflant un peu plus sur les braises du débat sur les Oriundi, ces joueurs d’origine étrangère naturalisés, dont la présence en Nazionale est contestée par certains tifosi : « Le Brésil ? C’est possible car Jorginho n’a pas disputé de rencontres officielles avec les Italiens… il serait possible que le Brésil le convoque. Il accepterait. »
Face à la pression populaire qui exigeait la présence du joueur en sélection, Ventura avait fini par changer son fusil d’épaule, pour le convoquer en barrages face à la Suède : « Jorginho n’était pas convoqué, car nous utilisions une tactique qui était incompatible avec ses caractéristiques. Face à la Suède, nous devons faire quelque chose pour se qualifier, même s’il faut s’adapter tactiquement. » L’ancien gourou du Torino a même fini par titulariser le milieu défensif de Naples lors du match retour. Mais s’est remis dans le même temps l’Italie toute entière à dos en reléguant au banc Insigne, jugé inadapté au 3-5-2 qu’il avait décidé de mettre en place face aux Suédois. Un rigorisme tactique qui avait rendu fou à peu près tous les amoureux de la sélection. Même Daniele De Rossi avait pété un plomb lors de ce match à San Siro, en apprenant que Ventura comptait le faire entrer en jeu plutôt qu’Insigne, alors que l’Italie était dans l’obligation de marquer un but.
Duo d’avenir
Leurs destins contrariés en équipe nationale n’ont apparemment pas trop affecté mentalement les deux Azzurri, comme en atteste le joli numéro qu’ils ont réservé au Milan ce week-end. Sans doute parce qu’ils savent très bien que la fin du mandat de Ventura sera pour eux synonyme de nouveau départ en équipe nationale : « Je n’en veux pas à Ventura, j’ai accepté ses choix, posait Insigne après la débâcle face à la Suède. Mais si je peux donner quelque chose de plus à la nouvelle Italie, je le ferai… Si on me confie cette tâche, j’espère être à la hauteur et emmener la sélection aussi haut que possible. » Même refrain dans la bouche de Jorginho : « Ça fait mal, mais nous devons repartir et aller de l’avant. Maintenant, j’espère apporter beaucoup de joie au peuple italien, j’aime ce pays. »
En attendant de devenir des pièces essentielles de la Nazionale, les deux Azzurri peuvent toujours se consoler de leur absence au mondial russe en continuant de casser la baraque avec le Napoli, avec lequel ils abordent un match capital face au Shakhtar ce mardi. Pour espérer voir les huitièmes de finale de la C1, les Partenopei doivent impérativement l’emporter face à des Ukrainiens qui les avaient surpris à l’aller. Une rencontre qu’avait disputée Insigne, mais pas Jorginho, laissé au repos. Une erreur qui devrait être corrigée par Sarri, conscient que Naples se porte mieux quand ses deux poulains sont alignés. Deux joueurs auquel le bleu napolitain va si bien. En attendant de pouvoir, peut-être, redonner des couleurs à l’azur qui teinte le maillot de la Nazionale.
Par Adrien Candau