- C4
- Quarts
- Nice-Bâle (1-2)
Nice inqualifiable
Alors qu'elle avait le match en main, Nice a complètement perdu les pédales en fin de rencontre, puis en prolongation. Éliminés par Bâle ce jeudi, les Aiglons ont livré une prestation lamentable.
Si Christian Estrosi a autant insisté pour que les supporters bâlois ne mettent pas les pieds dans sa ville, c’est peut-être parce que le maire de Nice sentait la catastrophe arriver. Ce jeudi, sur leur pelouse, les Aiglons, défaits par le FC Bâle (1-2), nous ont gratifiés d’un parfait exemple de ce qu’est un sabordage en règle. Pourtant, Gaëtan Laborde avait ouvert la marque, assez logiquement, après une très bonne entame du Gym. Sans trop trembler, les locaux ont maîtrisé de timides Bâlois quasiment jusqu’au coup de sifflet final. Toutefois, les locaux ont commencé à mal négocier certaines situations, et il n’est pas nécessaire d’avoir un bac+4 en football pour comprendre qu’un coup de poignard leur pendait au nez. Finalement sabrée par Jean-Kévin Augustin, auteur d’une très belle entrée, puis par Kasim Adams en début de prolongation, Nice n’a jamais su réenclencher la machine face à une faible équipe suisse.
L’expérience était niçoise
« On peut nourrir des regrets. On fait un super début de match et après on tombe dans un faux rythme. Malheureusement, en coupe d’Europe, ça ne passe pas », a commenté, assez justement, le buteur du soir côté niçois, au micro de W9, après la désillusion. Bâle, qui patauge à la sixième place d’un championnat composé de dix équipes, a bien mieux géré ses rares coups. Pourtant, ce n’est pas comme si les Suisses comptaient sur un groupe particulièrement habitué aux joutes européennes, comme il y a quelques années. Aaron Ramsey, Kasper Schmeichel, Dante, Gaëtan Laborde, ou même les néo-internationaux Khéphren Thuram et Jean-Clair Todibo… Les joueurs d’expérience jouaient bien en rouge et noir. D’autant plus que Didier Digard avait bien pris le soin de faire tourner le week-end dernier à Brest, où il a perdu (1-0), pour être à 100% en milieu de semaine. Les Aiglons ont fait preuve d’une incroyable faiblesse mentale en ne réagissant pas et ont même eu l’air de plonger physiquement après l’égalisation d’Augustin.
L'aventure européenne de l'#OGCNice s'arrête en quart de finale.#OGCNFCB #UECL pic.twitter.com/Fef2FICNqR
— OGC Nice (@ogcnice) April 20, 2023
Avec cette défaite, Nice est désormais sur une tiède série de six matchs sans victoire, toutes compétitions confondues. Ce qui contraste fortement avec le coup de fouet que l’arrivée de Didier Digard avait provoqué. Au rayon des excuses, on pourrait mettre en avant le climat particulier qui règne au club depuis quelques jours et l’éclosion de la polémique autour du passage de Christophe Galtier au club. Mais c’est tout de même compliqué de rattacher cette prestation pitoyable aux soucis extrasportifs.
Coup dur dans la bataille face aux Pays-Bas concernant le coefficient UEFA, cette élimination est aussi un bon gros retour sur terre pour l’ambitieux projet mené par INEOS et son propriétaire, Jim Ratcliffe, présent à l’Allianz Riviera. Arrivé en 2019, le groupe pétrochimique voulait « faire de l’OGC Nice un club régulièrement européen en l’espace de trois à cinq ans ». On commence donc à être dans cette fenêtre et le Gym, qui compte dix points de retard sur la cinquième place en Ligue 1, ne sera probablement pas européen la saison prochaine. Et ne peut même pas se targuer d’une épopée continentale vraiment intéressante. Surtout au regard de la faiblesse de ses adversaires dans cette Ligue Europa Conférence. Heureusement, pour Ratcliffe, Manchester United, qu’il entend racheter, semble avoir le même ADN que Nice.
Par Léo Tourbe