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Iñigo Martínez, déménageur basque

Par Robin Delorme, à Madrid
Iñigo Martínez, déménageur basque

Indéboulonnable de la Real Sociedad du haut de ses 21 ans printemps, Iñigo Martínez est un roc. Pur produit de Zubieta, façonné par Montanier, comparse de formation de Griezmann, l'international espoir est promis à un avenir radieux. Un Basque garanti sans colorant ni conservateur.

Invraisemblable il y a de ça huit mois, la Real Sociedad est aujourd’hui en passe de retrouver la Ligue des champions. Après s’être morfond dans les profondeurs de la Liga, le club de San Sebastián aspire ce lundi soir à confirmer sa quatrième place sur la pelouse de Getafe. Grâce à un jeu brillant, un effectif de jeunots et une méthode Montanier enfin assimilée, les Txuri-urdin reçoivent louanges et compliments de toutes parts. Si Vela, Griezmann, Illarramendi et Agirretxe ont plus que les autres les faveurs des médias, il y en a un qui commence à faire parler de lui : Iñigo Martínez, benjamin de la défense basque. Avec ses 21 ans au compteur, l’international espoir espagnol est l’une des révélations de ce cru de Liga. Dur au mal, bon relanceur, le natif d’Ondárroa, bourgade de la province de Biscaye, est inamovible dans l’axe de la défense de la Real. À tel point que Barça, Bayern et Real Madrid l’auraient placé tout en haut de leur shopping-list estivale. « Les rumeurs qui l’envoient vers le Barça et le Bayern, ou encore son futur en sélection, ne m’étonnent pas. Il a un énorme potentiel, et il confirme lors de sa deuxième saison en pro » , nous confirme son coach, Philippe Montanier. Focus sur la trajectoire d’un Basque, un vrai.
Montanier : « Il vient d’un village de râleurs »
« C’était un garçon bien sous tout rapport. Il ne ratait jamais un entraînement, se rappelle Imanol Osa, son premier entraîneur au CD Aurrerá de Ondárroa. Il a toujours eu un gros caractère, un fort caractère. Il voulait toujours gagner, était toujours compétitif pour cela. Il aimait toujours se dépenser, se donner à fond » . Cette caractéristique, Iñigo Martínez ne l’a jamais vraiment délaissée. C’est en tout cas ce dont se remémore Philippe Montanier : « Il râle toujours, que ce soit à l’entraînement ou en match, après les autres et surtout après lui-même » . Un attribut qu’il doit autant à sa personnalité qu’à ses origines. Philippe Montanier, toujours : « « Il vient d’un village, je ne sais plus trop lequel (le village d’Ondárroa, ndlr), où ce ne sont que des purs et durs. Il a un tempérament vraiment de sa partie du Pays basque. Il est à la limite entre la province de Vizcaya et la notre, celle de Guipúzcoa. En fonction de ces provinces, il y a quelques différences. Lui, il vient d’un village de râleurs, des durs au mal avec des fortes personnalités » . Une spécificité basque que ne renie pas Imanol Osa : « Que ce soit dans son apparence, dans son physique, dans son caractère, Iñigo a tout de basque. Dans sa façon de penser et de parler, il « pue » le Basque » .
Sur le terrain, c’est tout son jeu qui s’en ressent. Cette rudesse se transforme alors en hargne. À tel point que son ancien formateur n’hésite pas à le qualifier de « force de la nature » : « Lors d’un entraînement, il s’était tordu la cheville. Bon, il n’avait pas pu jouer le match du week-end, mais une semaine plus tard il était de retour alors qu’il avait encore son entorse et sa cheville n’était pas du tout guérie. Comme un guerrier » . Un guerrier qui, malgré un fort attachement à sa terre natale, se résout à quitter son bercail pour atterrir à Zubieta, le centre d’entraînement et de formation de la Real Sociedad. « Comme la majorité des gens d’Ondárroa ; je dis bien la majorité, pas tous ; il supportait un peu plus l’Athletic Bilbao si je me souviens bien, confie ce même Imanol Osa. Mais ici, au Pays basque, nous sympathisons également avec la Real Sociedad » . À San Sebastián, il grimpe un à un tous les échelons du club jusqu’à s’implanter rapidement en équipe B. C’est alors que débarque Philippe Montanier : « Lorsque je suis arrivé à la Real, ma première impression concernant Íñigo Martínez a été son impact physique sur les phases défensives. Il n’avait que vingt ans, ne s’entraînait pas encore avec les pros, mais il rivalisait déjà dans les duels au sol, aériens, et était doté d’une superbe patte gauche dans son jeu long. Dès le début, ce garçon m’a impressionné » .
Des frappes de poney, un profil à la Cannavaro
Imanol Osa a beau rappeler que son ancien poulain « a toujours eu ce sens du sacrifice » , il n’en reste pas moins un garçon bourré de talent. « On peut le qualifier de défenseur moderne, entame Philippe Montanier. D’une part, il n’est pas très grand pour un central (1m81 tout de même, ndlr) mais a un très bon jeu de tête. Si on pouvait le comparer avec un très grand défenseur, ce serait avec Cannavaro. Il est très puissant, il va vite, ce qui en défense centrale est un véritable atout, et avec la confiance et l’expérience qu’il a engrangés, on ressort très bien les ballons avec lui. Désormais, il peut relancer long ou court, en profondeur ou dans les pieds. Il prend de l’assurance sur le terrain et donne de la voix quand il le faut. Ça fait beaucoup, beaucoup de qualités » . Grâce à la confiance de l’ancien coach de Boulogne et Valenciennes, Iñigo Martínez devient un titulaire quasi-indiscutable dès la saison dernière. Depuis, les progrès accomplis sont marquants. « L’an dernier, il a dû avoir deux expulsions et beaucoup de cartons jaunes (neuf au total, ndlr), alors que cette année il s’est apaisé, il a diminué son agressivité. Il n’a pas encore eu de carton pour contestation » , pointe du doigt Philippe Montanier.
Lors du dernier exercice, la Liga s’est donc accommodée au jeune loup et à son style « déménageur breton » . Histoire de ne pas rater ses débuts, Iñigo y est également allé de sa spéciale : la frappe de poney. Ainsi, lors du derby basque et lors d’un déplacement sur la pelouse du Betis Séville, le jeune central y est allé de son ogive du milieu de terrain. Bilan : deux buts exceptionnels et une réputation de serial-buteur. Tout sauf une surprise pour Imanol Osa : « Il a toujours joué haut dans son placement pour un défenseur. À chaque coup franc, chaque corner, il montait pour mettre sa tête. Il mettait énormément de buts que ce soit de la tête, des frappes de loin, des coups francs… Cela, il le fait depuis tout petit. Le voir planter tant de buts n’a rien d’une découverte pour moi » . Pour ce cru 2012-2013, l’intéressé en est déjà à une banderille de plus que pour son exercice précédent – quatre contre trois. Mais plus que ce talent offensif, Montanier préfère souligner sa marge de progression : « Il doit encore beaucoup travailler son pied droit pour qu’il devienne plus complet. Dans les interceptions, dans les relances, il en a besoin. Avec l’expérience, il va également devoir améliorer sa lecture du jeu : savoir quand il doit savoir, ni trop tard, ni trop tôt. Pour aller au plus haut niveau, il doit gommer ses petits défauts » . Mais toujours en grognant.
Les deux ogives d’Iñigo Martínez face à l’Athletic Bilbao et au Betis Séville :

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Par Robin Delorme, à Madrid

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