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- 29e journée
- Real Madrid/Barcelone
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Iniestar scintille, Messi flingue
Auteur d'un match splendide, Andrés Iniesta a une nouvelle fois prouvé qu'il était l'un des tout meilleurs. Pas en reste avec un triplé - dont deux pénaltys -, Leo Messi a été l'autre grand bonhomme d'une soirée marquée par l'exclusion de Sergio Ramos.
Real Madrid
Diego López (5,5) : Parfois, on pense que l’on va passer une bonne soirée, puis tout fout le camp. Diego pensait arriver à un apéro tranquille, il a pris une baffe du gauche dans la gueule cinq minutes après avoir débarqué. Ensuite, des potes l’ont invité pour faire un foot, mais il s’est retrouvé coincé dans une séance de tirs au but. Une soirée à perdre ses cheveux. Déjà que l’homme n’a pas le crâne luxuriant…
Carvajal (3,5) : Les accélérations foudroyantes de la mobylette Alba, les passes dans le dos de Lionel Messi, les petits ponts d’Andrés Iniesta. Dani Carnaval.
Ramos (3) : Lors de combien de contrôles avez-vous triché ? Combien de dissertations réussies grâce à un papier planqué dans une trousse, des mots-clés écrits au crayon à papier dans une copie-double ou un cours inscrit dans un téléphone mobile ? Beaucoup. Et évidemment, le jour où vous vous êtes fait attraper – car oui, entre nous, on ne se ment pas – vous n’aviez rien fait. Voilà ce qui est arrivé à ce brave Sergio qui, avant le tournant du match, ne réalisait pas la partie de sa vie.
Pepe (4,5) : Pepe triche, Pepe parle, Pepe se prend systématiquement la tête avec le camp d’en face, Pepe était fatigué, mais Pepe est malin. En somme, Pepe aurait pu être candidat aux municipales.
Marcelo (3,5) : Oublier de bloquer son couloir contre Schalke 04, c’est comme oublier de fermer sa porte à clé dans un village. Oublier de bloquer son couloir contre le Barça, c’est laisser ses clés sur son scooter à Paris. Marcelo a beau être brillant techniquement, être le sosie brésilien de Lenny Kravitz ne suffit pas.
Modrić (7) : Extérieur pied gauche, extérieur pied droit, extérieur de la tête. Comme dirait Bouga, à l’extérieur comme à l’extérieur, Modrić sévit sur les cafards comme le Baygon. Un crack.
Xabi Alonso (6,5) : Le cerveau du Real Madrid avait des envies de club-sandwich avec Iniesta. Résultat, une faute bête à la Ayew contre le PSG et un pénalty qui va faire parler les quotidiens madrilènes pour rien. Oui, essayer de choper le ballon à Iniesta, c’est essayer de prendre à défaut le maître dans Kung-Fu. Mais n’est pas David Carradine qui veut, Petit Scarabée.
Di María (7,5) : Après l’interview Samuel Eto’o, on a bien failli avoir une soirée Cameroun avec un Di María qui a frôlé le malaise cardiaque en tout début de première période. Le Lion ne mourant jamais, l’Argentin a brisé des reins tout au long d’une rencontre qui aura été un long calvaire pour Dani Alves. Si Messi doit remercier Iniesta pour son triplé, Benzema doit remercier Di María pour son doublé.
Ronaldo (5) : Un pénalty provoqué, un but. Le reste n’est que chutes, individualisme et imprécisions. Une soirée Parti socialiste.
Bale (4) : Forrest Gump était super sympathique. Le Gallois peut se mettre au ping-pong.
Benzema (7) : Un sacré doublé d’esthète, une talonnade de génie, mais des loupés qui coûtent cher. Karim, c’est ce mec qui a tchatché la plus jolie nana de la soirée comme un esthète et a impressionné ses potes dans l’immédiat, mais dont tout le monde retiendra qu’il aurait pu conclure plutôt que de se prendre un râteau une petite demi-heure avant la fin de la soirée. Salaud de Ramos.
Morata (non noté) : Tout mou et tout blanc. Alvaro Burrata.
Varane (non noté) : Difficile d’entrer en tant que défenseur central en infériorité numérique contre les handballeurs du Barça. Oui, ça pousse à la défense en zone.
FC Barcelone
Valdés (5,5) : Il aurait pu dégainer l’arrêt de la semaine sur la tête de Benzema. Il aurait pu réaliser l’exploit sur le pénalty de Ronaldo. Il aurait pu jouer un Monaco-Lille ce soir s’il était parti l’été dernier. Une soirée au conditionnel. Une soirée entre mecs qui comptent entrer tranquillement en boîte chic à Paris. Avant de finir dans un troquet.
Dani Alves (3,5) : Le salaud qui se planque tout au long d’une grosse baston et qui vient mettre des coups une fois que tout le monde est à terre. Dani Alves a commencé à exister à partir de l’expulsion de Sergio Ramos. Avant ça, il s’est longuement fait humilier par Di María. Une belle frappe sur le poteau tout de même, histoire de dire qu’il a mis une vraie patate dans la bagarre.
Mascherano (4,5) : On a longtemps pensé qu’il y avait un mystère Mascherano. En fait, il y a juste un mystère autour des défenses espagnoles.
Piqué (4) : Macho man, Piqué aurait récemment déclaré à Shakira qu’il ne souhaitait plus la voir danser en petite tenue avec des hommes dans ses clips. À partir de ce soir, Shakira pourra dire à Piqué qu’elle en a marre de voir Gerard se faire danser dessus par des hommes en short. Égalité des sexes, mon pote.
Jordi Alba (6) : Pas facile de faire la course avec un T-Max, même quand on est une mobylette débridée. Jordi a longtemps couru après Gareth Bale, mais Gareth Bale a longtemps couru après le ballon, alors ça va. Quelques cadrages-débordements dont il a le secret et pas de grosses bêtises.
Busquets (7) : À la soirée où Karim Benzema s’est mangé un râteau inattendu, il y avait ce mec. Mais si, ce mec dont vous dites qu’il n’est ni plus beau, ni plus drôle que vous, mais qui termine toujours en charmante compagnie. Être au bon endroit au bon moment sans que l’on ne lui prête d’attention : c’est la vie de Sergio Busquets.
Xavi (6,5) : « Quand est-ce qu’on arrête d’être classe, hermano ? » / « Quand Neymar aura un cerveau ? » Oui, Andrea Pirlo et Xavi s’envoient souvent des textos.
Iniesta (8,5) : « Selon moi, Iniesta est le joueur qui interprète le mieux le football. » Les mots sont de Samuel Eto’o, au micro de beIN Sports. Selon les Madrilènes, Iniesta était un crack au petit pont massacreur à l’école et est aussi insaisissable qu’une savonnette. Et quand on se baisse pour l’attraper comme Xabi Alonso, on l’a dans le cul. Le vrai multiple Ballon d’or, c’est lui.
Neymar (4) : Neymar au Barça, ça a un côté Baup en costard Smalto. Il y a quelque chose qui cloche. Trop de touches de balle, trop de dribbles. Le Brésilien pense accélérer le jeu quand il le ralentit.
Messi (8) : Si Messi vomit souvent pendant les matchs, c’est parce qu’il est choqué de ce qu’il peut faire lui-même. Ce soir, il a délivré des passes – notamment une… – venues d’une autre planète, il a décidé de marquer un but tout seul avant la mi-temps et il a envoyé deux pénaltys parfaits dans le but de Diego López. Le problème, c’est que quand Messi vomit le soir, le lendemain, c’est au tour de ses adversaires. Sacrée gueule de bois.
Fàbregas (6) : Efficace et discret, un homme en costume lui a demandé de quitter les lieux au bout d’un moment. Non, Cesc n’est pas l’homme qui traîne François Hollande en scooter.
Pedro (6,5) : L’avantage d’un épicier, c’est qu’il est disponible à toute heure et qu’on peut lui demander à peu près n’importe quoi. Un vrai homme de devoir dont on ne reconnaît pas assez le talent. Si les supérettes de quartiers disparaissent, on est foutu.
Par Swann Borsellino