- Ligue des champions
- 8e de finale retour
- Barcelone-Milan AC (4-0)
- Les notes
Iniesta, ce génie incompris
Sans surprise, le FC Barcelone a détruit une faible équipe de l’AC Milan avec un grand Andrès Iniesta en son sein. Lionel Messi a planté un doublé, petite forme.
FC Barcelone
Valdés (5) : Il n’a servi à rien. Comme souvent à la maison. Même si sa fin de match a été un peu plus tendue. On comprend mieux son envie d’aller voir ailleurs. Être gardien de but dans ce Barça, c’est l’assurance d’être payé à ne rien foutre. Un fonctionnaire.
Dani Alves (6) : « Je ne mets pas ma main à couper que nous allons nous qualifier, je mets mon corps tout entier. » Daniel Alves, dit Marty McFly. Très chaud en début de match où il multipliait les montées sur son côté, il s’est ensuite calmé, une fois le score acquis, pour regarder ses potes s’amuser à la baballe.
Piqué (6) : « Shaki, qu’est-ce qu’on mange ce soir ? J’ai les crocs parce que je devais me dépenser au boulot, mais c’était une journée quelconque. Xavier, tu sais, le petit Argentin au faciès de raton laveur, a tout fait pour deux. Moralité, je n’ai même pas transpiré. Milan dort ? Comme ici. Comme quoi… »
Mascherano (6,5) : Toujours aussi peu rassurant dans l’axe, la meilleure occasion du Milan vient d’ailleurs d’une de ses cagades. Cela étant dit, le troisième but vient d’une interception pleine de rage de ses godasses et l’axe défensif des Catalans a dégagé beaucoup plus de sureté qu’au match aller. Remplacé par Puyol, visiblement bien remis de la perte de son rein depuis qu’il a croisé Angel « Ratatouille » Di María.
Jordi Alba (7) : La petite raclure s’est sacrifiée sur un tacle bien senti, empêchant ainsi Robinho d’inquiéter Valdés. Sinon, il aura passé son match à sucer la ligne, s’amusant avec les reins d’Abate et venant crucifier Abbiati en toute fin de match d’un plat du pied gauche. Une machine physique.
Sergio Busquets (6) : Déception. La sentinelle n’a déboité personne ni simulé. C’est dire la faible opposition. Quoi qu’il en soit, Serge était encore facile. Récupérateur, gratteur, relanceur. Il s’est même essayé à la reprise de volée. C’était laid. Comme sa gueule.
Xavi (6,5) : Avec un accord de son médecin, le capitaine du Barça a pu tenir sa place. Suffisant pour envoyer Villa au paradis d’une caresse du plat du pied. Toujours aussi précieux et précis.
Iniesta (8) : Le dernier mec à lui avoir pris un ballon s’appelle Lionel Messi. C’était un Ballon d’or. Comme d’habitude, quand l’enfant lune joue dans l’axe et non sur un côté, ça change tout. Il voit tout. Et mieux que les autres. Le meilleur joueur du monde, le vrai, hein, pas le mec qui se touche sur les stats individuelles d’un sport collectif, c’est lui.
Villa (6,5) : Surement perturbé par son futur départ de Section de recherches, le Jean-Pascal Lacoste de Catalogne n’était pas dans le rythme et a mis du temps à exister. À force de rester dans l’ombre, ses potes ont pris l’habitude de jouer sans lui. Cela dit, en le collant en numéro 9 invisible, Messi a joué ailleurs. Autrement. Mieux. Nettement mieux. Histoire de le garder dans le coup, Xavi le décale parfaitement sur le 3-0. Remplacé par Alexis Sánchez qui régale Jordi Alba sur le 4-0.
Messi (8) : 58 buts en 76 matchs de Ligue des champions avec un corps à bosser chez Orange, l’Argentin est un porc. Un tueur au sang froid. 5 minutes pour nettoyer une lunette. Même Atol, les opticiens, ne fait pas mieux. Le cinquième Ballon d’or est déjà sur sa commode. Chouraveur.
Pedro (5) : Nettement moins en vue que les autres lascars offensifs, l’homme à la dent de renard aura couru. Beaucoup. Beaucoup trop. Remplacé par Adriano qui a validé une prime de victoire à l’expérience.
AC Milan
Abbiati (4) : Un point pour chaque but. Et encore, il sort une belle parade sur une frappe d’Iniesta en début de match. Complètement abandonné par sa défense, Christian a passé une sale soirée.
Abate (4) : 65 minutes avant de le voir apporter un peu de vitesse dans le camps adverse, c’est long. Beaucoup trop long. Pas terrible dans l’intensité défensive, Ignazio n’a pas été à la hauteur. Hasard ou pas, il a été le meilleur défenseur italien de la soirée. C’est dire.
Mexès (3,5) : On le savait un poil blessé, ça s’est vu. Moins tranchant dans les duels et très vite dépassé par le jeu au sol des Catalans, Philippe n’a pas livré un grand match. Didier Deschamps n’a même pas pris la peine de se déplacer. À quoi bon ?
Zapata (3) : Que dire ? Toutes les relances du Colombien ont trouvé des pieds adverses. Bidon dans les duels, pas terrible dans les airs, positionnement à géométrie variable, l’ancien joueur de l’Udinese est moins fort que Daniele Bonera. Un comble.
Constant (2) : Autant il avait été énorme à l’aller, autant il est complètement passé à côté de son match ce soir, à l’image de son intervention complètement ratée sur le but de Villa. Terriblement malmené pendant 90 minutes, l’ancien joueur de Châteauroux a fait de la peine. Et pas seulement pour sa dégaine de Rajesh Koothrappali de la sitcom américaine The Big Bang Theory.
Ambrosini (3) : C’est lui qui perd salement la gonfle sur le deuxième but de Messi. Surement sa plus belle action du match tant le capitaine du Milan a paru pesé le quintal sur le pelouse du Nou Camp. Emprunté, maladroit, approximatif, Ambrosini a démontré qu’à 35 ans, il serait temps de rejoindre Gattuso. Remplacé par Muntari, quelconque.
Flamini (5) : Loin d’être le Milanais le plus dégueulasse dans l’entrejeu, le Français s’est sacrifié à coups de faute et de ballons grattés. Pas aidé par ses collègues, il aurait pu être le héros de la soirée si sa Madjer avait fonctionné. Un Flamini et son pansement XXL qui plante un but du talon, le monde peut se coucher dans la foulée. Remplacé par Bojan qui a eu le mérite de passer au-dessus de ses émotions et apporté un peu de peps à une attaque apathique.
Montolivo (2) : Complètement à la rue physiquement, tactiquement et mentalement. L’Italien n’a jamais été dans le coup. Il a raté le peu de chose qu’il a tenté. Un match à oublier.
Niang (3,5) : À 1-0, il a une chance incroyable de calmer tout le monde dans un face-à-face avec Valdés. Manque de bol, l’ancien de Caen trouve le poteau. Derrière, il a ressassé tous ses ratés : sa coupe de cheveux, le prête-nom de Bakaye Traoré et son occasion. Encore trop tendre pour le très haut niveau, il n’a jamais réussi à revenir dans son match. Remplacé par Robinho qui s’est distingué par son coup franc de débile à 3-0, joué et perdu trop rapidement, qui amène le quatrième but barcelonais alors qu’une dernière situation de but se profilait dans les airs.
El Shaarawy (4) : Le Pharaon n’a jamais été dans le ton. Peu de ballons touchés, des courses téléphonées et une frappe trop molle pour faire frémir les gants de Valdés. Ça manque un poil d’expérience, aussi.
Boateng (5) : Le Ghanéen a mis du temps à entrer dans son match. Ensuite, il a tenté d’aiguiller le jeu des Italiens, souvent avec justesse et envie. Trop peu pour insuffler un vent de révolte…
par Mathieu Faure