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Ils seront derrière Chelsea ce soir
C’est le propre d’une équipe qui gagne : elle déchaîne autant l’amour que la haine. Ce soir, ils seront autant à souhaiter le triomphe du Barça qu’à désirer sa chute. Même si le club catalan a désormais quelques détracteurs célèbres…
Guus Hiddink 6 mai 2009. Chelsea reçoit le Barça, en demi-finale retour de Ligue des Champions. Hiddink, qui doit assurer l’intérim jusqu’en juin alors qu’il est à la tête de la sélection nationale russe, affronte une équipe qu’il a bien connue à Valence et au Real Madrid. Et qui ne lui laisse pas forcément de bons souvenirs, puisqu’en huit confrontations, il avait concédé six défaites et un nul. Mais cette fois-ci, l’exploit est à portée de main. C’est le moins que l’on puisse dire. Pas la peine de réécrire l’histoire de ce Chelsea-Barça. Le but d’Iniesta, les décisions d’Ovrebo, la main de Piqué… Hiddink s’incline et laisse l’équipe de Guardiola filer vers la finale de Rome. Dans une réserve qui lui est propre, le coach a tout de même du mal à cacher ses émotions. « L’arbitre est humain et comme tout le monde, il peut être influencé par ce qui l’entoure. Ce soir, il nous a toutefois nié trois pénaltys. Je ne devrais pas dire ce que nous ressentons vraiment, mais c’est une vraie injustice » explique-t-il. Comment on dit en anglais ? Ah oui, une « fucking disgrace » .
Arrigo Sacchi Les détracteurs du Barça se rassurent comme ils peuvent : « Le Barça ne pourra être considéré comme une grande équipe que lorsqu’il aura gagné deux fois de suite la Ligue des Champions » . Or, le dernier à avoir réalisé un tel exploit, c’est Arrigo Sacchi. En 1989 et 1990, le coach du Milan AC remporte deux fois le trophée, en battant en finale le Steaua Bucarest et Benfica. S’il admire le travail réalisé par Guardiola, Sacchi aimerait bien conserver encore un peu ce titre honorifique. Et puis, après tout, Roberto Di Matteo admet ouvertement que Sacchi est son maître. « Je l’appelle souvent pour lui demander des conseils » avoue le coach à la tête de chinois. Ce serait bête de le décevoir.
Michael Ballack Si monsieur Ovrebo est aujourd’hui sourd à 75% de l’oreille droite, il le doit à Michael Ballack. Lors des dernières secondes de la demi-finale retour de C1 2009 contre le Barça, une frappe de l’Allemand heurte le haut du bras de Samuel Eto’o dans la surface. Pénalty ? Non, selon Ovrebo. Ballack, le genre de mec qu’il ne faut pas chauffer, se rue sur l’arbitre, le course sur 40 mètres, et lui hurle dans l’oreille toute sa rage et son incompréhension. Mais l’homme en noir ne bronche pas. Aujourd’hui en pré-retraite au Bayer Leverkusen, Ballack va regarder ce match avec une attention toute particulière. « Évidemment, je n’ai pas oublié ce match, explique-t-il dans une interview à la Bild. L’arbitrage de monsieur Ovrebo avait été scandaleux. Je souhaite sincèrement que ce genre de problèmes ne se reproduise pas ce soir, et que le meilleur méritera sa qualification. En espérant que le meilleur, ce sera Chelsea » . Un hooligan.
Arsène Wenger Entre Arsène et le Barça, c’est une longue histoire d’amour. Et de défaites. Tout commence un soir de mai 2006. Finale de C1 au stade de France, l’expulsion de Lehmann, l’ouverture du score de Campbell, les deux buts d’Eto’o et Belletti. Arsenal perd sa première finale de Ligue des Champions, et tonton Arsène sait qu’il vient de louper une énorme occasion d’entrer dans l’histoire. Quatre ans plus tard, après le 2-2 arraché à l’aller, Arsenal se fait rouster au Camp Nou, 4-1. L’année suivante, c’est la fameuse année de monsieur Busacca et de l’expulsion de van Persie pour avoir tiré après le coup de sifflet de l’arbitre. Ce jour-là, les Gunners perdent 3-1, et Wenger pète un câble aux micros de Canal : « La décision est incroyable franchement, et pourtant, j’en ai vu, avec mon expérience. Je regrette que l’arbitre n’ait pas pris un peu plus de distance sur cette décision. Il a tué le match » . Un ami de plus.
Massimiliano Allegri A priori, Massimiliano Allegri, le coach du Milan AC, n’avait rien contre le Barça. Il en était même plutôt respectueux, voire admirateur. Les deux premières confrontations entre les deux clubs, cette saison, se sont bien passées. Et puis, retrouvailles en quarts de finale. Déjà, après le match aller, Allegri s’agace des réclamations des Catalans pour des pénaltys non-sifflés. Au match retour, c’est la crise. Les Barcelonais obtiennent deux pénaltys en une mi-temps, dont un deuxième qui restera très litigieux. A la fin de la rencontre, Allegri dégoupille. « Oui, le Barça a été plus fort, mais le deuxième pénalty a littéralement été offert par l’arbitre » affirme-t-il. Alessandro Nesta, l’auteur de la faute, reprend de concert : « Le pénalty ? Il y a surtout une faute de Puyol sur moi ! » . Chelsea s’est trouvé des nouveaux alliés.
José Mourinho Forcément, impossible de ne pas le citer. Même si devant tout le monde, le Mou fait le mec sûr de lui, qui assure vouloir affronter le Barça en finale, il ne rêve que d’une chose : que l’équipe de Guardiola tombe le plus tôt possible. A cinq jours du Clasico, il ne pourrait en être autrement. Après la victoire des Blaugranas face au Milan AC, le Mou la joue blagueur : « Vous n’avez pas compris ? Le Barça est déjà en finale » . Au fond lui, Mourinho croit en Chelsea. En son Chelsea. Ce Chelsea avec lequel il avait éliminé les Catalans en 2005, avant de récupérer la monnaie de sa pièce la saison suivante, puis de les rebattre en phases de poules en 2006-07. Que Mourinho n’ait jamais été oublié du côté de Stamford Bridge n’est un secret pour personne. Il y a quelques semaines, lorsque Villas-Boas était encore à la tête des Blues, le public n’avait pas hésité à scander le nom du Special One. Quelque part, ce soir, il sera un peu sur le banc, aux côtés de Di Matteo.
Sir Alex Ferguson On pense souvent à Arsenal et Chelsea, mais on oublie vite que Manchester United est devenu la victime préférée des Catalans. Sauf que les Red Devils, au lieu de se faire sortir en huitièmes ou en quarts, préfèrent attendre la finale pour se faire marcher dessus par l’équipe de Guardiola. Finale de 2009 : 2-0. Finale de 2011 : 3-1. Les deux fois, une domination totale, et un Sir Alex Ferguson qui en perd son football, obligé d’admettre la suprématie catalane : « C’est la meilleure équipe qu’il m’ait été donné d’affronter. Mais je ne désespère pas : nous reviendrons encore plus forts pour les battre » . Dommage : cette année, United n’a pas eu l’occasion de s’offrir une revanche, puisqu’éliminé au premier tour par le FC Bâle. Tiens, mais d’ailleurs, le FC Bâle, ce n’est pas le club qui a inspiré le maillot blaugrana du Barça ? Bah si. Putain de maléfice.
Zlatan Ibrahimovic Depuis son passage au Barça, Zlatan conserve une sorte de rancœur envers le club catalan. Dans son autobiographie, « Io, Zlatan », l’attaquant milanais raconte ses embrouilles avec Guardiola. « Guardiola préférait chouchouter Messi, il ne me regardait même pas. J’étais une Ferrari conduite comme une Fiat. A un moment, j’ai même pensé à arrêter ma carrière » . Un jour, le Suédois craque, et lâche au coach : « Tu n’as pas de couilles. Tu te chies dessus devant Mourinho. Va te faire foutre ! » . Après les retrouvailles au Camp Nou, en quart de finale retour de C1, match au cours duquel les Barcelonais obtiennent deux pénaltys, Ibra en remet une couche : « Maintenant, je comprends enfin Mourinho. Ici, au Camp Nou, il n’est pas permis de gagner » . Le Mou, toujours à l’affut, lui répond par presse interposée : « Tu ne t’en rends compte que maintenant ? »
Pelé Si Chelsea gagne, O Rey aura au moins une belle occasion de fanfaronner et de dire que Neymar est plus fort que Messi. Barça-Santos, ça a donné quoi déjà ?
Charlize Theron Il y a deux ans, la belle actrice sud-africaine avait assuré être une grande supportrice de Chelsea, lors d’une tournée des Blues aux Etats-Unis. La star s’était même présentée avec un joli maillot bleu floqué à son nom. Du coup, tout le monde l’attendait du côté de Stamford Bridge, pour assister à un match. Sauf que l’an dernier, Charlize a été aperçue dans les tribunes… de l’Emirates. Et elle semblait ravie de contempler la victoire d’Arsenal contre Manchester United (1-0). Bon, dans les deux cas, la Theron a des affinités anti-catalanes. Qu’elle soit fan de Chelsea ou d’Arsenal, elle a trouvé là deux clubs qui ne veulent pas que du bien au Barça. A moins qu’elle retourne sa veste, encore ?
A suivre : Le match en live ce soir avec So Foot
Eric Maggiori