- Euro 2016
- Groupe A
Ils vont comment, les futurs adversaires des Bleus ?
Tic tac, tic tac, l’Euro approche avec, pour adversaires des Bleus dans le groupe A, la Roumanie, l’Albanie et la Suisse. Comment ces trois sélections préparent-elles la compétition et avec quel état d’esprit l’aborde-t-elle ? Le point, nation par nation.
La Roumanie compte sur sa défense… et Stanciu
➔ La présélection
Le coach Anghel Iordănescu a décidé de convoquer 28 joueurs pour composer sa première liste et préparer l’Euro. Les seules certitudes concernent le poste de gardien, l’un des leaders de cette sélection, Ciprian Tătăruşanu, connaissant déjà ses deux suppléants : Costel Pantilimon (Watford) et Silviu Lung Jr (Astra Giurgiu). Ce sont les choix offensifs qui sont les plus difficiles à prendre pour une équipe surtout connue pour sa solidité défensive. Pour accompagner les deux incontournables que sont Claudiu Keserü et Bogdán Stancu, il y a trois (maigres) options : Florin Andone de Córdoba, ainsi que Denis Alibec et Ioan Hora, qui évoluent tous les deux au pays. Raul Rusescu (Osmanlispor), qui faisait pourtant partie de la dernière liste en mars dernier, n’a pas été retenu, tout comme Constantin Budescu, qui a fait le choix de l’exil en Chine. Heureusement, le public roumain peut compter sur l’émergence du milieu offensif Nicolae Stanciu (Steaua), révélation du dernier rassemblement de la sélection et qui doit amener un peu de folie à une formation qui en manque cruellement.
➔ La préparation
Deux confrontations étaient au programme pour monter en puissance et arriver à bloc en France pour défier le pays-hôte lors du match d’ouverture. Le souci, c’est que la première d’entre elles n’a pas été vraiment rassurante avec un nul 1-1 concédé mercredi soir face à la RD Congo. Les Roumains ont ouvert le score par l’homme en forme du moment, Stanciu, mais n’ont pas su garder cet avantage avec une égalisation en fin de match de la bande à Bakambu et Tisserand. Il reste à corriger le tir en affrontant l’Ukraine ce dimanche 29 mai, avant de filer en France où les Tricolorii auront près de deux semaines pour se concentrer sur la compétition, depuis leur luxueux camp de base de Chantilly, le Tiara Château hôtel Mont Royal. Iordănescu doit donner sa liste définitive des 23 joueurs retenus mardi prochain, à la date limite.
➔ L’état d’esprit
Les Roumains peuvent aborder l’Euro avec une certaine confiance, née à la fois de leur bon parcours de qualification (2e place du groupe F derrière l’Irlande du Nord, mais avec surtout la meilleure défense, tous groupes confondus : 2 buts seulement encaissés en 10 matchs) et du dernier rassemblement en mars, avec une victoire 1-0 sur la Lituanie et surtout un nul 0-0 face à l’Espagne. Cette sélection sera chiante à jouer, très chiante même, surtout pour les Bleus qu’elle affronte au Stade de France lors du match d’ouverture. Le match piège par excellence pour les hommes de Didier Deschamps. « Nous avons une équipe homogène et disciplinée au niveau tactique. Nous serons difficiles à manœuvrer » , promet Viorel Moldovan, l’adjoint du sélectionneur.
L’Albanie focus sur l’entame contre les « frères » suisses
➔ La présélection
27 appelés, aucun nouveau : voici en très rapide ce qui ressort de la pré-liste dévoilée dimanche dernier par le sélectionneur Gianni de Biasi. Dans le détail, c’est un groupe évidemment peu connu et pas hyper expérimenté qui prépare ce rendez-vous historique pour l’Albanie, avec seulement quatre joueurs à plus de 30 sélections : le capitaine et guide Lorik Cana, les défenseurs Andi Lila (PAS Giannina en Grèce) et Ansi Agolli (Qarabağ en Azerbaïdjan), ainsi que le gardien Etrit Berisha (Lazio). Offensivement, une petite surprise à signaler : l’absence de Rey Manaj, la pépite de l’Inter Milan, qui a fait des débuts prometteurs en Serie A cette saison.
➔ La préparation
Gianni de Biasi a obtenu l’organisation de deux matchs sur terrain neutre : face au Qatar en Autriche dimanche et face à l’Ukraine en Italie vendredi prochain. Dans la foulée, la sélection s’installera dans son camp de base breton, à Perros-Guirec, pour se concentrer sur son entrée dans la compétition face à la Suisse au stade Bollaert-Delelis de Lens. Deux matchs de préparation pour se rassurer un peu, alors que les deux derniers amicaux en mars n’ont pas été hyper rassurants : défaite 1-2 contre l’Autriche à Vienne, puis victoire 2-0 à Luxembourg. La dernière vraie grosse perf des Albanais remonte à il y a quasi un an avec le succès 1-0 face aux Français à domicile.
➔ L’état d’esprit
Le très coté sélectionneur Gianni de Biasi a interdit à ses joueurs de communiquer à la presse, pour mieux se concentrer sur l’enjeu historique d’une première participation à une phase finale d’une compétition internationale pour l’Albanie. Sur le terrain, il compte un relais important en la personne de Lorik Cana, même si le niveau de jeu de ce dernier affiché ces derniers mois a de quoi susciter des interrogations… Reste que l’Albanie compte jouer à fond son rôle d’underdog du tournoi, qui n’a rien à perdre et qui a surtout au moins deux belles rencontres fortes en émotion à disputer : face au pays-hôte et face aux « frangins » suisses : sur les 27 de l’actuelle présélection albanaise, ils sont 12 à être nés et/ou à avoir passé leur enfance dans ce pays d’accueil. Cas rare, deux frères s’affronteront même pour deux pays différents : Granit Xhaka côté suisse, Taulent Xhaka côté albanais.
La Suisse panse ses plaies et puise dans le réservoir
➔ La présélection
Les Suisses justement, parlons-en. Le sélectionneur Vladimir Petković a convoqué initialement 28 joueurs, mais ils ne seront finalement que 27 à se battre pour faire partie de la liste définitive. En effet, le milieu offensif du FC Bâle Renato Steffen a dû déclarer forfait en raison d’une déchirure musculaire contractée à la cuisse droite dimanche en championnat. Ils étaient 18 à être présents dès lundi pour le début du stage de préparation qui se déroule à Lugano. Parmi eux, trois nouveaux : le gardien des Young Boys Yvon Mvogo, qui est là pour faire le nombre comme quatrième portier, le très jeune défenseur de Mönchengladbach Nico Elvedi, 19 ans, et le milieu des Young Boys Denis Zakaria, 19 ans également. Ce dernier est la vraie grosse surprise d’une présélection dans laquelle ne figure pas Gökhan Inler, puni par un trop faible temps de jeu avec Leicester cette saison.
➔ La préparation
Avant de filer chez le voisin français pour disputer l’Euro, les Suisses restent à la maison se préparer et disputer deux tests : face à la Belgique à Genève samedi, puis face à la Moldavie six jours plus tard à Lugano. Du costaud et du moins costaud pour une sélection qui se cherche et qui a besoin de se rassurer, après les deux revers de mars : 0-1 en Irlande et 0-2 à Zurich face à la Bosnie-Herzégovine…
➔ L’état d’esprit
Clairement, le moral n’est pas énorme en Suisse au moment de préparer ce tournoi 2016. La Nati n’aborde pas en confiance la compétition, à cause surtout des absents et alors que le réservoir de talents n’est déjà pas fantastique : Josip Drmić est blessé, tout comme Timm Klose, Ghökan Inler n’a pas joué assez pour figurer dans la pré-liste, tandis que Valentin Stocker a aussi été écarté pour sa méforme. À cela s’ajoutent le forfait de Renato Steffen et les incertitudes autour de la forme physique de la star montante Breel Embolo… Tout ça n’est pas très rassurant pour une sélection en manque de repères dans tous les secteurs de jeu : charnière centrale friable seulement tenue par l’éternel Djourou, chantier au milieu (Behrami, Xhaka, Džemaili pour composer le trio ?) et attaque en berne : à eux trois, Seferović, Mehmedi et Derdiyok cumulent seulement 25 buts cette saison, toutes compétitions confondues. Vladimir Petković a du boulot.
Par Régis Delanoë