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Independiente dans le rouge

Par Léo Ruiz
Independiente dans le rouge

L’un des plus beaux palmarès du continent sud-américain est au bord du gouffre. Dernier du classement pour le maintien en Argentine, Independiente vit une saison décisive. Sur le terrain, comme dans les tribunes.

Boca mis à part, les temps sont durs pour les gros d’Argentine. River Plate vient de retrouver l’élite, San Lorenzo a frôlé la relégation cet été et reste sous la menace, tandis qu’Independiente traverse l’un des moments les plus difficiles de son histoire. Une histoire d’un siècle en première division, qu’il est le seul avec Boca à n’avoir jamais quittée, fait de 14 titres de champion et de 16 trophées internationaux, dont 7 Copa Libertadores (d’où son surnom « le Roi des Coupes » , Ndlr). En Argentine, il est le troisième club le plus populaire du pays, derrière River et Boca. Une institution. Sauf qu’après deux saisons ric-rac, El Rojo a entamé celle-ci le couteau sous la gorge.

Dernier du Descenso, le classement pour le maintien (établi à partir d’une moyenne des points pris sur les trois dernières années), il doit engranger les points cette saison pour sortir de là. Ça a commencé très mal, avec trois nuls, quatre défaites, un changement d’entraîneur et une avant-dernière place du tournoi Inicial. Match après match, le club est moqué par les supporters adverses, à coups de « Qui ne saute pas va à la B (seconde division) » . En fait, cela va bientôt faire cinq mois qu’Independiente n’a pas gagné un match en championnat. Il y a urgence.

Une bande de vieux

Niveau effectif et qualité de jeu, il y a bien pire qu’Independiente en Argentine, mais l’équipe a ses points faibles. Son capitaine s’appelle Eduardo Tuzzio, déjà. Depuis le début de saison, l’éphémère Marseillais en est à deux expulsions et un but contre son camp. À 38 ans, sa combativité ne suffit plus à masquer sa lenteur. Le gardien, Hilario Navarro, est loin d’être l’assurance tous risques. Il a déjà coûté quelques points (précieux) aux siens depuis la reprise. À l’image de Tuzzio, tous les cadres de l’équipe sont trentenaires et sur le déclin : Morel Rodríguez, international paraguayen, ancien joueur de Boca et de La Corogne ; Ernesto Farías, ancien buteur de River, Porto et Cruzeiro ; Leguizamón, dont Independiente est le 10e club de sa carrière ; ou encore le Colombien Vargas, ex-joueur de Boca, d’Almería et de l’AEK Athènes.

Face aux mauvais résultats, Gallego, champion du monde 1978 et déjà entraîneur d’El Rojo lors du dernier titre du club, en 2002, a été appelé à la rescousse fin août. Sans électrochoc pour l’instant. Responsables de la survie en première division d’un des plus beaux palmarès du continent, les joueurs évoluent sous une pression énorme, palpable dans les travées de l’Estadio Libertadores de América, à Avellaneda, dans la périphérie sud de Buenos Aires.

« Même un nul est un mauvais résultat désormais »

« On n’est pas habitués à être dans cette situation, ici. Dans la tribune, la tension est maximale, les gars sont sur les nerfs. Au premier contrôle, à la première passe manquée, ça commence à gronder. Avec ce système de moyennes, il faut prendre des points tout de suite. Même un nul est un mauvais résultat désormais » , raconte Demián, abonné depuis dix ans. Ce week-end, Independiente s’est incliné à la Bombonera (2-1), après avoir ouvert le score et s’être procuré deux énormes occasions, vendangées. Sous pression, les Diables rouges d’Argentine sont aussi en manque de confiance. À la recherche du déclic, d’une première victoire depuis 13 matchs. Déterminante, cette saison l’est aussi dans les tribunes, où Javier Cantero, élu président du club en décembre dernier, mène une chasse ouverte aux barras bravas.

Depuis son élection, ces derniers ne reçoivent plus un peso de la part de la direction et ont quitté massivement le stade, à l’image de Pablo « Bebote » Alvarez, leur chef. Ceux qui sont restés sont marginalisés par le reste de la tribune. Il y a deux semaines, Independiente recevait Quilmes à Avellaneda. Après l’ouverture du score des visiteurs, des membres de la barra brava ont commencé à grimper sur les grillages derrière le but, menaçant d’envahir le terrain. Tout le kop s’est alors tourné vers eux, leur balançant des « hijos de puta, hijos de puta » et chantant « supporter n’est pas un métier, c’est une passion » . Un beau bordel interne. C’est dans ce contexte houleux qu’Ernesto Farías et les siens vont devoir remonter la pente. Prochaine étape, samedi soir, à la maison, face à All Boys. Victoire impérative, comme tous les week-ends.

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