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Iniesta, seul dans la nuit
Le milieu de terrain du Barça a été le seul - avec Pedro - à proposer quelque chose face au Brésil, trop peu pour empêcher les siens de couler en 16/9. L'Espagne s'est fait broyer dans tous les secteurs de jeu. Une vraie boucherie.
Casillas (3,5) : Cela faisait bien longtemps que San Iker n’avait pas terminé un match de la Roja avec trois buts dans le buffet. Dépucelé très vite par le caramel de Fred, le gardien du Real évite le pire avec une parade sur l’ancien Lyonnais avant la demi-heure. Mieux, il s’aide de sa barre pour stopper un lob sur Paulinho. Par contre, il ne peut rien faire sur le missile de Neymar avant la mi-temps. On ne peut pas en dire autant sur le troisième but, tellement son placement et sa vitesse au sol semblent dégueulasses. Finalement, José Mourinho a bien dû se marrer devant sa télévision. Iker Casillas était à la rue. Et ça s’est vu.
Arbeloa (1) : Jusqu’à sa mort, sa place dans le onze de la Roja fera débat. Encore plus depuis hier soir où il a tout raté. Même ses fautes manquaient de vice. Comme celle sur Neymar, lorsqu’il annihile clairement une situation de but et que le rouge s’imposait. Complètement dépassé par le rythme et le jeu du Brésil, le latéral droit du Real est resté aux vestiaires à la pause. Nul, horrible. Remplacé par Azpilicueta, qui n’a guère fait mieux que son collègue, notamment sur le troisième but des locaux où Fred claque son plat du pied depuis sa zone.
Piqué (2) : Mais qu’arrive-t-il à Piqué ? Voilà un an que cette question cherche sa réponse… Le fessier de Sharika n’explique pas tout. Toujours aussi hésitant dans le jeu aérien, sa sortie à la va-comme-je-te-pousse sur le premier but le démontre encore, il a complètement sombré défensivement. Sa soirée se termine même en apothéose avec un rouge, sur une grossière faute sur Neymar qui l’avait pris de vitesse sans même le dribbler. Ça devient gênant. De plus en plus.
Sergio Ramos (4) : Peut-être l’Espagnol le moins nul. Toujours aussi impressionnant physiquement, le patron de la défense du Real n’a pas été aidé par les siens, alors il a essayé de compenser comme il pouvait. Il aurait pu remettre son équipe dans le droit chemin en transformant le penalty à 0-3, mais sa frappe lèche le poteau et termine sa soirée dans un panneau publicitaire. Dans le même exercice, sa panenka en demi-finale de l’Euro était plus judicieuse. Bref, seul en défense, il n’a rien pu faire.
Jordi Alba (2) : La mobylette n’avait pas d’essence. Complètement dépassé dans son duel avec Hulk (que ce soit physiquement ou même mentalement), le latéral gauche n’a jamais réussi à prendre son couloir. Et quand le Brésil attaquait de son côté, il était en souffrance. Il n’a même pas réussi à mettre un ou deux taquets. Sa marque de fabrique. Éteint.
Sergio Busquets (3) : Il faut ressortir les archives pour voir un match de Sergio Busquets aussi quelconque. En général, le type est très souvent placé à la perfection. Hier, le Barcelonais a traîné ses grandes échasses sur le pré sans aucune motivation. Il n’a servi à rien et Fred et Oscar l’ont parfaitement bloqué. Jamais là où il fallait, toujours avec deux ou trois foulées de retard, c’est la première fois depuis bien longtemps que Serge est à la ramasse. Pas étonnant que la Roja ait eu autant de mal à trouver un souffle. Son poumon était cramé.
Xavi (3) : Complètement éteint. L’homme à la même coupe de cheveux que -M- n’était pas dans le coup. Lent, prévisible, trop de déchets et incapable de jouer entre les lignes. Le métronome n’y était pas. Plus que sa présence sur le pré, c’est l’absence de Xabi Alonso qui s’est fait sentir. Pas une bonne nouvelle pour lui et ses 33 piges.
Iniesta (5) : L’enfant lune a tenté. C’est le seul dans ce cas, d’ailleurs. Toujours aussi impressionnant dans les petits espaces, le numéro 6 avait du jus dans les jambes, mais était beaucoup trop isolé pour pouvoir inverser la tendance.
Juan Mata (3) : Du gâchis. Comment un tel joyaux peut-il être à ce point mal utilisé en sélection ? Envoyé au casse-pipe, sur un côté gauche face à Daniel Alves, le joueur de Chelsea n’a servi à rien et faisait peine à voir. Del Bosque l’a vite remplacé par Jésus Navas qui obtient un penalty dans la foulée en provoquant Marcelo. Un coup d’épée dans l’eau.
Pedro (4) : Le meilleur élément espagnol avec Iniesta. Remuant et intéressant dans ses courses et prises de balle, le Barcelonais a par contre mis un peu trop de temps à s’exécuter lors du face-à-face à 0-1. Derrière, le génie défensif de David Luiz fait le reste en sauvant sur sa ligne la frappe du gauche qui partait au fond. Pas récompensé.
Fernando Torres (1) : Une recherche dans l’intérêt des familles (RIF) a été lancée dans la soirée. On attend les premiers éléments de l’enquête pour se prononcer. Quant à David Villa, il a montré qu’il pouvait redevenir le patron numéro 1 de l’attaque espagnole, même si Júlio César a préféré claquer sa parade que de le laisser trouver une lucarne. En revanche, on a comme l’impression que le duo Torres-Villa appartient à un autre temps. 2008, c’est loin.
Par Mathieu Faure